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mardi 24 septembre 2013

Esprit, es-tu là ?

Je poursuis ma plongée dans l’œuvre de Lawrence Weiner,

Sinon je viens de commencer l'Art Impossible, de Philippe Dagen. Cela date d'une dizaine d'années, le temps de voir ce que sont devenus ses propos dilués dans la bière et le champagne londoniens.

Si on se dit que l'art admiré par ces gens a été produit pour eux, il faut admettre, en transposant le schéma, que nous, artistes de la campagne de France, promoteurs des idées de la décroissance, produisons avec nos oeuvres textiles un art qui correspond à cette catégorie de la population.

Nous créons donc les œuvres représentatives de certains individus prônant la décroissance en Bretagne en l'année 2013. Amusant. Et pas complètement déplacé. Après tout nous privilégions les matériaux naturels, et à aimons à représenter des fashion victims, les femmes opprimées...

Cela colle aussi avec notre tendance à revendiquer comme moyen d'expression les techniques traditionnelles, depuis le filage et le tissage jusqu'à la broderie. en suivant cette grille, c'est l'art du Larzac, comme on a celui de St Acheul, à peine plus âpre :D

Extrait de l'eau et transporté vers les étoiles

 Donc pour revenir à Weiner, plus je côtoie son œuvre et plus je suis étonnée de cette étiquette de " conceptual art", qu'il semblerait qu'on lui ait accolée. A juste titre, puisque ce qui est " passé dans l'histoire" ne peut plus être saisi autrement que comme un fait historique. Inutile d'en discuter la pertinence.


Mais bon, on a le droit d'en discuter en revanche les aspects archéologiques-du-savoir, à savoir ou bien c'est à dire ce que cela dit de la conception du " conceptuel" dans l'art, si tant est que le conceptuel dans l'art soit assimilable à la notion, ou pire à l'énoncé d' "art conceptuel", et beaucoup s'en faut.

Depuis, j'ai trouvé une interview au cours de laquelle Weiner semble dire à son interlocuteur que ce dernier " aime beaucoup " le mot de " conceptuel ", mais que Weiner, lui ne s'y retrouve pas tant que ça.

Mis sur l'eau en dessous des étoiles


Or donc disais-je l'art de Lawrence Weiner a côtoyé les plaques de fonderie des bascules pour les poids lourds dans les usines, des inscriptions de dimensions importantes en ferraille, des saignées dans la terre etc. il n'y a parfois rien de plus lourdement matériel que ses œuvres alors pourquoi serait-il  " conceptuel" ?

Peut-être parce qu'il est un des premiers à avoir franchi le seuil où il fallait plus, beaucoup plus de médiation. Où le discours devenait sensiblement une nécessité de l’œuvre et non plus un accessoire. Comme par exemple verser de la peinture, ou pourquoi prélever un morceau de lino.
Mais était-il besoin d'expliquer que les "many colored objects..."  concernaient aussi les briques de support du mur ?

Peut-être également parce qu'il y avait toutes ces idées associées à l’œuvre, et qu'il fallait les expliquer également. Comme par exemple que les gens emportent une partie de l’œuvre sous leurs pieds. Mais était-il besoin de dire que cela balisait la ville, et que cela renvoyait aussi à cet artiste qui promenait une grosse boule dans les rues de je ne sais plus quelle ville allemande ? Encore plus, sans doute.

Le geste de faire rouler une grosse boule, comme le scarabée, ça se passe d'explication. Mais il me semble que faire remarquer au spectateur tout ce qui se passe à cet époque, et comment l'art circule dans la ville et dans le territoire pour le baliser, c'est important aussi.

Donc conceptuel " avec objet", et non pas " sans objet", comme la manœuvre consistant à faire fermer le Louvre deux minutes plus tard, sauf à considérer que c'est le musée entier avec son contenu, qui est saisi en tant qu’œuvre offerte deux minutes de plus au public.



Cela me pousse à reprendre mon esquisse sur les catégories de relations de l'acte artistique * :

A - Les cercles de personnes : moi, les autres, le monde

B - Mon rapport au monde peut être appréhendé aussi via

  1. Les cercles de concepts :
  • La culture : ma culture personnelle (initiale, puis continue), insérée dans ma culture collective (initiale, puis de contact)

  • Liés à l'art : ce que j'assume / ce que je n'assume pas (consciemment ou inconsciemment dans les relations :

         - avec les artistes passés, les œuvres passées (avec ou sans objet), les courants passés

         - avec les institutions artistiques (marchés, prescripteurs, institutions, structures d'éducation)

Mon rapport aux courants passés l'est en fait à leur instance présente, ce qui les rattache non plus seulement au monde, mais à moi-même, puisqu'ils peuvent aussi être appréhendés via mes rapports :

- personnels à mon œuvre : à l'objet (présent ou absent) créé, à ses conditions de création, à mes obédiences conscientes et inconscientes, à mes rejets conscients et inconscients.

Il me faut maintenant voir comment ces conditions fonctionnent sur la création de divers moments de l'art. Commencer peut-être par baliser avec de gros repères, puis affiner.

Mais bon, je n'aurai pas trop le temps. Je viens de mettre la main sur une collection de BAM des années 90, et je vais me faire une autre plongée là-dedans.

* Lorsque j'opère ces découpes, elles sont signifiantes. Avec le temps, lorsque je reviens dessus pour les publier, j'ai la sensation étranger d'un " coup d'épée dans l'eau". Non pas qu'elles ne soient pas pertinentes, et lorsque je les reformule, elles fonctionnent encore. Mais en fait, une fois le livre refermé, l'eau se referme.
Je n'ai rien ouvert de définitif; rien séparé.
Certes, tout cela est vrai, et alors ? Sur la réalité, c'est inopérant.  Enfin disons, inintéressant. On s'en fout. Donc je le garde sur l'étagère des performances. Ah ah.

jeudi 19 septembre 2013

Yoga par ci, yoga par là...

La position des Trois Mauge.



 Quand je disais " Le sang a forme d'homme, on ne peut le nier", je voulais dire ceci :


 Et c'est indéniablement la même structure de pensée qui a présidé à la construction de cela :


 La position des " 3 Mauge " reste valable quel que soit le support et le type de représentation.