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lundi 7 février 2011

Le mythe de la bonne femme masquée

Et j'écris volontairement " bonne femme", na !

Pour initier ce quart d'heure fasciste, je voudrais dire que je suis énervée par ce travers de mes contemporaines, je ne sais si c'est classé dans les attributs de l' "éternel féminin", lequel consiste à se présenter comme " un trésor à découvrir", bien évidemment pour qui voudra s'en donner la peine.

Qui prendra le temps de ... Qui se donnera la peine de... Toutes ces expressions renvoient à une passivité désespérante. Je suis là, allongée, l'oeil mi-clos, un bras en l'air, le regard en biais, j'ai l'air d'un tas de pâte comme ça, mais passez-y du temps, prenez de la peine, et vous verrez, je suis un trésor. Si si, je vous assure, j'ai bien regardé, tout analysé et je suis parvenue à cette conclusion.

Cette attitude a d'ailleurs souvent un complément qui se présente sous la forme : " si vous parvenez à me séduire".
Mais que dalle, une fois de plus. Se présenter comme une montagne à gravir, un amas de merveilles, qui en plus le cas échéant, consentirait à se laisser séduire, comme le sommet de l'Anapurna à se laisser ravir, pour celui qui aurait eu le courage de forcer le destin jusqu'à s'approprier cette paire de fesses, c'est vraiment véhiculer une image de soi qui tue toute magie de la rencontre.

S'apprécier à ce point là a priori, sans se dire que la réussite à deux vient d'une alchimie et pas d'une conquête haletante de super-mâle avec son masque à oxygène, soulevant ébahi le couvercle du coffre au trésor, c'est vraiment véhiculer un schéma de relation du XIX siècle, à l'époque où pouvoir dire oui représentait le maximum de liberté pour une femme qui n'en pouvait mais, après avoir attendu 20 ans dans sa tour, zut !