Je suis triste parce que je suis humaine, et que je refuse de me retrouver hébétée sous anxiolytiques.
Arf.
Je suis triste car j'ai une soeur qui m'a quittée. Je ne la connaissais pas depuis longtemps, mais elle m'était déjà très chère. je m'attache trop à la chère, sans doute...
Je suis triste car elle m'avait rendu l'envie de me maquiller, ne fût-ce que d'un trait de kohl. Et que ça allait bien à ses beaux yeux bleus rieurs.
Tu m'as aimée sur un banc, et puis une trop courte nuit d'amour, et puis, tu es partie, et je crois que je n'existe plus trop dans ta vie. Je m'attache trop à la vie, sans doute...
Ô toi ma soeur, toi qui savais rêver, toi qui avais peur d'être aux prises avec de puissantes prestations chimiques, toi ma soeur aveugle, un peu Cassandre et un peu tartiflette, tes nuits dans le brouillard, je les ai aimées.
Tu m'as fait mouiller mes yeux mon coeur, vilaine...
Je suis triste car les petits chiens sont en laisse, que les enfants ont mal, que les gens sont bêtamourir.
Je suis triste parce que je ne peux pas m'acheter toutes les robes que je voudrais, paraître en haut d'escaliers de marbre monumentaux, habillée des volutes de cette fumée rose dont les Chinois se servent pour endormir les serpents...
Mais il ne faut pas que je sois triste. Incendions les collines comme les feux du couchant. Inventons une comptine pour endormir les enfants, soyons pusillanimes jusqu'à la nausée. Eternuons une rustine, Dieu nous en saura toujours gré.
Passiflore et Sassiprette vont en Auvergne. Passiflote et Saxifrage vont en moto. Taximile tombe en photo, Maxilase faute à Gravelote.
Peredenoble s'égare dans le Leon pendant que Madame Brioude se sainffloure le piédestal. Oh les lapins s'égarant déjà à Châteaucreux. Oh les rutilantes mécaniques s'affairant au mieux de mes reins...
Mon amie ma soeur, que je suis triste au creux de ce songe dont je n'arrive plus à sortir, et où me reviennent les images de notre nuit.
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