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jeudi 1 octobre 2020

Le journal d'Anne Freeze III

 Sinon, hier soir j'étais un peu atterrée parce que je venais de regarder le film Dark Blue, dont l'action se déroule à Los Angeles en 1992, au moment des émeutes qui ont suivi l'affaire Rodney King, et atterrée surtout par le constat que rien n'avait changé depuis. 

Et ce matin la radio m'en a remis une couche grave. 

 

Deux républiques bandes de nazes, l'Azermachin et l'Armétruc (je dissimule les noms par souci d'anonymité), ce me semble, se disputent une bande de terrain d'une onde pure. La radio, depuis la gare centrale d'Azerevan la capitale, nous apprenait que l'armée n'avait pas beson de mobiliser car les hommes affluaient de toutes parts, spontanément, certains en civil, certains déjà en uniforme, prêts à aller au front et venant à cet effet se faire enrôler à la gare centrale.

J'ai cru prendre un coup de massue sur la tête. Faut dire que j'ai vu La Honte de Bergman récemment aussi, et je pensais que c'était fini, tout ça, chez nous, bon pour les sauvages. Je me suis vue revenue au moment des Dardanelles, de Dantzig, de Waterloo, d'Alésia. Je pensais que, de nos jours, la population de nos contrées, et particulièrement les jeunes, opposaient un froid mais ferme "niet" à une mobilisation, une sorte de "I'd prefer not to " qui découragerait toute tentative de recrutement. 

Lourde erreur. Lourde erreur, au contraire ils affluent spontanément pour "défendre leur terre jusqu'à la mort, c'est ça la guerre", comme disait un soldat-témoin. J'ai dû une fois de plus avaler la réalité, la déprimante réalité : il se trouve encore des millions de gens si peu éduqués qu'ils vont offrir leur poitrine à la mitraille pour mourir en héros de la patrie, si peu au fait des réalités qu'ils ignorent qu'en fait ils vont jouer la partie de quelques loups survenant à jeun, oligarques du pétrole qui se répartiront les bénéfices de l'or noir au prorata des territoires que les soldats auront arrachés au prix de leur vie, de leur sang, de leurs membres, de la douleur de leur famille, de leurs mères, de leurs soeurs, qui élèveront leurs fils orphelins, avec un béret au mur du salon pour tout soutien. 

Ces pauvres imbéciles, il n'y a pas d'autre mot, sont si naïfs qu'ils pensent aller défendre la terre sacrée des ancêtres alors qu'ils vont s'immoler pour enrichir encore un peu plus leurs bourreaux, ils partent s'offrir en sacrifice à la holding de quelque seigneur local qui les exploite déjà depuis des générations. 

Ils vont mourir pour des types qui habitent bien loin de l'Azermachin, des villas au bord du lac de Genève, qui ont des yachts pour les vacances, des gardes du corps et des Mercedes blindées.

"Leur terre", ce n'est qu'un champ de pétrole et des poches de gaz, ce n'est que concessions, holdings, profits en millions de dollars pour les actionnaires des holdings. C'est ça la terre que ces crétins vont défendre en chantant l'hymne azerbajomachin dans les tranchées en crevant dans la poussière. 

Parfois je me dis que tant de bêtise n'est pas possible, qu'ils le savent, mais qu'ils s'emmerdent tellement dans la vie qu'ils quittent leur emploi de chauffeur routier pour aller vivre pour de vrai, ne serait-ce que quelques semaines, pour sentir le vent de la vraie vie leur fouetter le visage, pour avoir une chance de repartir à pied après la guerre, trouer une nouvelle ville, une nouvelle femme, et recommencer.

J'ai besoin de me rassurer avec des hypothèses de ce genre, parce que sinon, je n'ai plus qu'à me laisser mourir, écrasée par le connerie humaine. Entre les salopes qui envoient les imbéciles à la guerre pour rafler la mise, les putes qui vendent les armes aux illuminés, et les moutons qui s'en foutent, on est bien lotis.

Franchement c'est atterrant, cette sidération, c'est déprimant, cet atterrement, et cette dépression, c'est fatiguant..

Bon. Sinon, pour revenir à l'histoire de Freeze Corleone, et maintenant que nous avons planté fermement un piquet au centre de notre sujet, si on prend une ficelle pour tracer un cercle à la craie autour, force est de reconnaître que, comme disait Confucius, on n'a pas le cul sorti des ronces. 

En effet, j'ai beau répéter comme un coucou que la seule solution est d'éduquer les foules, eh bien n'est-ce pas, le fait est qu'elles ne le sont pas.

Il est bien évident que si les élites se faisaient élire pour autre chose que la jouissance perverse de dominer le monde, et ses corollaires bien pratiques,  genre acheter une villa,  sauter des gonzesses et arrondir leur patrimoine, ça se saurait.

Il est bien évident que les élites ont compris que pour garder béant le gouffre qui leur permet de tenir la plèbe à distance et de l'exploiter, il faut que la plèbe soit aveugle. Et que si les élites avaient décidé de se dépouiller pour offrir un avenir aux pauvres en les instruisant, et assurer sa perte en leur ouvrant les yeux sur l'état du monde, ça se saurait.

Bien. Je lève donc fièrement ma lanterne pour faire apparaître un singulier spectacle. Dans une grotte basse de plafond, nuit américaine. La lueur fausse fait surgir un peuple grouillant, rendu plus fantastique encore par les ombres sur les parois, qui démultiplient ce petit monde en l'étendant d'un double infini et ridicule, "grotesque " au fond de sa caverne.

Les uns baisent les autres et tout le monde semble y prendre du plaisir. Les riches effectivement ont pu à travers l'éducation, acquérir une certaine lucidité sur la partouze et exploitent les pauvres dans le noir, comme Clarisse dans le Silence des Agneaux

Mais ces exploiteurs ont perdu autant en joie de vivre, et pour certains pourceaux seulement, la trajectoire est heureuse : Les "Nouveaux Riches".

Je crie qu'il faudrait ci, qu'il faudrait que ça, et puis je vois un mec qui cherche une fille qui veut bien se laisser fourrer, et je le laisse me baver dessus le temps que je le supporte et que son compte en banque supporte mes frasques ce dernier précédant souvent le premier, ce qui m'évite d'avoir à justifier la séparation, et je pars faire du shopping au lieu d'agir.

 Alors me direz-vous, à la fin de trois articles, on aimerait bien que la lecture nous rapportât quelque chose, et qu'on ne soit pas viendus pour rien. 

Certes.

Il y a des noirs bien élevés, comme Jadé Fadojutimi, qui fait des gribouillis où on lui dit de faire, ou les petits jeunes de Kourtrajmé, qui parlent poliment le verlan, et sont contents qu'on leur prête une caméra pour montrer qu'ils ont bien suivi les cours. Et puis il y a les négros comme FC, qui disent des gros mots, et se filment en train de bédave sur le capot de la jeep avec leurs potes, parce qu'ils ne savent pas faire autre chose de toute façon. 

France Culture, en médias finauds qu'ils sont, ont bien repéré la différence de stratégie de communication. Car à l'heure où chacun porte plainte contre tel animateur de l'émission d'ordures de Kharouillarhanouna pour avoir dit du mal de moi wallah, une condamnation pour diffamation vaut largement le million de vues, et elle les vaut dans tous les sens du terme, c'est à dire que cela vaut bien la peine d'une audience, pour ce que ça rapporte.

La presse a fini par comprendre que les "dérapages" savamment patinés par la famille Le Pen n'en étaient pas, et qu'ils échangeaient simplement un peu de temps et d'argent contre le paquet d'électeurs que leur gros mot porté aux nues par le media leur avait rapporté.

En admettant qu'on laisse donc toute liberté à l'expression, le problème revient donc à la question suivante : " Peut-on laisser dire une chose qui n'est pas une expression artistique, mais bien échange d'une blessure à la communauté contre un peu de notoriété acquise par ce que le scandale attire de curiosité malsaine ? Pour le coup, cette pratique n'en devient-elle pas anti-démocratique ? "

Je sais que je radote, mais tout de même, je répète, la solution aurait été d'éduquer FC et ses congénères, pour qu'ils aient d'autre source d'inspiration, et sentent d'eux-mêmes l'inanité de leurs textes, mais on ne peut pas, alors quid ?

Il faut en effet resituer le coeur de l'affront au sein d'un cadre que j'ai déja évoqué, à savoir l'absolue imbécillité découlant de l'ignorance crasse de ce milieu. A un moment, dans le fil des commentaires, un internaute répond, au sujet d'un "mot" genre "klu klu klu " quelque chose comme "Je suis noir mais je ne lui en veux pas car je comprends que c'est une allusion au Ku Klux Klan". 

Ce pauvre auditeur est tout fier de laisser sa part de revanche en feignant d'en attribuer la cause à la compréhension d'un acronyme, mais bon, il ne comprend rien globalement, et globalement il n'y a rien à comprendre. Si c'était un blanc, et non pas son FC chéri, il l'aurait insulté tout pareil.

Il faut déjà avoir assimilé que le vecteur de succès qui est à l'oeuvre au coeur d'un media viral tel que FB ou YT est du type "jackpot". Certes depuis que les charts existent, les éditeurs de musique n'ont jamais compris la recette du succès. En revanche, ils savent très bien amplifier le mouvement. 

Dans les années 80, lorsqu'un titre entrait au Top 50, on doublait chaque semaine le nombre des facings de ses disques en tête de gondole et dans les bergeries de musique, ainsi mécaniquement, les ventes doublaient, et ainsi de suite, on amenait le type en un mois à la première place. 

Aujourd'hui le même mécanisme est à l'oeuvre sauf que la courbe n'est plus une parabole mais une hyperbole. En d'autres termes, tel groupe va toucher le gros lot parce que 10.000 personnes s'entichent de lui, le lendemain, par duplication automatique des écrans, c'est 100.000, et le lendemain un million. Le vendredi, tout le monde vous a oublié, mais les vendeurs de pub ont ramassé de l'argent.

Il suffit maintenant d'être au bon endroit et d'entrer dans le vortex pour être aspiré par la tornade. Mais ce qui n'a pas changé, c'est que personne n'a la martingale pour être là. 

Ce que font les artistes, c'est donc de produire n'importe quoi en espérant qu'ils vont tirer le bon numéro. Ils empilent les mots, les traits, les couleurs, dans n'importe quel ordre puisque de toute façon, lorsque le succès viendra, qu'ils aient écrit pinapple pon, gan nam nam, gaga na na ou bouzou bouzou, cela ne change rien. Si une rangée de putasses gniaques de 12 ans du milieu de la classe en ont décidé ainsi, la planète vous encensera en disant que ce son, c'est du lourd, un génie, qu'il y a un avant et un après, et surtout un après, le vendredi, quand le prochain sera élu par la douzaine de gamines en minijupes de la Kpop.

 


Et je ne peux m'empêcher de voir là un système. C'est à dire un tout globalement en équilibre, et dont les parties se répondent sans savoir que leur nature est déterminée par la façon dont ils concourent à cet équilibre. (Et que ce qu'on appelle "leur nature" n'est autre que la place qu'ils ont gagnée dans le système, par la façon qu'ils ont de concourir à le faire vibrer)

Aux mâles velus fiers d'aller défendre leur patrie à coup de Chassepot dans les montagnes, ce qui permet au passage aux ricains et aux russes de tester le matos en conditions réelles (cf. les armes livrées par la Turquie aux belligérants en Lybie pour les remercier d'avoir signé l'accord sur la grande bleue, qui officialise fait que la Turquie jouxte dorénavant la Lybie) répond les jeunes putasses en short ras-la-moule (1), bêlant des gémissements sur fonds d'ice-cream et de licorne en peluche. 

A cette bravoure patriarcale aux arrière-trains velus dos argenté vomie par les comités LGBTBCG diphtérie tétanos des pays dépravés qui boit dans des tasses ornées de memes à moustaches  répond la tarlouzerie maquillée des boys band sucrés de la kpop, avec leurs lunettes colorées censées tenter de faire mouiller des idoles habiuées à se branler avec le manche de leur brosse sur Omegle devant leur cam depuis l'âge de huit ans. On en a des Tera-octets de vidéo maintenant, de quoi faire un son et lumière de ouf sur les sommets du haut karabah comme du bas, et du milieu.

A la dérive no-sex des consommateurs préadulescents en coloc de bnb air bed nourris à la fraise tagada et aux nounours en mousse, je partage le canapé l'air de rien, qui se frottent le provo-push grâce à leur compte Pornhub premium sur androïd, répond l'air effronté et viril du caporal arménian qui va enfin pouvoir embroquer son capitaine dans la cabane de garde en buvant et en fumant comme des trous sans avoir leur bonne femme sur le dos. Bon, les draps puent un peu, finalement le tabac, ça a du bon, ça couvre l'odeur de gland.

A la grossière toile de laine des bonnets dans les anfractuosités des rochers répond le lycra précieux des backrooms, les paillettes des after aux nuits blanches zébrées de roquettes. Ils se droguent avec des produits en équilibre et qui se répondent les uns aux autres. 

Moi, ici, abreuvée  de ces infos, j'aurais tendance à me réfugier côté Kpop, pour oublier le bruit des armes, mais ça ne marche pas. Même à petites doses, la drogue ne parvient pas à anesthésier ma conscience.

Et la Turquie, qui pompe l'air à tout le monde en Méditerranée, pour avoir une part de la manne  pétrolière ? Ils sont légion, les c.rétins qui contribuent à me déprimer. Même du temps où l'on avait une large suprématie technique sur ces sauvages, on avait du mal à maintenir l'ordre, (cf. la conquête du Sahara), mais alors maintenant qu'ils nous rachètent les Rafale d'occase, c'est foutu, ils vont pouvoir mettre leur conteinent à feu et à sang avec l'étendue donnée par les moyens que nous leur avons cédés, moyennant finances qui auraient dû aller à l'éducation de leurs peuples.

Mais bon, on va se prendre leurs migrants dans la gueule, c'est bien fait. Nos bombes fabriquent des réfugiés, normal qu'on se les bouffe. Quand la moitié de l'humanité vivra sous des tentes dans des camps de réfugiés, de "déplacés", on arrêtera ptet les conneries. Non, pas sûr.

Sinon, j'ai encore dérapé, et il va falloir que j'entame un nouvel opus pour en finir sur Freeze.

Sinon je viens d'apprendre que Monsieur Amédée Coulybaly, tueur de l'hyper cacher, avait acheté ses armes auprès d'une personne Y, laquelle les avait acquises auprès d'un certain monsieur X, "tonton", c'est à dire indicateur de la police.

Tonton X avait acheté les armes "légalement" car elles étaient démilitarisées. Puis il les avait "remilitarisée" artisanalement lui-même, afin de pouvoir en tirer plus d'argent. 

Là où ça devient carrément drôle, c'est qu'on ne parvient pas à pas à retrouver Y, car on ne s'en est pas trop occupé. Et si on ne s'en est pas trop occupé, c'est parce que M. X vendait ses armes à des braqueurs de banque, et qu'on supposait qu'il en allait de même pour Y, ce qui n'est pas un gros souci. Si on avait su que Y, lui, les revendrait à des terroristes, là on aurait reserré la surveillance. 


Vous je sais pas, moi ça contribue à mon atterrement d'apprendre qu'aux environs de Lille, Tonton lime des flingues de guerre pour des braqueurs dans son atelier, tranquille au calme, et que bon, ça va quoi, on est entre soi.


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