Savais-tu que " cueillir " des fleurs vient de "colligere", de
l'action qu'on fait en les rassemblant, en liant les tiges entre elles, précisément ?
La nature produit les fleurs, et nous on apporte le petit bout de
ficelle pour en faire un bouquet.
C'est beau, nezzzzmaaaaaaaaaaaaaaaaaa?
Nous existons une première fois au sens où nous sommes une fleur, mais nous existons une seconde fois par ce que nous savons lier d'autres choses, nous arrangeons, nous composons.
Nous existons tout d'abord en tant que chose qui est, et par une autre en tant qu'acteur du monde.
Mais dans la première, nous sommes, dans la seconde nous faisons. Nous sommes l'humain ou bien nous lions le bouquet : nous ne pouvons pas inverser, plus nous saisir nous-même pour nous lier, pas plus qu'être une fleur, pas plus agir sur nous qu'être ce que nous ne sommes pas.
Nous sommes par l'essence, également, et jusqu'à pour soi-même, " hors de notre compétence et hors de notre juridiction".
Je suis double de deux choses, qui coexistent, se superposent, mais ne peuvent pas s'échanger : un Etre immuable et passif, éternel en sa plénitude de partie du monde, une actrice, mortelle, en dialogue avec l'Autre par mes actions dans le monde.
Ce propos trouve un écho dans un billet de la vilaine Guillemette intitulé "La lampe d'Aladdin", ou " l'oursin fantastique", quelque chose comme ça. Cette immense poétesse nous a quittées trop tôt.
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