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lundi 27 août 2012

Parmi toutes les autres, une qui soit mienne



Sous la douche des serments, des emportements
Sous les flèches des reproches, de tes airs narquois
Comme un sarment, les yeux au ciel, je me tords
Mes larmes piquent plus, peu importe, que ces cris
C'est toujours de me savoir à ta merci qui me serre
Je vois la douleur, les yeux froids, elle attend
Pour emporter sa proie,
Le rêve des Erinyes est en moi

Recroquevillée sous la douche des reproches,
Je me tortille pour changer de position
Et parfois je m'octroie
Ce que d'autres appellent un crime
Un châtiment, une faute, que sais-je
Et moi
Une récompense.

Ce qui tient entre ses serres :
Tout ce que  je ne suis pas
Tout ce que je suis
Ce qui aurait pu être, et ne sera pas

Je me hâte sous l'orage des reproches
Atteindre le porche avant de tomber
Il scintille au delà des pavés
Et sombre avant que je puisse arriver

Je n'ai rien fait, qui sache ouvrir mes mains
Une porte, une caresse, une saison
Une oliveraie en Toscane
Parmi les autres...

Parmi toutes les autres,
Une journée où je serais arrivée la première
Où j'aurais vu s'ouvrir les fleurs
Une porte, un jardin

Négligeant les doux murmurants du péristyle
J'aurais volé sur les marches
Et d'immenses tentures vert olive
Observé la course des ombres

Entendu les commerçants chuchoter
Le prix de l'huile et de la chaleur

 Nue
Sous la douche de mes échecs
Entourant de mes bras ma douleur
Je lui cherche des limites
Je dessine des réconforts sur la plaine

Souveraine de mon Amber
Aux frontières de mes complaisances,
Mon land art de l'insupportable
Des bornes.

Qui soient miennes, il ne manquait plus que ça
D'avoir connu les douceurs
Les inimitables tranquillités du silence
Des livres, les heures
Les lueurs

Une, parmi les autres, qui soit mienne
Je donne mes dents, ma tête,
Mes raisonnements, je frotte ma poitrine
Mes nuits, je tourne en rond

Non, tu n'es pas mon bassin,
Ni en moi, ni en toi
Il faudrait cracher des serments,
Prêter des jurements, jurer que sais-je encore

Pas moins étrangère, j'ouvre pourtant ta bouche
Parmi toutes les autres...
Ah ! C'est une alliance, un contrat, quelque chose enfin
Qui ne s'enfuit pas,
Aux plaines, qui constitue, inscrit

Mais non ! Qu'importe ! C'est juste
Remettre en face des choses closes
Des poches où macèrent les sucs
De vie, gluants, grouillants

Vivante ! Ie. non abstraite encore du bruit
Crépitements de cortex, matière blanche
Et moelleuse, dis-moi où siège ta pensée

Parmi toutes les autres, une qui soit mienne encore
Quand mes fibres seront raides et sèches
Ô salsifis ! Toi aussi, tu pourrais parler
Rends moi l'espoir !

Mais non, en vain je le somme
Je ploie sous le déluge
Ils ont tous pris à droite et je vois
Leurs essuie-glaces en cadence
Battre la mesure sur le parking
Et les lumières du restaurant
Comme un seul homme ils ont tourné
Ils tournent toujours tous ensemble dans la même rue
La bonne rue, ils la connaissent.

Et je suis seule sous la pluie de mes erreurs
Pas une qui ne soit mienne, pas une goutte
Qui ne me crie : " Pour cette faute, voilà ! ".






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