Ouvre mes lèvres
Soulève ma paupière
Embarque-moi encore bel oiseau blanc
Tu vas me couver pendant tout le vol,
De ton oeil de cuivre où je vois les ciels dorés
Les rivages bleus
Qu'importe maintenant, je suis perdue
En échange je te montrerai mes dents je serrerai ton cou
Je vois les plumes de ta tête qui frissonnent au vent pur
Par ta bienveillance je longerai des côtes infinies
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dimanche 29 avril 2012
jeudi 19 avril 2012
mercredi 18 avril 2012
La rue de Marseille
La scène se passe dans la rue principale d'un petit village de Provence, style film de Pagnol. Raimu marche sur le trottoir, un journal sous le bras. Arrive Astruc (celui de "Astruc, laboratoire")dans sa décapotable, qui s'arrête à sa hauteur.
Jeu de scène : une serviette blanche avec laquelle Raimu s'essuie de temps à autre. Jamais aucune exaspération de sa part. Il a l'éternité devant lui.
Pour Astruc, des moues, et quelques gestes de main par dessus le volant. Son impuissance à dépasser la situation l'écrase.
- - - - - - - Acte I, scène 1
A
Bonjour Monsieur, je cherche la rue de Marseille, s'il vous plaît.
R
Vous y êtes Monsieur.
A (dubitatif, puis un peu inquiet pendant un temps de pause)
Ah, mais cela m'étonne un peu...
R
Et pourquoi, Monsieur.
quand je ne mets pas le ?, c'est que la montée interrogative est plutôt écrasée.
A
Eh bien parce que dans cette rue, on m'avait dit qu'il y avait un studio de cinéma. Or je ne le vois pas, donc je pense que je me suis trompé de rue.
R
Non monsieur, vous êtes bien dans la rue de Marseille.
A
Mais je ne vois pas le studio de cinéma.
R
Mais, vous y êtes, Monsieur.
A
Comment ça j'y suis ?
R
Vous avez bien trouvé le studio de cinéma, vous êtes dedans. Donc vous êtes bien dans la rue de Marseille.
A
Ah, non, ça ce n'est pas possible. J'aimerais justement y aller, à ce studio.
R
Mais vous y êtes, Monsieur.
A
Pardonnez-moi, j'ai plutôt l'impression d'être dans la rue que dans un studio.
R
C'est possible Monsieur, vous pensez ce que vous voulez.
A
Tenez, je vais aller acheter du pain, là, vous verrez que ce n'est pas une vraie boulangerie.
Il descend de sa voiture, entre dans boulangerie, et ressort en secouant un pain.
Vous appelez cela du pain, vous ?
R
Oui, ce qu'on achète dans une boulangerie, nous appelons cela du pain, ici. Pas vous ?
A
Non, moi j'appelle cela du carton. Tenez, essayez de le manger, votre pain.
Il le tend à Raimu, qui en déchire un morceau, et l'émiette par terre.
Vous appelez cela manger ?
R
Oui, pourquoi, pas vous.
A
Non, pour moi, manger c'est cela.
Ne pouvant se résoudre à avaler, il mime.
R
Ca, c'est croquer.
A
C'est vous qui mangez avec les doigts. Ce n'est pas poli, d'ailleurs.
R
Nous c'est croquer avec les lèvres qui n'est pas poli.
A
Hé, vous êtes bien obligé, tiens, si vous voulez vivre.
R
Non, on peut vivre sans croquer. Grignoter, oui ça on est obligé. Mais on peut le faire poliment, sans mettre les lèvres.
A
Bien, on ne va pas y passer la nuit
R
Le mois vous voulez dire...
A
Certes. Je viens voir M. Raimu le directeur des studios.
R
Mais ça tombe bien, c'est moi, Monsieur, enchanté.
A
Ah, mais non, ça ce n'est pas possible.
R
Allons bon, et pourquoi pas ?
A
Mais parce qu'un Directeur ne se promène pas en maillot de corps, un chapeau comme ça sur la tête et une baguette de pain sous le bras (sic).
R
Mais mon costume est tout à fait correct, je n'ai pas de chapeau, enfin si peu, c'est celui de la région, il est chantant, n'est-ce pas.
A
Bref, je vous ai trouvé, c'est le principal.Quand pouvez-vous me recevoir ?
R
Mais maintenant Monsieur. On m'a prévenu que nous avions rendez-vous à minuit.
A
Mais il n'est pas encore minuit. Admettons, car je vous vois venir. Venons-en au fait, que vouliez-vous me dire ?
R
Mais c'est vous qui m'avez écrit pour me demander de tourner un film dans mes studios.
A
En effet. Attendez, je sais ce que vous allez me dire, nous sommes en train de le tourner, c'est cela ?
R
Ah non, c'est un livre que nous tournons.
A (un peu pensif et assombri, comme mélancolique)
En fait je voulais juste faire un bout d'essai. Quelque chose pour m'entraîner à la technique. Prendre des marques...
R
Oui, je vois très bien. Et vous avez déjà choisi un titre pour ce livre ?
A
Oui, je pense à " La technique du voleur français "
------------ fin
Je déteste le côté complètement daté à la Ionesco, mais j'en ai besoin comme aide-mémoire pour un futur travail. Faut bien que je pose des choses sur le bureau, je ne peux pas tout garder en tête, non plus.
Jeu de scène : une serviette blanche avec laquelle Raimu s'essuie de temps à autre. Jamais aucune exaspération de sa part. Il a l'éternité devant lui.
Pour Astruc, des moues, et quelques gestes de main par dessus le volant. Son impuissance à dépasser la situation l'écrase.
- - - - - - - Acte I, scène 1
A
Bonjour Monsieur, je cherche la rue de Marseille, s'il vous plaît.
R
Vous y êtes Monsieur.
A (dubitatif, puis un peu inquiet pendant un temps de pause)
Ah, mais cela m'étonne un peu...
R
Et pourquoi, Monsieur.
quand je ne mets pas le ?, c'est que la montée interrogative est plutôt écrasée.
A
Eh bien parce que dans cette rue, on m'avait dit qu'il y avait un studio de cinéma. Or je ne le vois pas, donc je pense que je me suis trompé de rue.
R
Non monsieur, vous êtes bien dans la rue de Marseille.
A
Mais je ne vois pas le studio de cinéma.
R
Mais, vous y êtes, Monsieur.
A
Comment ça j'y suis ?
R
Vous avez bien trouvé le studio de cinéma, vous êtes dedans. Donc vous êtes bien dans la rue de Marseille.
A
Ah, non, ça ce n'est pas possible. J'aimerais justement y aller, à ce studio.
R
Mais vous y êtes, Monsieur.
A
Pardonnez-moi, j'ai plutôt l'impression d'être dans la rue que dans un studio.
R
C'est possible Monsieur, vous pensez ce que vous voulez.
A
Tenez, je vais aller acheter du pain, là, vous verrez que ce n'est pas une vraie boulangerie.
Il descend de sa voiture, entre dans boulangerie, et ressort en secouant un pain.
Vous appelez cela du pain, vous ?
R
Oui, ce qu'on achète dans une boulangerie, nous appelons cela du pain, ici. Pas vous ?
A
Non, moi j'appelle cela du carton. Tenez, essayez de le manger, votre pain.
Il le tend à Raimu, qui en déchire un morceau, et l'émiette par terre.
Vous appelez cela manger ?
R
Oui, pourquoi, pas vous.
A
Non, pour moi, manger c'est cela.
Ne pouvant se résoudre à avaler, il mime.
R
Ca, c'est croquer.
A
C'est vous qui mangez avec les doigts. Ce n'est pas poli, d'ailleurs.
R
Nous c'est croquer avec les lèvres qui n'est pas poli.
A
Hé, vous êtes bien obligé, tiens, si vous voulez vivre.
R
Non, on peut vivre sans croquer. Grignoter, oui ça on est obligé. Mais on peut le faire poliment, sans mettre les lèvres.
A
Bien, on ne va pas y passer la nuit
R
Le mois vous voulez dire...
A
Certes. Je viens voir M. Raimu le directeur des studios.
R
Mais ça tombe bien, c'est moi, Monsieur, enchanté.
A
Ah, mais non, ça ce n'est pas possible.
R
Allons bon, et pourquoi pas ?
A
Mais parce qu'un Directeur ne se promène pas en maillot de corps, un chapeau comme ça sur la tête et une baguette de pain sous le bras (sic).
R
Mais mon costume est tout à fait correct, je n'ai pas de chapeau, enfin si peu, c'est celui de la région, il est chantant, n'est-ce pas.
A
Bref, je vous ai trouvé, c'est le principal.Quand pouvez-vous me recevoir ?
R
Mais maintenant Monsieur. On m'a prévenu que nous avions rendez-vous à minuit.
A
Mais il n'est pas encore minuit. Admettons, car je vous vois venir. Venons-en au fait, que vouliez-vous me dire ?
R
Mais c'est vous qui m'avez écrit pour me demander de tourner un film dans mes studios.
A
En effet. Attendez, je sais ce que vous allez me dire, nous sommes en train de le tourner, c'est cela ?
R
Ah non, c'est un livre que nous tournons.
A (un peu pensif et assombri, comme mélancolique)
En fait je voulais juste faire un bout d'essai. Quelque chose pour m'entraîner à la technique. Prendre des marques...
R
Oui, je vois très bien. Et vous avez déjà choisi un titre pour ce livre ?
A
Oui, je pense à " La technique du voleur français "
------------ fin
Je déteste le côté complètement daté à la Ionesco, mais j'en ai besoin comme aide-mémoire pour un futur travail. Faut bien que je pose des choses sur le bureau, je ne peux pas tout garder en tête, non plus.
lundi 16 avril 2012
Vol inverse, ô coeur d'orage
Ton petit coeur d'alouette est triste dans ces cas là me dit-il
Nous sommes bien seules n'est-ce pas que fais-tu ?
Il sautille vers un refuge d'où il regarde tomber la pluie
Et il tord un peu le cou avec un oeil vers le ciel
Pour voir si ça s'arrête mais tu n'as plus d'abri.
Où vas tu sautiller mon coeur d'alouette au prochain orage ?
Je grelotte dans ma robe rose et verte
Je n'ai plus de courage
Oui mon coeur d'alouette, nous sommes bien seules,
J'en ai peur il a cessé de pleuvoir.
Tout cela est immonde, ces grosses gouttes qui pleurent
Je déteste cette grotte inachevée où tu t'es réfugiée qu'est ce donc ?
L''étable de Bethléem et ces brindilles qui pendouillent.
Elle baisse la tête, c'est vrai que cette effigie est inutile, tu ne sais donc pas
Affronter les jours d'orage non.
Nous sommes bien seules n'est-ce pas que fais-tu ?
Il sautille vers un refuge d'où il regarde tomber la pluie
Et il tord un peu le cou avec un oeil vers le ciel
Pour voir si ça s'arrête mais tu n'as plus d'abri.
Où vas tu sautiller mon coeur d'alouette au prochain orage ?
Je grelotte dans ma robe rose et verte
Je n'ai plus de courage
Oui mon coeur d'alouette, nous sommes bien seules,
J'en ai peur il a cessé de pleuvoir.
Tout cela est immonde, ces grosses gouttes qui pleurent
Je déteste cette grotte inachevée où tu t'es réfugiée qu'est ce donc ?
L''étable de Bethléem et ces brindilles qui pendouillent.
Elle baisse la tête, c'est vrai que cette effigie est inutile, tu ne sais donc pas
Affronter les jours d'orage non.
dimanche 15 avril 2012
Coexistence pacifique
Tout à l'heure, mon fils me dit comme ça (il va sur ses neuf ans, mais bon, les chiennes ne font pas des chats) : " Si je n'existais pas, cette assiette et ce verre devant moi n'existeraient pas non plus". J'ai bien été forcée de convenir que force est d'admettre que c'est vrai.
C'est plein jusqu'à ras bord de jus de scarabée, comme on dit dans le Poitou.
Le premier sens évident est qu'il n'y aurait personne pour les percevoir, donc ils n'existeraient pas. Le second, à vrai dire qui m'intéresse plus, c'est que historiquement, dans le cours des choses il est bien clair que si cet enfant n'avait pas existé, rien de tout cela ne serait arrivé, et que donc cette assiette là n'aurait jamais existé.
Il y a donc un facteur de corrélation dans l'existence de ces choses : cette chose là existe parce que telle autre existe, mais un facteur " à l'horizontale", pour différencier cela de facteurs " à la verticale " tels que la causalité par filiation (mon fils existe parce que j'ai existé avant lui).
Disons un peu comme les facteurs de corrélation entre les gènes liés.
Et si on l'étendait à toutes les autres chose, ce facteur ? Qu'adviendrait-il ?
Un gradient de corrélation décroissant : les choses ayant, pour exister, de " moins en moins besoin " les unes des autres, comme si elles acquerraient leur liberté, comme si elles pouvait " se dégager " de cette corrélation ?
Après tout, la maison tout autour aurait pu exister. Les murs, oui, mais pas " cette maison", c'est à dire celle-là même remplie de ces meubles
Alors il y aurait comme une frontière dans la maison, celle qui ferait le tour des meubles, et des clous que j'ai posés, et qui délimite ce qui aurait existé sans nous et malgré notre absence.
Mais que faire alors de la poussière tombée lorsque j'ai planté les clous, tout ce que j'ai gratté des parquets pour les passer à l'huile de lin ?
Cette poudre de plâtre et de bois, elle appartient à la maison. Donc la frontière doit l'englober. De ce qui existerait sans nous, il faut aller chercher les grains là où ils sont maintenant, puisqu'il est impossible de dessiner ce qui n'existe pas.
Il faut faire remonter la poussière et la sciure des rivières et de la terre, ou alors il faut que la frontière, le pointillé de la sélection aille les chercher là où ils sont.
Non, décidément l'existence localisée est ingérable. L'existence externalisée et supportée par un repère en trois dimensions est absolument ingérable. Tout cela est nécessairement une synthèse de notre conscience, de la même manière que la vision en 3D n'existe absolument nulle part ailleurs que dans la synthèse des deux visions 2D opérée par notre cerveau.
De la même manière, d'un tourbillon de perceptions, nous reconstituons des existences externes définies. Certes ces existences ne sont pas encore aussi clairement prises en défaut que le sont nos perceptions 3D par de banales " illusions d'optique".
Mais c'est une question de direction de recherche. C'est une question épistémologique comme les autres. L'ontologie est une science jeune.
C'est plein jusqu'à ras bord de jus de scarabée, comme on dit dans le Poitou.
Le premier sens évident est qu'il n'y aurait personne pour les percevoir, donc ils n'existeraient pas. Le second, à vrai dire qui m'intéresse plus, c'est que historiquement, dans le cours des choses il est bien clair que si cet enfant n'avait pas existé, rien de tout cela ne serait arrivé, et que donc cette assiette là n'aurait jamais existé.
Il y a donc un facteur de corrélation dans l'existence de ces choses : cette chose là existe parce que telle autre existe, mais un facteur " à l'horizontale", pour différencier cela de facteurs " à la verticale " tels que la causalité par filiation (mon fils existe parce que j'ai existé avant lui).
Disons un peu comme les facteurs de corrélation entre les gènes liés.
Et si on l'étendait à toutes les autres chose, ce facteur ? Qu'adviendrait-il ?
Un gradient de corrélation décroissant : les choses ayant, pour exister, de " moins en moins besoin " les unes des autres, comme si elles acquerraient leur liberté, comme si elles pouvait " se dégager " de cette corrélation ?
Après tout, la maison tout autour aurait pu exister. Les murs, oui, mais pas " cette maison", c'est à dire celle-là même remplie de ces meubles
Alors il y aurait comme une frontière dans la maison, celle qui ferait le tour des meubles, et des clous que j'ai posés, et qui délimite ce qui aurait existé sans nous et malgré notre absence.
Mais que faire alors de la poussière tombée lorsque j'ai planté les clous, tout ce que j'ai gratté des parquets pour les passer à l'huile de lin ?
Cette poudre de plâtre et de bois, elle appartient à la maison. Donc la frontière doit l'englober. De ce qui existerait sans nous, il faut aller chercher les grains là où ils sont maintenant, puisqu'il est impossible de dessiner ce qui n'existe pas.
Il faut faire remonter la poussière et la sciure des rivières et de la terre, ou alors il faut que la frontière, le pointillé de la sélection aille les chercher là où ils sont.
Non, décidément l'existence localisée est ingérable. L'existence externalisée et supportée par un repère en trois dimensions est absolument ingérable. Tout cela est nécessairement une synthèse de notre conscience, de la même manière que la vision en 3D n'existe absolument nulle part ailleurs que dans la synthèse des deux visions 2D opérée par notre cerveau.
De la même manière, d'un tourbillon de perceptions, nous reconstituons des existences externes définies. Certes ces existences ne sont pas encore aussi clairement prises en défaut que le sont nos perceptions 3D par de banales " illusions d'optique".
Mais c'est une question de direction de recherche. C'est une question épistémologique comme les autres. L'ontologie est une science jeune.
samedi 14 avril 2012
Asta, vindieu, asta !
Entendu à la radio des animateurs de sessions de sensibilisation à la sécurité routière sur les aires d'autoroute, se félicitant de bourrer les têtes blondes de consignes, et vantant la capacité de ces derniers à répercuter ces consignes auprès des parents.
En gros ils comptent sur les enfants pour tanner leur père afin qu'il arrête de téléphoner au volant.
Il faudra penser à adjoindre à ces animateurs, qui ont en outre l'avantage de dessaler l'addition de l'emploi local de façon significative, des dresseurs de chiens spécialisés dans la fabrication de goûters pour le ravitaillement en vol des enfants trop occupés à la gouvernance du périmètre intrabagnolesque.
Entendu également qu'on vient de découvrir que les babouins seraient assez portés sur l'orthographe. Tant mieux, il faut les envoyer enseigner en primaire, on résoudra d'un coup les deux problèmes que sont le niveau des enfants et la maîtrise des dépenses publiques.
Quoique. Pour le second point, l'amélioration risque d'être difficilement décelable. L'épaisseur de la peau de banane.
Pour le premier, je plaisante également. Par pitié, qu'on foute la paix aux babouins. Ce n'est pas parce que quelques arrivistes ont décidé de fayoter qu'il faut aller faire suer le reste qui avait trouvé un moyen royal d'éviter le contact avec l'homo casse-piens.
Quoique. Y'en a pas mal qui parvenaient mal à dissimuler des sourires entendus sous leurs grimaces innocentes, et des regards en coin derrière leurs retournements de lèvres cabotins de chipeurs de fruits. Ils n'ont que ce qu'ils méritent, finalement.
Asta est un diminutif de " A se taper le cul par terre", (c) François Steiner.
En gros ils comptent sur les enfants pour tanner leur père afin qu'il arrête de téléphoner au volant.
Il faudra penser à adjoindre à ces animateurs, qui ont en outre l'avantage de dessaler l'addition de l'emploi local de façon significative, des dresseurs de chiens spécialisés dans la fabrication de goûters pour le ravitaillement en vol des enfants trop occupés à la gouvernance du périmètre intrabagnolesque.
Entendu également qu'on vient de découvrir que les babouins seraient assez portés sur l'orthographe. Tant mieux, il faut les envoyer enseigner en primaire, on résoudra d'un coup les deux problèmes que sont le niveau des enfants et la maîtrise des dépenses publiques.
Quoique. Pour le second point, l'amélioration risque d'être difficilement décelable. L'épaisseur de la peau de banane.
Pour le premier, je plaisante également. Par pitié, qu'on foute la paix aux babouins. Ce n'est pas parce que quelques arrivistes ont décidé de fayoter qu'il faut aller faire suer le reste qui avait trouvé un moyen royal d'éviter le contact avec l'homo casse-piens.
Quoique. Y'en a pas mal qui parvenaient mal à dissimuler des sourires entendus sous leurs grimaces innocentes, et des regards en coin derrière leurs retournements de lèvres cabotins de chipeurs de fruits. Ils n'ont que ce qu'ils méritent, finalement.
Asta est un diminutif de " A se taper le cul par terre", (c) François Steiner.
Toute vie commencée est due
" Il faut être passé par l'endroit pour arriver à l'envers. "
Il faut avoir eu longtemps sous les yeux un tissu, l'avoir brodé, cousu, plié, retourné, pour se dire tout à coup que l'envers est aussi beau, voire plus beau que l'endroit.
Celui qui voit le tissu, ou la broderie pour la première fois va immédiatement retourner le tissu si par mégarde il le pose à l'envers.
Immédiatement. La médiation n'a pas eu le temps d'opérer. Le doute de s'immiscer.
Il ne se donne même pas la possibilité d'apprécier l'envers, en fait il s'en empêche de facto puisqu'il se l'interdit a priori.
L'inverse est aussi vrai. Pour que la main suspende son geste, pour que la contemplation commence, il faut que le doute ait fait son oeuvre, il faut qu'il ralentisse, puis arrête la main qui retourne le tissu.
Rien donc ne se fera d'un coup d'un seul. Il faudra de nombreux retournements, des coups d'oeil d'une fraction de seconde, des histoires de persistance rétinienne, que l'image perdure un peu, ait le temps d'être appréciée, pour que la fois suivante le geste soit plus long, et une dernière fois s'arrête.
Que te dirai-je à toi mon enfant ? Rien. Je poserai par mégarde le tissu à l'envers et je t'observerai, espérant en secret.
Il faut avoir eu longtemps sous les yeux un tissu, l'avoir brodé, cousu, plié, retourné, pour se dire tout à coup que l'envers est aussi beau, voire plus beau que l'endroit.
Celui qui voit le tissu, ou la broderie pour la première fois va immédiatement retourner le tissu si par mégarde il le pose à l'envers.
Immédiatement. La médiation n'a pas eu le temps d'opérer. Le doute de s'immiscer.
Il ne se donne même pas la possibilité d'apprécier l'envers, en fait il s'en empêche de facto puisqu'il se l'interdit a priori.
L'inverse est aussi vrai. Pour que la main suspende son geste, pour que la contemplation commence, il faut que le doute ait fait son oeuvre, il faut qu'il ralentisse, puis arrête la main qui retourne le tissu.
Rien donc ne se fera d'un coup d'un seul. Il faudra de nombreux retournements, des coups d'oeil d'une fraction de seconde, des histoires de persistance rétinienne, que l'image perdure un peu, ait le temps d'être appréciée, pour que la fois suivante le geste soit plus long, et une dernière fois s'arrête.
Que te dirai-je à toi mon enfant ? Rien. Je poserai par mégarde le tissu à l'envers et je t'observerai, espérant en secret.
Défaut de méthode
Je disais à une amie l'autre jour : " J'aime avoir des tas de petits flacons sur le bord de ma baignoire, même si je ne m'en sers jamais. C'est une chose que je partage avec les femmes."
Et cette sotte de me répondre : " Non, je connais des hommes qui font cela aussi".
Cela m'a rappelé la bourde de Peggy Sastre sur les statistiques, et les errements de Gerald Bronner sur le même sujet.
Le fait qu'une ressemblance rapproche un individu d'une communauté au sens statistique n'admet pas pour négation le fait que ce ne soit pas vérifié pour la totalité des individus, réalité intangible puisque non connaissable hors échantillon.
C'est le fameux exemple du canard à trois pattes de Semillade. Nous touchons là à un défaut de méthode qui est fondateur de la constitution du langage, cette illusion qui nous permet de prendre les mots pour les choses.
Et cette sotte de me répondre : " Non, je connais des hommes qui font cela aussi".
Cela m'a rappelé la bourde de Peggy Sastre sur les statistiques, et les errements de Gerald Bronner sur le même sujet.
Le fait qu'une ressemblance rapproche un individu d'une communauté au sens statistique n'admet pas pour négation le fait que ce ne soit pas vérifié pour la totalité des individus, réalité intangible puisque non connaissable hors échantillon.
C'est le fameux exemple du canard à trois pattes de Semillade. Nous touchons là à un défaut de méthode qui est fondateur de la constitution du langage, cette illusion qui nous permet de prendre les mots pour les choses.
vendredi 13 avril 2012
Ars virgarocaedere
Quand je lis ce genre de billet, je me demande si, comme certains cultivent l'art de la mosaïque ou de la peinture sur soie, ce que John Moullard ne cultive pas principalement, la fibre la plus profonde qui le guide, ne serait pas quelque chose qu'on pourrait appeler " l'art de chercher la fessée", nous l'allons montrer tout à l'heure.
Mais dans un sens beaucoup plus strict, beaucoup plus littéral que " donner des verges pour se faire battre", si l'on admet que ce n'est là que fournir à l'adversaire des arguments, ou même des armes contre soi-même.
J'ai donc forgé ce néologisme latin afin de désigner cet art.
A force de lire les écrits de cet énergumène, j'ai remarqué qu'il ne goûte rien tant que d'exécuter une volte-face de pensée au sein d'un même texte.
Intellectuellement, le tour consiste à pouvoir asséner à la fin de l'article une conclusion inverse aux prémisses. L'art, lui, consiste bien évidemment dans la façon dont c'est exécuté, c'est à dire où les petites pirouettes sont placées, comment elles sont amenées, si les coutures sont bien dissimulées etc.
Je finis même parfois par me demander si la démarche entière de John Moullard n'est pas inscrite dans ce parcours final. C'est à dire si les prétendues œuvres d'art qu'il crée, les publications qu'il en fait, ne sont pas que des prétextes, le but réel étant d'avoir une toile de fonds, un support sur lequel ce dernier délire se détache.
En fait lorsque John Moullard crée une oeuvre ou peint un tableau, il ne fait rien d'autre que ce que font les roadies qui montent la scène et tirent les câbles, il prépare le décor dans lequel le show pourra se dérouler, afin que son programme de patinage artistique s'exécute sur un fonds crédible, que ce fonds ait suffisamment de réalité pour qu'un mythomane puisse s'y raccrocher, que la glace soit suffisamment épaisse pour que la figure de retournement s'y puisse inscrire.
Ce que les gens prennent pour les œuvres d'art de John Moullard ne sont pas ses œuvres d'art. Ils regardent encore l'index, et c'est ce qui explique l'apparent détachement de John pour ses propres œuvres, son manque d'ego d'artiste.
La lune, son œuvre au noir à lui, c'est les conneries que John va pouvoir raconter au sujet de ses créations, les "œuvres d'art", ce ne sont que les objets dont il a besoin pour le faire.
John Moullard crée ses œuvres sur mesure pour lui même, en vue des conneries qu'il a à dire (et non pas qu'il a à en dire, puisqu'elles ne préexistent pas au discours). Il va sur la piste, il crée la glace, moule ses repères dedans, prend ses marques, et revient sur le bord.
Une fois là, tandis que personne ne remarque le lien entre les deux, il exécute son programme, et danse sa danse.
Ce que personne ne remarque, c'est le rapport exact entre les repères dans la glace, les objets réels qu'il a lui même fabriqués, non pas qui donnent sens à son discours, mais qui fondent ce discours. Non que ça lui donne vérité, ou tort, ou vacuité, non ça lui donne simplement l'appui de la réalité. Ce qui explique également que John semble toujours si satisfait de ses œuvres immondes, lui dont la modestie n'a d'égale que d'intelligence. c'est qu'elles sont parfaites en ce qu'elles servent un discours qui préexiste en secret à l’œuvre.
On peut critiquer la Joconde parce que le tableau existe. Comme les tableaux correspondant au discours critique de John Moullard n'existaient pas, il a dû les peindre.
Ce qu'on a du mal à imaginer, c'est la solitude dans laquelle vit cet artiste aux multiples facettes...
Mais dans un sens beaucoup plus strict, beaucoup plus littéral que " donner des verges pour se faire battre", si l'on admet que ce n'est là que fournir à l'adversaire des arguments, ou même des armes contre soi-même.
J'ai donc forgé ce néologisme latin afin de désigner cet art.
A force de lire les écrits de cet énergumène, j'ai remarqué qu'il ne goûte rien tant que d'exécuter une volte-face de pensée au sein d'un même texte.
Intellectuellement, le tour consiste à pouvoir asséner à la fin de l'article une conclusion inverse aux prémisses. L'art, lui, consiste bien évidemment dans la façon dont c'est exécuté, c'est à dire où les petites pirouettes sont placées, comment elles sont amenées, si les coutures sont bien dissimulées etc.
Je finis même parfois par me demander si la démarche entière de John Moullard n'est pas inscrite dans ce parcours final. C'est à dire si les prétendues œuvres d'art qu'il crée, les publications qu'il en fait, ne sont pas que des prétextes, le but réel étant d'avoir une toile de fonds, un support sur lequel ce dernier délire se détache.
En fait lorsque John Moullard crée une oeuvre ou peint un tableau, il ne fait rien d'autre que ce que font les roadies qui montent la scène et tirent les câbles, il prépare le décor dans lequel le show pourra se dérouler, afin que son programme de patinage artistique s'exécute sur un fonds crédible, que ce fonds ait suffisamment de réalité pour qu'un mythomane puisse s'y raccrocher, que la glace soit suffisamment épaisse pour que la figure de retournement s'y puisse inscrire.
Ce que les gens prennent pour les œuvres d'art de John Moullard ne sont pas ses œuvres d'art. Ils regardent encore l'index, et c'est ce qui explique l'apparent détachement de John pour ses propres œuvres, son manque d'ego d'artiste.
La lune, son œuvre au noir à lui, c'est les conneries que John va pouvoir raconter au sujet de ses créations, les "œuvres d'art", ce ne sont que les objets dont il a besoin pour le faire.
John Moullard crée ses œuvres sur mesure pour lui même, en vue des conneries qu'il a à dire (et non pas qu'il a à en dire, puisqu'elles ne préexistent pas au discours). Il va sur la piste, il crée la glace, moule ses repères dedans, prend ses marques, et revient sur le bord.
Une fois là, tandis que personne ne remarque le lien entre les deux, il exécute son programme, et danse sa danse.
Ce que personne ne remarque, c'est le rapport exact entre les repères dans la glace, les objets réels qu'il a lui même fabriqués, non pas qui donnent sens à son discours, mais qui fondent ce discours. Non que ça lui donne vérité, ou tort, ou vacuité, non ça lui donne simplement l'appui de la réalité. Ce qui explique également que John semble toujours si satisfait de ses œuvres immondes, lui dont la modestie n'a d'égale que d'intelligence. c'est qu'elles sont parfaites en ce qu'elles servent un discours qui préexiste en secret à l’œuvre.
On peut critiquer la Joconde parce que le tableau existe. Comme les tableaux correspondant au discours critique de John Moullard n'existaient pas, il a dû les peindre.
Ce qu'on a du mal à imaginer, c'est la solitude dans laquelle vit cet artiste aux multiples facettes...
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