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dimanche 19 août 2012

Beam me up, Scotty...

Entendu à la radio que le cadeau à la mode cette année à l'occasion de la fin du ramadan à Azaz (ville de Syrie qui croule sous les bombes), c'est pour les petites filles, une robe neuve, et pour les petits garçons, un pistolet en plastique.

Décidément ces moldus sont impayables. Dommage qu'on m'attende sur une autre planète. Sinon je remettrais bien une pièce dans la télé de cette chambre d'hôpital.

Et puis quand je m'ennuie trop, je trouve une soirée où taper l'incruste, et j'arrive en mode swag, fraîche comme un chaton des sables. Quand je m'ennuie trop à la soirée, je trouve une victime (de préférence intelligente, rafffinée et cultivée et consentante, mais à défaut un mec peut faire l'affaire) pour l'entraîner au lit.

Si l'autre m'ennuie trop pendant qu'elle baise, je m'envoie en l'air. Quand j'ai fini, je parle. Et quand la conversation m'ennuie trop, je rentre chez moi.

Acte 2 :)

Le Coryphée
Pourquoi, adorable Natacha, nous servir cette mise en abyme ?

Le choeur
Ostentatoire autant que fallacieuse

Moi
Parce que je construis un télescope. Je voudrais pouvoir mettre un nom sur ce qui m'accable, cette souveraine colère qui me fait serrer les poings, et j'espère ainsi en écartant les parois de mon ennui, retrouver le pouvoir de nommer ce qui est au fond, le voir et le nommer.

Le Coryphée
Cette colère qui te soulève, divine Natacha, de ne pouvoir nommer ce qui t'accable, tu en connais la source,

Le choeur
et mieux que personne.

Le Coryphée
Pouvoir n'est que vouloir, et vouloir est une illusion. Cette maxime, c'est

Le choeur
Toi !
 Le Coryphée
qui la fit graver au fronton de tous les temples.
Première aux lueurs de l'aube, on te voyait déjà, la pioche à la main, tandis que tous dormaient, abattre les édifices de certitudes. Tout le jour on entendait tes coups, sourds parfois quand tu attaquais les dogmes  épais, les croyances profondes, ce que tous tiennent pour entendu.


Le choeur
Pour donné !
  Le Coryphée
Aucun rescapé, aucun assemblage qui n'attirât ta pitié, il fallait que tu écartèles sauvagement la moindre équerre. Le crépuscule te trouvait encore, dilacérant, émiettant toute structure, parmi les décombres fumants de ton ire, où ne devaient subsister que la paille et la poussière, réduites aux éléments.
Cette rage impuissante qui te soulève, de ne plus vouloir, cette solitude parmi les ruines, tu les as soigneusement bâties, comme un empire dont tu étais si fière, t'éloignant alors de tes semblables, en maudissant le troupeau qui croyait que....
Ce qui t'accable, que tu prétends chercher, ne pas voir,

Le choeur
Ta faute.
  Le Coryphée
C'est elle qui te contemple.

Natacha sort, accablée, la tête basse.

Scène 2
 Elle revient sur scène.

- Non !

Scène 3

  Le Coryphée
Ne plus rien vouloir, c'est ce que tu voulais depuis toute petite, quand tu dédaignais la surface sans intérêt des choses

Le choeur
Et des gens !

Tous

Ne plus rien vouloir, tu l'as tant voulu, depuis toute petite, et tu y as si bien réussi, ô Divine Natacha. Maintenant tu voudrais pouvoir vouloir à nouveau. Mais ton succès te condamne.

Le choeur
Pauvre chérie...



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