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mardi 6 octobre 2020

Le journal d'Anne Freeze V

 Donc bien sûr qu'il faut parler du rappeur antisémite Freeze Corleone. Plus on en parlera, mieux ce sera, rejetant la tentation de "laver son linge sale en famille". Plus le linge sera lavé, à grande eau, dans un grand torrent clair d'une puissante montagne, plus propre il sera.

Le mot "rappeur-antisémite" est là pour nous avertir de la présence de l'antithèse, de l'imminence du danger. Ce serait faire de la publicité à ses mots, donner à entendre que cela se dit. L'esprit faible, entendant ces mots prononcés par une star, s'enhardit à les proclamer siens, et le phénomène se propage à ses congénères, qui se sentent à leur tour autorisés à libérer la parole, et on se retrouve avec la gestapo dans la rue et des nazes de cave devenus chef de quartier, vous faisant arrêter pour un rien. 

Et voilà comment on se retrouve à devoir partir pour le Brésil avec les vêtements qu'on a sur le dos, en laissant les porcs lacérer vos rideaux, bien contents de pouvoir prendre enfin leur revanche sur les maîtres qui les exploitaient. Lesquels ne sont bien sûr ni pires ni meilleurs que les autres. 

Ils sont ptet même un peu plus caritatifs envers leurs ouailles, car l'éducation entraine la charité, et il n'y a pas comme les porcs pour être des petits chefs sadiques les uns envers les autres.

Je dis ça pour si des fois y'en aurait qui auraient crussent que sous-estimasse le danger, comme dirait Béru. Mais non. 

Le problème de la prise de pouvoir par les fascistes, c'est ce qui se passe lorsque les domestiques et les chauffeurs deviennent les maîtres, les chassent de leur maison parce qu'ils leur ont pris leur pouvoir.

La domination sociale d'une classe sur une autre se traduit dans nos sociétés mercantiles, c'est à dire toutes depuis vingt siècles, par la domination économique. La classe des dominants devient propre, dort dans du linge frais, de beaux lits, du mobilier d'époque. Elle prend alors la classe des dominés comme domestiques. 

Elle envoie ses enfants à l'école, ces derniers deviennent alors chefs de la société, occupent les belles maisons de leurs parents, envoient leurs enfants au conservatoire, et ça roule comme ça pendant deux ou trois générations.

Au bout d'un moment, les exploités en ont marre de dormir dans les soupentes, de manger les restes de n'avoir pas de vins fins, de ne pas s'habiller de soie, rouler carrosse, de ne pas avoir les moyens d'accéder "au meilleur". Vous pouvez remplacer aiguière et vins fins par châteaux et voitures, maison, piscine, selon les lieux et les époques, cela revient au même. 

Et donc les gueux se munissent de piques, déboulent chez les riches, pètent tout et foutent le feu. Les gros porcs imbéciles sont promus chef, habitent la maison du riche, laquelle devient vite un endroit à vomir, tant la qualité est affaire de goût et non pas de moyens.

 

Tout cela est très bien décrit dans Animals de Pink Floyd. Regardez par exemple le début de Pigs, c'est très bien illustré. 

Le problème, c'est que pour gagner une guerre, il faut désigner un ennemi au soldat. Il faut désigner une cible à la vindicte populaire. Or, de façon très curieuse, qui reste à étudier pour une large partie à mon avis, le slogan "Prenez ce qu'ils ont aux riches et devenez riches vous-même" ne fonctionne pas bien, du moins tel quel. 

Ce qu'il contient d'obscène est par trop évident. je l'ai testé maintes fois dans des forums qui conspuent Bernard Arnault pour son yacht... tout en réclamant du fric. Dites-leur : "Oui, finalement, vous voudriez être à sa place", et ils refluent honteusement, bien mieux pénétrés de l'évidence que leurs vêtements par l'eau des canons des CRS.

C'est pour cela que la revendication du fric est emballée dans "une meilleure prise en compte de blablabla"... L'obscénité de la maoeuvre est émoussée. 

Et on y vient, la dernière étape est évidente. Vu que la classe dominante est constituée de gros, de maigres, de roux, de chauves, de sourds, de houtous, de toutsis, le gros porc fraîchement promu petit chef de guerre est bien embêté pour en faire un tout à désigner à la foule en quête d'une victime. Il lui faut un nom. Et c'est là que viendra houtou, toutsi, juif, arménien, roux, plombier... 

Ce n'est pas de l'antisémitisme, c'est juste de la lutte des classes, pour prendre le pognon aux autres.

Le fait d'être arrivé ici permet de répondre à une question qui concerne le danger de propagation que j'évoquais plus haut. Pourquoi a-t-on peur que le peuple soit si sensible à ces arguments, au point qu'on ne veuille pas même qu'il les entende, qu'il y ait accès (d'où qu'on restreint la liberté dexpression). 

C'est d'ailleurs axactement ce qu'ont fait avec les enfants après l'avoir fait aux femmes. Si on interdit aux enfants d'avoir accès à du porno, c'est parce qu'on a peur que, à la vue d'une scène de baise, ils se sentent dévorés de l'envie de se jeter dans la plus sauvage des partouzes qui du coup, nous échapperait. 

Dit comme ça, vous allez me rétorquer que seule une société qui aurait éduqué ses enfants comme des malades réagirait ainsi. Dont acte, Ponce Pilate, c'est toi qui l'a dit. 

Donc pourquoi les classes dominantes ont-elles si peur de ces mots, ou plutôt pourquoi ont-elles si peu de confiance dans les dominés qu'ils ont peur qu'ils les entendent ?

Evidemment, dit comme ça, la réponse arrive toute seule. C'est parce qu'ils les ont mal élevés. Il y a deux choses à prendre en compte ici. La première, c'est que la société est un continuum de classes. Il n'y en a pas deux, mais un certain nombre, des couches mouvantes qui exploitent celle du dessous, et sont domestiques de celle du dessus. 

  La seconde qui se cache dans l'histoire, c'est que que les nobles actuellement au pouvoir ont été eux même des dominés qui ont pris le pouvoir. Ils l'ont oublié, mais c'est toujours au fonds de leur mémoire collective. Et en cela, ils sont fragiles à la propagande. Et les dominants des dominants le savent. 

Et c'est là qu'ils font l'erreur qui fait rouler les révoltes d'âge en âge, comme le grondement du tonnerre roule de vallée en vallée sous les nuages, cesse ici pour repartir là, et ne se calme jamais. Les dominants savent qu'il va venir un temps où les dominés vont se rebeller et venir piller leurs maisons. Au lieu d'aller vers une meilleure répartition des richesses, ils vont avoir le réflexe de dévier le coup. 

Ils se souviennent que pour guider la vindicte populaire, il suffit de lui désigner un ennemi. Et ils vont céder à cette tentation. Ils vont construire un ennemi du peuple autre qu'eux, faire un épouvantail qui n'a pas leurs vêtements, ils vont consrtuire un enemi intérieur qui ne peur ressemble pas, et le désigner à la foule en colère. 

Tant que les grondements ne sont que de gentilles bulles et que ça ne bout pas trop fort, ça marche. Cela va marcher pendant ujn temps. Les petits chefs vont se tourner comme un seul homme vers l'immigré, le roux, ke houtou, le toutsi, le roynga, le rom, le chauve, le jaune, ce qu'on veut, et vont semettre au carrefour, comme un flic avec son bâton blanc, pour guider le troupeau vers ceux qu'il doit haïr au prétexte qu'il leur prend leur bouffe (car il est question de cela, depuis les corbeaux derrière chez moi, qui virent les buses du champ à campagnols, jusqu'aux chars récemment livrés par la Turquie à la Lybie).

Et pour que cela focntionne, on arrive au coeur du mécanisme, il faut que le dominé/dominant, l'intermédiaire, la classe moyenne, ne s'aperçoive pas du subterfuge. Et donc, il faut qu'il ne sache pas réfléchir, et donc, que ses enfants n'aillent pas à l'école. 

QED, et voilà comment la boucle est bouclée. 

A l'ampleur de la déculturation des enfants de la classe moyenne, on mesure l'ampleur de la maoeuvre des dominants pour vous enfumer. et je parle de déculturation, donc de culture (sciences humaines et sociales), pas des tests genre PISA à la con, qui mesurent la capacité des automates apprenants/récitants à recracher de l'information.

CULTURE, pas d'information pas de savoir, de CULTURE.

 Tentez d'imaginer, à l'aune de la crétinisation numérique de vos enfants, l'ampleur de l'enfumage que la société du techno-flicage est en train de shove up your ass. C'est la plus grande prise de contrôle de l'histoire de l'humanité, et vous vous laissez passer les menottes comme des larves ensommeillées que vous êtes devenus. Je pense que les lapins de ma grand-mère se défendaient mieux.  

On vous persuade aujourd'hui aussi facilement qu'il ya 5000 ans que pour défendre votre bifteck, il faut anéantir les enfants des autres (soudanais, azerbaidjanais, syriens, tibétains...) sous un tapis de bombes. Que pour conserver votre sucre de betterave, il faut tuer les abeilles etc. Tout pareil.

Mais, pour revenir à vous, au bout d'un moment ça coince. Car ce que les dominants désignent aux dominés comme ennemi, c'est la classe d'en dessous, leurs propres dominés. Eh oui, celle du dessus, c'est eux-mêmes, donc ils n'ont d'autre choix que de donner en pâture à la frustration du peuple une classe plus pauvre que lui.

Et une fois qu'on a chassé l'ami immigré sur les routes, on réalise qu'on s'était trompé de cible, on fait demi-tour, et après avoir tout cassé chez les pauvres, on va tout casser chez les riches. Là les alliés arrivent, bombardent tout le monde, et tout le monde est pauvre. Mais heureusement, Marshall investit dans notre classe moyenne pour lui filer des échantillons de drogue (frigo, télé, aspirateur...) car le marché intérieur US commençait à saturer.

Et quand le petit chef sent qu'on va aller tout casser chez les riches, pour éviter que ça tombe sur lui, il va chercher un nom, et là, les chauves, les sourds, les juifs, les roux, les houtous, ça ira très bien. Toujours pour déguiser l'obscénité de la maoeuvre, oin prendra les homos, les roux et les tziganes avec, ça fera genre épuration ethnique. 

Voilà. Donc, bon, moi, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? L'Africain du nord, puer egregiae indolis, est plutôt enclin à être content de ce qu'il a. Sauf à force de le polluer avec la fréquentation de la classe moyenne européenne blanche, il est devenu persuadé qu'on l'exploite. Alors il cherche un ennemi, vous connaissez le système maintenant. Donc l'Africain du centre, puer egregia indole, est plutôt enclin à être content de ce qu'il a. Sauf à force de le polluer avec la fréquentation de la classe moyenne US blanche, il est devenu persuadé qu'on l'exploite. 

Alors il cherche un ennemi, vous connaissez le système maintenant.

Et donc l'ennemi évidemment, c'est le blanc. Mais là, dans le cas de ce pauvre Freeze, il se dit que tiens, si on changeait un peu, si on prenait le juif, histoire de voir si ça marche. Bien sûr qu'il s'en fout de la Shoah, comment professer être le champion des exploités de demain, et laisser la vedette à d'autres pour leurs exploits d'hier ?

 Et voilà là où le riche se prend les pieds dans le tapis de l'histoire, parce qu'il ne peut pas faire autrement. Il est obligé, pour cacher la manoeuvre aux classes moyennes, de ne pas les éduquer, ou plutôt de cacher tout ce qui pourrait être subversif, c'est à dire remettre en question la hiérarchie de la société. 

Mais en éduquant mal sa classe moyenne, il éduque encore plus mal les classes du dessous. Et ainsi, de génération en génération, il fabrique des sous-classes de sous-prolétariat sous-sous-éduqués. En plus il fait l'erreur de trouver ça vachement pratique, ça fait de la main d'oeuvre pas chère. 

Seulement, la machine ne peut pas s'arrêter. Ces sous-classes vont vouloir consommer, et la machine adore fournir aux consommateurs de l'argent pour qu'ils puissent acheter ses robots ménages, même aux plus pauvres. Donc la classe inféerieure va devenir classe sous-moyenne, commencer à se poser des questions, et devenir sensible au discours des petis chefs haineux, de ceux qui travestissent la réalité, mi-sots pour exciter des gueux, et c'est reparti. 

Voilà comment tourne le monde. On arrive maintenant à un moment hilarant. En effet, au cours de ces dernières décades, il y avait des restes de la franche polarisation laissée par le XIXème : des exploitants et des exploités. Ces derniers tendaient la sébile aux premiers qui, rongés par le remords, leur ont accordé des "acquis sociaux" pour montrer leur bonne volonté, témoigner de leur repentance, et surtout éviter les émeutes. 

Là où c'est drôle, c'est qu'à force de se faire taxer par les pauvres, leurs riches sont devenus aussi pauvres que les pauvres qui faisaient la manche. Je sais que l'argent coule à flots, mais je parle de vraie richesse. Les milliards que Engie donne à Suez en échange de Veolia, ou l'inverse, le fric que payent Free ou Orange, ou l'inverse, pour la 5G, sont de la monnaie totalement virtuelle. L'euro, c'est bien pire que le bitcoin, en matière de crypto-monnaie, tant les acteurs du btc sont solvables par rapport à ceux de l'euro :D

Malgré qu'ils se payent des milliards, Veolia et Free valent strictement peau de balle puisqu'ils ont affaire à des clients qui ne peuvent plus payer leur eau et leur électricité, et prient l'Etat de bien vouloir les payer à leur place, ce que ce dernier fait d'autant plus volontiers que ça ne lui coûte rien, puisqu'il n'a pas le premier rond des milliards de fausse monnaie qu'il emprunte à la BCE pour payer. Comme Engie et Free ont aussi construit leurs infrastructures avec de la fausse monnaie empruntée à la BCE, c'est pas grave, tout le monde se fournit chez le même faussaire, ce qui est la base de la confiance et gage de stabilité de la monnaie.

Bon, ben ça ira bien pour aujourd'hui. Je pense que ça suffit sur Freeze Machin. Quoi ? Je suis la dernière à en parler encore, c'est ça ? :D


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