Pour la continuité de l'histoire, je signale qu'on m'a posé la réponse à la question sans réponse que j'avais intitulée sous forme d'un " quoi ", (enfin disons plutôt un " quid"), dans le billet " Parmi toutes les autres...".
La réponse était : " Et cela, ça nous appartient", au sens de : " il nous appartient de donner cette réponse, de faire ce choix".
J'ai répondu alors que précisément, plus rien ne m'appartenait, et c'était le sens du billet précédent.
J'avais un ami qui avait cette incroyable capacité de démonter une voiture jusque dans ses plus petites pièces possibles, d'étaler le tout soigneusement sur le sol préalablement bâché d'un garage, et de remonter entièrement la voiture une fois les pièces nettoyées.
Toutes mes pièces sont là. Je les contemple, elles sont bien là, il ne manque rien. J'ai plutôt tendance à en faire un inventaire exhaustif, et même à admirer plutôt bien comment leurs molécules s'intègrent au sein de la dynamique générale de la matière dans l'univers.
Mais l'ensemble ne bouge plus, ne se déplace plus, et je suis aussi peu capable d'avancer que la voiture.
Tout cela ne fait plus un être.
Aussi peu que l'ensemble de l'univers en fait un. Ou autant. Et j'oscille entre ces deux perspectives, que mon plan de conscience est capable d'évoquer.
Mais capable à la façon dont le serait l'habitant d'un château qui serait capable d'ouvrir l'oeilleton d'une porte, ou de coller son oeil à une petite meurtrière. Capable à la façon dont un soldat serait capable de coller son oeil à un petit trou aménagé vers l'extérieur.
C'est à dire juste assez pour percevoir ce qui est beaucoup plus grand que lui, et pour se prendre de la part de cette chose un rayon paralysant qui le fait retomber pantelant sur son siège pour plusieurs heures.
Je ne peux pas contempler l'extérieur, mais je sais que l'intérieur n'est qu'une cage de protection illusoire dont il me faudra sortir tôt ou tard.
J'ai donc tendance à retourner coller mon oeil, ce qui a pour effet de me ramener immobile à mon siège.
Je crois que j'ai été trop loin. Je songe à Icare et à quelques autres mythes...
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