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samedi 24 juillet 2010

Double ration de rhum pour les latinistes

Savais-tu que " cueillir " des fleurs vient de "colligere", de
l'action qu'on fait en les rassemblant, en liant les tiges entre elles, précisément ?

La nature produit les fleurs, et nous on apporte le petit bout de
ficelle pour en faire un bouquet.

C'est beau, nezzzzmaaaaaaaaaaaaaaaaaa?

Nous existons une première fois au sens où nous sommes une fleur, mais nous existons une seconde fois par ce que nous savons lier d'autres choses, nous arrangeons, nous composons.

Nous existons tout d'abord en tant que chose qui est, et par une autre en tant qu'acteur du monde.

Mais dans la première, nous sommes, dans la seconde nous faisons. Nous sommes l'humain ou bien nous lions le bouquet : nous ne pouvons pas inverser, plus nous saisir nous-même pour nous lier, pas plus qu'être une fleur, pas plus agir sur nous qu'être ce que nous ne sommes pas.

Nous sommes par l'essence, également, et jusqu'à pour soi-même, " hors de notre compétence et hors de notre juridiction".


Je suis double de deux choses, qui coexistent, se superposent, mais ne peuvent pas s'échanger : un Etre immuable et passif, éternel en sa plénitude de partie du monde, une actrice, mortelle, en dialogue avec l'Autre par mes actions dans le monde.

Ce propos trouve un écho dans un billet de la vilaine Guillemette intitulé "La lampe d'Aladdin", ou " l'oursin fantastique", quelque chose comme ça. Cette immense poétesse nous a quittées trop tôt.

Tu es mon premier et mon dernier amour

Tu es mon premier amour

Le jour de notre rencontre m'a vu naître
En boule, filant les nuits
De mes amours imparfaites
Nous nous sommes donnés, ou prêtés
Dans les bras du soleil
Au réveil, il était midi

Dans l'orbe parfait, nous avons tissé
Des silences fibreux,
De sourdes inquiétudes,
De muettes rancoeurs ?


Nous nous sommes assassinés entre le sable glacé
Et les mouettes qui nous criaient de ne pas le faire
Unique cordeau des trompettes marines,
Dans ce crépuscule où se hante ma vie,
Où sa vitre s'est brisée


Dans ce jour qui se fige
Par l'horizon du iai, son couperet
Dans les étoiles restera écrit ce shodo
In the mood for love
Notre histoire d'amour toujours

Je retourne à la lumière de la lune
Je me tiens debout
Dans l'espérance de ta résurrection
Tu vis dans mon coeur

En toi repose l'unique jour
Qui l'a vu naître et mourir
Grandir en perfection et finir dans la dignité

Tu es mon dernier amour.

vendredi 23 juillet 2010

On en revient toujours au même point.

Parmi mes nombreux dons, j'ai celui, comme tu le sais sans doute, cher lecteur, de déclencher chez mes amants la décision de libérer enfin leur talent de de coureur de sprint trop longtemps refoulé.

Je me retrouve donc assez logiquement seule après la fuite.

Et il arrive toujours un moment où tout, tout cela, monte en moi pour atteindre le point où cela me fait éclater de rire.

Puer egregia indole... :)

La Nuit, la seule qui me reste toujours fidèle, et qui m'attend patiemment. Je ne vois pas pourquoi je continue de me refuser à elle.

Je vois en transparence sur le film de ma vie, ces yeux immenses toujours ouverts qui m'attendent et me regardent doucement en scintillant.

Les yeux immenses que la Nuit en nous a ouverts. Et il faudra bien un jour que,per fretum febris...

Pour un monde meilleur, article 1 :)

Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui m'importent mais l'harmonie entre les choses.

Pour moi, "ce que tu es" est donc, par essence,injugeable.
"Ce que tu es" n'est ni de ma juridiction, ni de ma compétence.

Notre relation, elle, relève en partie de ma responsabilité

En tant qu'être humain, je te tends la main
En tant que personne, je te respecte
En tant que femme, je te chéris.


Pour le reste,

Accueillir en bienveillance notre fraternité
L'enrichir aux différences de notre sororité
L'épanouir dans l'amour

ne dépend que de ta seule acceptation

dimanche 18 juillet 2010

J'ai eu plein d'hommes

J'ai eu un homme qui m'a aimée
J'ai eu un homme qui m'a fait l'amour
J'ai eu un homme qui est sorti de mon ventre
J'ai eu un homme qui m'a fait découvrir mon corps de plaisir
J'ai eu un homme qui m'a fait découvrir mon être de lumière
J'ai eu un homme qui m'a fait découvrir la Terrienne en moi
J'ai eu un homme qui m'a fait découvrir la femme en lui

J'ai eu plein d'hommes qui, comme les poissons de ma rivière, s'enfuient effrayés quand je leur donne à manger.

It's your loss, not mine :)

Leftfield

je suis étonnée de la perfection de l'album " Leftism" de Leftfield. 11 morceaux, 11 perles, rien à retirer, rare.

samedi 17 juillet 2010

Ramassage scolaire

Il m'arrive parfois de m'occuper d'adolescentes, et l'autre jour je recevais une très jeune fille dont les pratiques sont proches d'une espèce de prostitution volontaire.

Lorsque je lui demandais pourquoi elle faisait cela, elle me répondit :
" C'est pour que ceux qui ramassent ce qu'ils trouvent sur leur chemin puissent me ramasser ".

Elle a baissé la tête et moi aussi, presqu'unies dans une même prière. J'ai eu l'impression que les murs de la pièce s'agrandissaient. Nous étions dans un grand espace de solitude, où il n'y avait plus rien à se dire. J'avais l'impression d'entendre le bruit du vent, j'avais un goût de sciure dans la bouche.

Bien que je ne sois guère formée, ni armée pour répondre à tout cela, je parviens d'habitude à constuire une réponse permettant de poursuivre le dialogue.

Ce jour là, cette jeune fille m'a amené au bout de ce que je pensais possible en matière d'exil de soi. Elle m'a ouvert un nouveau champ d'existence. Puis je suis arrivée à remettre en moi la bonde pour arrêter le flux de ma vie qui s'enfuyait, je l'ai regardée pour qu'elle mesure cette bienveillance dont elle n'avait que faire, et j'ai posé une main sur son épaule en la raccompagnant.

Depuis, il m'arrive de passer plus de temps encore dans ma solitude, sans pouvoir parler.

Les gens me demandent ce que je fais. Je ne peux pas répondre que je me demande si ne n'ai pas envie, moi aussi, que quelqu'un vienne me ramasser. Mais comme chacun le sait, j'ai quitté mon mari, et dans une grande ville universitaire comme celle où j'habite, cela ne saurait tarder.

Le monde est plein de filles, plein d'hommes, de gens qui s'attendent et de gens qui se ramassent...

L' aphorisme, privilège des grands esprits

L'amour, c'est comme la ratatouille

Je ne sais pas exactement ce que c'est, mais j'ai la recette pour le faire.

Le problème, c'est que mieux je le fais, plus ça rate. J'ai beau touiller, ça rate.

Je me dis que si mon succès baisse, c'est peut-être que le feu est trop fort.

Je me dis donc : " Si tu ne veux pas que ta ratatouille, la bouillabaisse".

C'est ma cuisinière qui ne va pas, sans doute. Entre bouche bée et flamber, pas d'armagnac possible. J'y ai passé des bonbonnes. Bien que les fleurs soyent plus raisonnables.

Je suis triste. Ma soeur, tu es partie...

vendredi 16 juillet 2010

Au creux de ma brune...

Je suis triste parce que je suis humaine, et que je refuse de me retrouver hébétée sous anxiolytiques.

Arf.

Je suis triste car j'ai une soeur qui m'a quittée. Je ne la connaissais pas depuis longtemps, mais elle m'était déjà très chère. je m'attache trop à la chère, sans doute...

Je suis triste car elle m'avait rendu l'envie de me maquiller, ne fût-ce que d'un trait de kohl. Et que ça allait bien à ses beaux yeux bleus rieurs.

Tu m'as aimée sur un banc, et puis une trop courte nuit d'amour, et puis, tu es partie, et je crois que je n'existe plus trop dans ta vie. Je m'attache trop à la vie, sans doute...

Ô toi ma soeur, toi qui savais rêver, toi qui avais peur d'être aux prises avec de puissantes prestations chimiques, toi ma soeur aveugle, un peu Cassandre et un peu tartiflette, tes nuits dans le brouillard, je les ai aimées.

Tu m'as fait mouiller mes yeux mon coeur, vilaine...

Je suis triste car les petits chiens sont en laisse, que les enfants ont mal, que les gens sont bêtamourir.

Je suis triste parce que je ne peux pas m'acheter toutes les robes que je voudrais, paraître en haut d'escaliers de marbre monumentaux, habillée des volutes de cette fumée rose dont les Chinois se servent pour endormir les serpents...

Mais il ne faut pas que je sois triste. Incendions les collines comme les feux du couchant. Inventons une comptine pour endormir les enfants, soyons pusillanimes jusqu'à la nausée. Eternuons une rustine, Dieu nous en saura toujours gré.

Passiflore et Sassiprette vont en Auvergne. Passiflote et Saxifrage vont en moto. Taximile tombe en photo, Maxilase faute à Gravelote.

Peredenoble s'égare dans le Leon pendant que Madame Brioude se sainffloure le piédestal. Oh les lapins s'égarant déjà à Châteaucreux. Oh les rutilantes mécaniques s'affairant au mieux de mes reins...

Mon amie ma soeur, que je suis triste au creux de ce songe dont je n'arrive plus à sortir, et où me reviennent les images de notre nuit.

mardi 13 juillet 2010

Je parle pour ceux qui savent

Oui, j'ose écrire cela. Pour ceux qui savent que chaque chose est exposée, que chaque cause est entendue. Dans un univers pas loin, tout près, ici !

parce que quelque chose en eux en a entendu parler.

Qui savent que chaque pensée tinte comme une cloche.

Chaque image.

Je sais, moi, que je déambulais dans les rues de Marseille, entre les pierres sombres et les rails de tramway, bien avant ma dernière naissance. Je sais que tout cela est ici,
dans une incroyable proximité, dans une indéniable présence,
cela se tient,
exactement à un millimètre de mon visage
ses yeux dans mes yeux,
hors de portée, comme quelqu'un qui s'est caché et qui
retient
son souffle
.



Oui, c'est là que je suis retournée. Je sais, j'aggrave mon cas, moi qui suis sous le coup de ton accusation : je suis désincarnée ! Dans un restaurant chinois en plus ! Intérieurement, j'ai chancelé. Quelque chose en moi s'est cassé ce soir là. Je me suis dit : " elle est comme les autres finalement, elle me reproche d'être ce que je suis". Mais après tout, tu es ce que tu es, et moi j'aime ce que tu es.

Oh, pas de combinaison de blanc de Meudon sur la baignoire. Tu es comme les autres, et tu ne fais guère mieux, un peu les mains dans le plastique,

Moi du coup, je suis partie là bas, me baigner sur les terrasses d'Alma Tadema et faire des bises aux enfants. Un peu semblant pour le boulot, un peu pour les enfants, je ne veux pas qu'ils aient honte de leur mère.


A proprement parler, je n'existe plus.

Mais tant mieux, l'image se rapproche, et il faudra bien qu'un jour, per fretum febris, comme ces otaries savantes qui se trémoussent sur leur podium, je me recale dans ce rêve.

A propos de rêve et d'images, je suis toujours amoureuse des merveilleuses images magiques de Sensorie

dimanche 4 juillet 2010

Les armoires normandes bretonnes

J'aime ces armoires normandes qui n'en sont pas moins bretonnes, ces armoires normandes qui pour être bretonnes, n'en sont pas moins normandes.

J'aime ces armoires normandes qui sont obscurément, mais inlassablement, bretonnes.

J'aime ces armoires tellement ... normandes qu'elles en deviennent,
irrésistiblement,
bretonnes.

samedi 3 juillet 2010