Rechercher dans ce blog / Find in this blog

mardi 12 décembre 2017

Je vous ai violés (brièvement sur le comptoir)

Mais qu'importe mon aveu, puisque vous ne pouvez rien faire.Le pouvoir a changé de stratégie, depuis que la crédibilité se mesure à votre nombre de followers. 

Il suffit que je freine l'accès à votre page, que je trafique les stats, que j'amène quelques illuminati dans vos coms, et avant de basculer dans l'oubli, vous serez classé dans les complotistes un peu fêlés. 

Que m'importe alors que vous ayez démasqué mes scandales, que m'importe que vous ayez mis à jour les mécanismes économiques par lesquels je vous exploite ? Au contraire plus je les exposerai moi-même, plus ils exciteront votre ire, et plus vous les dénoncerez à longueur de temps

Et plus vous passerez pour un idiot qui ressasse ses vieilles lunes. 

Moi je serais les gars de Bilderberg, je ferais doucement fuiter quelques infos prouvant indéniablement l'horreur des collusions entre grands de ce monde pour exploiter le peuple et aggraver la misère humaine, comme ça, ce serait fait, ce serait dit, et alors ?
Qui portera plainte contre un cartel des plus puissants acteurs économiques ? Quel cabinet d'avocat aura à cœur de se mettre à dos les meilleurs clients du marché ? Pour quelle gloire, auprès de qui ? La clientèle des mémés qui vont déposer des fleurs à l'église s'étiole. 

Je pensais à cela en lisant tous ces lanceurs d'alerte et autres, dont le principal effet n'est pas de stopper les mécanismes qu'ils dénoncent, mais finalement, à force d'exposer des crimes impunis, de dégoûter tout le monde du système et de sa justice.

Tiens, je vais faire ma lanceuse d'alerte avec un truc qui date de 2011 :
"
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a payé cash un milliard cent quatre vingt deux millions à Cheikh Amadou Amar, un Sénégalais établi au Gabon, pour lui acheter son immeuble non bâti de 5435 m2 à Ngor virage (Dakar). Selon La gazette qui révèle cette transaction foncière suspicieuse, l’affaire remonte au mois de novembre dernier.
Tout a été découvert quand Monsieur Amar s’est rendu dans une banque de la place pour déposer plus d’un milliard liquide. Contraint par les autorités bancaires à justifier l’origine, il a révélé que l’argent lui a été donné par Me Wade.
C’est après cela que la banque a accepté le dépôt mais à condition de complémentaire. La pièce complémentaire qu’il présentera est une attestation notariée, certifiant la vente de son immeuble à Wade.
D’après La gazette, c’est un haut dignitaire de l’Etat, parent de Me Wade qui a fait parvenir à Cheikh Amar cette attestation. Cette personnalité est citée dans plusieurs dossiers de blanchiment d’argent en instruction ou en cours d’enquête.
L’acte de vente notarié a été certifié par l’étude de Me Patricia L. Diop. Sauf que nos confrères se sont référés à l’expertise d’un spécialiste des actes notariés. Ce dernier suspecte un blanchiment d’argent parce que le paiement s’est fait hors de la vue de la notaire. Le lieu de paiement n’est pas indiqué dans l’attestation. Donc, dans cette affaire d’acte notarié,
Le journal parle de vice de procédure et d’une attestation de complaisance.
Charles Thialice SENGHOR pressafrik.com

Il faut vraiment être demeuré ou maso, à la fin pour se lever le matin pour 1200 euros par mois, faire deux heures de RER dans la notte, quand on vous met sous le nez sans arrêt les exploits de ceux qui s'enrichissent en exploitant leur prochain. Même machin, s'il a fait volte-face et profil bas depuis, l'avait dit.

Le plus drôle, c'est qu'ils sont tout fiers d'avoir conservé leur emploi où ils se font exploiter 5 jours sur 7 pour une misère :D

Même constat d'impuissance fait par un journaliste à un dirigeant politique ce matin à la radio à propos des Paradise Papers :" Cela fait 20 ans qu'on dénonce et rien ne change. Alors ?"

Alors, rien, comme d'habitude on s'enivre de mots. On se paye de mots.  La dernière trouvaille, c'est la canalisation. Toi, femme, tu vas manifester ici à telle heure. Toi, soutien des migrants, tu iras là à telle heure. Fragmenter les volontés individuelles en une multitude de causes, innombrables petits combats, menés par de petites cellules, faciles à contenir.

Et les Paradise Papers ?  On se préparait à entendre tomber les colonnes du temple de Dagon, et on a eu quoi ? Un cinéaste honteux et confus qui s'excuse auprès du fisc en flageolant des genoux, et deux trois groupes dont on se doutait bien déjà qu'ils volaient ? La belle affaire. Pendant le carnaval, les commerces restent ouverts, plus la musique est forte, mieux le business continue.

Et le tableau d'ensemble, brouillé, devenu invisible. Allez à n'importe quelle réunion de militants, le circuit est toujours le même. Premièrement ils crachent leur venin dans leur secteur. Houuuuu le féminisme c'est bien, les machos c'est vilain, et pas de discrimination envers les minorités, sans oublier les handicapés. Seconde étape vers 20h30, on redevient sérieux, c'est l'emploi, c'est l'image, ce sont les media, le problème est dans la famille. Troisième étape, 21h00 : oui mais tout ça c'est lié, c'est une seule et même exploitation, qui objective les femmes comme elle objective d'autres minorités invisibles.

Quatrième étape 22h00, le constat d'impuissance. Oui, mais là, contre ces grands adversaires impossibles à situer, on ne peut rien faire. Faut du concret. Cinquième étape la fatigue aidant, histoire de ne pas être venus pour rien, on débat du contenu d'un tract qu'on distribuera sur les marchés. La motion proposant une intervention dans un sex-shop sera repoussée.

Résultat : nada, que dalle, nichts, niente. Le complexe militaro-industriel continuera de vous entuber, bien lubrifié par la finance, et maintenant superbement servi par les nouvelles technologies, qui vous traquent et vous interdisent tout écart. Dernier exemple en date : l'interdiction du liquide, qui ne laissera une chance de fraude qu'aux puissants qui ont les moyens de blanchir l'argent.

Réaction de la tranche 14-15 ans du foyer "Oui, mais les gens vont en avoir marre, ils vont se soulever contre tout cela". Alors, ça c'est le coup du grand soir. Je pense que même les militants les plus endurcis du FG n'y croient plus, il n'y a que les ados pour avancer une telle conjecture.

Les classes moyennes se soulèvent. Ils ont le temps et l'argent. Les gens dans les townships, eux, ne foutent pas le feu aux 3 hardes qu'ils ont sur le dos, ou alors c'est un règlement de comptes mafieux. Il faut écraser la population pour lui ôter tout courage de se rebeller, lui faire accepter deux emplois à mi-temps pour qu'elle prenne le RER à pas d'heure, hébétée de sommeil.

Donc j'ai violé Dora, dans la salle de bains, avec le manche de sa brosse à cheveux, j'ai renversé Carie en voiture dans les années 70,  je compte faire des lois liberticides au nom de votre sécurité, et vous exploiter à fonds, au nom de la croissance. Mais rassurez-vous je pourchasserai sans fin les djihadistes et les pédophiles.

Finalement, le propre de l'humain ne serait pas les émotions, nous dit-on, puisque ce serait une question d'hormones, lesquelles, ont le sait, sont aussi à l’œuvre chez l'animal. On pourrait faire un robot qui simule les émotions, ça va sûrement venir, les chinois clonent bien les vaches.

Les premiers robots seront mal réglés, ok. Pas grave, ça nous fera un aspirateur grande folle, avec convulsions du poignet, qui fond en larmes à la moindre occasion. On lui trouvera assez facilement des compagnons humains pour le supporter pendant les tests.
Après, ils vont serrer la vis trop fort dans l'autre sens, et on aura le robot John Wayne, qui casse la gueule au premier qui le regarde de travers dans le bar. Pas facile à vivre, mais là encore je pense qu'on aura pas mal de femmes pour le tester malgré ces inconvénients.

Après, ce sera encore plus facile. Une fois produit le robot parfait, on aura dans les centres commerciaux des terrasses entières de femmes enamourées, le regard perdu dans les lentilles bleues de leur Moulinex qui leur porte les courses, et qui leur fera aussi vibrer l'élastique à l'occasion. Elles n'oseront même plus lui demander de faire le café de peur de le perdre, elles iront le lui chercher avant de lui mettre son chargeur dans les pantoufles.

Remarque si ça se trouve, au lieu de prendre le RER, elles pourront envoyer le robot à leur place. Il faudra un contrat avec Pôle Emploi. En échange, elle devront assurer l'entretien du robot, le nettoyer le huiler par-ci par là, et surveiller la mise à jour de son logiciel. Ouais, c'est pas mal, ça. Pour être sûr qu'elles ne touchent pas deux fois le RSA, on leur mettra un bracelet électronique qui interdit à leur porte d'entrée de s'ouvrir.

A propos de logement, je remercie tous les pauvres qui se serrent encore la ceinture de 3 euros sur leurs APL, faut bien aider la France, allons un petit effort, siouplai. La barre va être dure à redresser, avec ces saletés de chômeurs qui font pencher le bateau.

Par exemple, la gare SNCF de Villedieu-les-Poêles va fermer. Les trains s'y arrêteront encore, mais les seuls interlocuteurs seront des bornes 4G, ou 5G, ou 17G. Fini les contrôleurs qui vous gardaient les gosses deux minutes quand on était retardée pour aller les chercher, qui vous disaient que vous étiez dans une voiture tout devant, qui vous arrangeaient le coup sur des billets compliqués à changer, fini tous ces gens là, dehors, sur le trottoir. Ils n'auront qu'à fracturer la machine à coca pour bouffer.

Dehors, l'humain, dehors. Dors par terre, nous a besoin de business-units rentables. Bon faudra des caméras de surveillance, des vigiles et des chiens, on scannera la rétine des voyageurs avant de les laisser passer les portiques, pas de souci.

Mais le mieux, c'est que la gare ferme le 1er février, et que, début novembre la SNCF n'a toujours pas daigné dire un mot aux agents sur leur avenir. Elle " attend leurs propositions". Le mieux quand on exploite les gens, c'est de le faire à fonds, de tellement les mépriser et se foutre d'eux que ça les démobilise psychiquement.

Bon, après, s'ils se radicalisent, pouf, les bombes et la matraque. Non, mais zéro tolérance, quoi.

Tout cela vous fait rire, mais vous faites quoi ? Nada, que dalle, niente, nichts.

Et n'oubliez pas les gestes qui sauvent, la PLS, les graines germées, de couper votre robinet en vous lavant les dents pour la planète, le gilet fluo pour votre enfant, les photos scannées pour ses documents d'identité et son bracelet électronique pour l'assurance, son billet de train sur son ipad, et de signer la pétition en faveur des orangs-outangs homosexuels surtout. Je vous ai tous violés, mais avouez que vous aimez ça, allez.


Finalement, la CIA va pouvoir avouer les présidents assassinés, les Russes idem, tout le monde s'en fout. Écœuré, le citoyen se détourne de la Polis, tire les rideaux pour ne plus voir ce qui se passe dehors, et regarde son écran de télé. Au moins là on fait semblant d'élire des chanteurs, d'avoir des idées, d'être le meilleur pâtissier. Et les problèmes du monde arrivent amortis par le double vitrage de l'objectif de la caméra, et de la dalle de l'écran de télé. Entre les deux, tout un monde de responsables qui s'affoleraient si c'était vraiment grave.

C'est bon, je vous ai convaincus ? Repentis, vous vous décidez à rétropédaler et à investir 200 euros que vous n'avez pas dans une paire de sandales faites par un artisan français ? Trop tard, y'en a plus :D Je me demande si nous ne sommes pas dans le ce moment où le balancier immobile est suspendu avant de changer de sens. J'ai l'impression que le monde ralentit... Il n'y a plus de " motivation".

Remarque si la libido, moteur de la psyché, suit les lois de l'entropie, les balancements ne feront que diminuer. Paraît que le soleil crache 6300 tonnes de matière à la seconde, donc il y a encore un peu de marge, mais bon, faut se méfier.

Il y a tout de même une question que je me pose avec le temps, c'est comment on peut ne pas secouer le cadre politique dans lequel on évolue. C'est à dire, comment vivre en fermant les yeux, aller à son petit boulot, créer ou monter son petit spectacle, peindre son petit tableau, en feignant d'ignorer le honteux spectacle de déchéance auquel se livre une part de l'humanité. Si ce n'était que de passer à côté d'un enclos où s'ébattent les pourceaux, en pensant à autre chose, ce serait normal.
Si ce n'était que vivre et laisser mourir, ce serait compréhensible.

Mais c'est que c'est là où tout se décide. L'enclos où les pourceaux commettent leur crime, c'est celui où se votent les lois, se prennent les décisions, et surtout, est engloutie la majeure partie du fruit des efforts de l'autre humanité.

Se contenter des miettes, se laisser dépouiller, laisser ruiner tous les systèmes de démocratie mis en place parce qu'on n'a pas envie, ce qui se comprend, de rentrer dans ce cloaque c'est un peu juste.

Le peintre se demande s'il faut mettre du vert ou du rouge, mais laisse les pourceaux l'expulser de son atelier. Je sais, c'est sa noblesse, mais négliger tout ce qui détermine les conditions de possibilité de son art pour profiter de quelques instants de paix en feignant de ne pas voir.

Je sais, en fait pourquoi, c'est par découragement. C'est parce que ceux qui ont tenté les 466 réunions de militants que j'ai décrites ont baissé les bras. Je sais. Et puis le tapis est réellement lourd à soulever. Il faut avoir tenté de dépoussiérer un tapis en le secouant au balcon pour savoir ce que c'est que " changer le système". Tout est trop lié.

De toute façon :

Les citoyens athéniens se réunissaient sur la colline de la Pnyx pour voter. Mais les abstentions devinrent de plus en plus nombreuses. Vint un temps où l'on du user d'un procédé qui s'apparente à la rafle pour réunir 5000 assistants, quorum légal pour certaines séances. C'est ainsi que les citoyens étaient littéralement poussés par les archers qui tendaient, en travers de l'agora et des rues voisines, des cordeaux teints en rouge. Ceux qui s'étaient laissé marquer de rouge ne touchaient pas l'indemnité accordée aux participants à l'assemblée.

D'autre part, j'ai pu, grâce à cette chère Adèle Van Reeth (j'adore quand elle dit " c'est le propriété privée", et l'autre qui dit " oui", pour s'en débarrasser), que Hume avait déjà abordé le thème du consentement tacite envers le contrat originel de l'obligation politique, ce que j'avais intitulée plus simplement " En quoi suis-je concernée par la loi".

Il prend l'image d'un homme ligoté pendant son sommeil, et embarqué sur un bateau. Lorsqu'il se réveille en pleine mer, on lui apprend qu'il est soumis aux décisions du capitaine du navire, et on en appelle à un "consentement tacite", qu'il aurait donné. Le nourrisson est cet homme emmailloté, qui ne peut donner son avis, et qui s'éveille dans un État où il est soumis à la loi.

Où l'on vérifie que depuis Hume, nous n'avons pas progressé d'un pouce.

Donc bon... La Maffia italienne, la vraie, pas la bouseuse de russe, ni la vicieuse d'asiatique, celle qui a des costars 3 pièces et qui se les carre dans le gousset, a passé une annonce sur Monster pour remplacer Toto à la tête des bourreaux. Pendant que le pays d'Alighieri se vautre dans le marasme parce qu'on ne l'a pas invité à jouer au ballon avec les grands, une ex-féministe déclare qu'il faut anéantir l'idée que le désir masculin est irrépressible. " Anéantissement, répression", elle doit avoir une matraque parfumée au -B pour strapon, celle-là.

Bien bien bien, donc je vous laisse, comme on dit au téléfon, je retourne dans la blue zone.que Bolloré a pillé pour payer l'Afrique.


Mais qu'est-ce que tu as mis comme sirop dans ton bidon d'eau, Revenuedetout ?