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jeudi 22 août 2019

L'amitié de Judas I

Ce que vaut l'amitié des traîtres, et le sentiment qu'elle peut donner lorsqu'on les a retournés. Voilà l'épineux sujet du jour, qui va tenter de resserrer l'étau autour de la réponse à ces autres épineuses couronnes.

Je rappelle que le but de la communication est de répondre à la question de savoir pourquoi il est contre-productif d'entonner les hymnes à la mode (homophobie, antiracisme, metootisme...) sans avoir examiné avec les plus grandes précautions d'où émanent les injonctions à adopter de tels comportements. 

Je rappelle que les conséquences catastrophiques des fléaux précités que sont les actes homophobes, les agressions aggravées par le caractère raciste ou sexiste de la victime sont en constante augmentation. On peut y voir une augmentation de la sensibilité du thermomètre, n'empêche que cela apporte de l'eau à mon moulin. 

Lorsque je parle du lieu d'où émanent les injonctions, il ne faut bien entendu entendre aucune allusion complotiste. Il n'est pas dans l'intention des groupes qui entraînent les catastrophes de les provoquer pour le bénéfice de leurs conséquences per se.
Pour faire un parallèle avec le fléau environnemental, il est évident que les fabricants de piles n'ont pas un intérêt à tirer des bénéfices cachés de la pollution. C'est plutôt que ne pas polluer remet en cause leur modèle économique de façon si radicale qu'ils préfèrent les inconvénients des conséquences à l'adoption d'une conduite vertueuse, laquelle signifierait leur disparition à court terme, la disparition de leur classe, au sens Marxien du terme. C'est pour cette raison que je disais que le cadre de compréhension de l'arnaque est sociologique

Pour le reformuler, en hurlant  l'antisémitisme avec les loups, en criant à l'homophobie quand on vous dit que c'est devenu un délit, en augmentant les divisions entre les sexes quand vous voyez un hashtag metoo, votre docilité à courir vers les cibles désignées, et votre empressement à fracasser le corps social à coups de masse servent un adversaire qui préfère les catastrophes liées à la fragmentation de la société, quitte à empocher les derniers bénéfices du jeu de chaises musicales du productivisme de masse, qui préfère la fragmentation donc, aux efforts à faire pour assurer un avenir heureux à une société solide.

C'est, encore une fois, comme pour l'environnement, il y en a qui préfèrent empocher les derniers dollars du système pétrole, tuer les derniers poissons, quitte à niquer la planète où vivront leurs enfants, que de vivre autrement pour la sauver. Il y en a qui préfèrent niquer l'école et l'hôpital, c'est à dire ramasser les derniers dollars en les privatisant, quitte à niquer la société, c'est à dire à finir avec des écoles-prisons où portiques et caméras garantissent la sécurité des riches écoliers.

Je pense que vous commencez à voir se dessiner le schéma. Car enfin allez-vous nous révéler les coupables qui "organisent" tout cela, comme l'ensemble des pêcheurs "organisent " la mort des océans ? Ils ne sont pas complices, ils sont même concurrents, et leur faute est alimentaire. On commet un crime planétaire pour le profit, et on accuse ces pauvres types de marins-pêcheurs esclaves sur les bateaux, on dresse contre eux les écolos.

Et pourquoi pas accuser les crevettes ? On le fait bien pour les abeilles, ces sales bestioles qui empêchent Monsanto-Bayer de faire du fric, et les blaireaux, ces parasites qui pullulent et coûtent je ne sais combien de points de croassance à l'agriculture chaque année

Mais allez-vous enfin nous révéler le nom des vrais coupables ? Ah, attendez, je savoure un peu ce moment où la foule en délire est soudée en une seule vague élastique, hurlant mon nom à ce rythme qui la secoue et les ramène, debout sur les gradin, secouée de l'orgasme collectif de la liturgie. Le peuple assemblé est une chienne qui se frotte contre ma jambe et y laisse des constitutions. 

Ah, c'est comme ça que je vais me faire des amis, tiens. Mais les coupables, c'est vous, bien sûr, allez, rasseyez-vous, du moins les derniers qui ne sont pas partis. Les ordures qui vous exploitent ne font que récolter la sève dont vous êtes les fières feuilles, pride d'un système que vous faites fonctionner. Croyez-vous que dans une communauté vertueuse, il puisse y avoir des escrocs ?

Quand vous virez un maire parce qu'il augmente vos impôts, contraignant son successeur à signer avec la mafia, qui met les ordures sous le tapis, mais vous, ô crétins suppliant qu'on vous octroie un crédit pour acheter une Audi.

Alors je vais vous le dire. Ce que vos exploiteurs préfèrent ne pas faire, cette chose lourde et longue, lourde parce qu'elle exige qu'on y sacrifie le reste des plaisirs, longue parce que ce sacrifice profitera à vos petits enfants au mieux, c'est l'enseignement.

L'éducation soude la société, elle propose des idéaux peu chers et des plaisirs de libraire, des loisirs à faire des couvertures de livres, du temps à lire les ouvrages de broderie, des journées à broder des abécédaires et des robes somptueuses. L'éducation forme des gens civilisés, raffinés, qui préfèrent apprendre la musique avant que d'en jouer, se pencher sur les maîtres avant que de pérorer, elle ouvre les yeux sur l'inutilité des objets matériels de mauvaise qualité pour leur préférer ceux qui demandent patience et métier, elle soude les gens autour de ces passions communes, au long de la chaîne des savoir-faire, et leur permet de vivre dans un monde dont ils sont fiers et qui donne un sens à leur vie.
Elle permet de comprendre qu'il faut des années pour devenir sensible au plaisir du savoir, pour apprendre à couper correctement un fil de laque, à broder correctement, à teindre correctement, et encore des années pour faire tout cela avec art, et encore des années pour passer maître dans ces arts, et laisser aux disciples de la plus innocente des idéologies de quoi s'émerveiller, et entrer dans la danse. 

Et cette sobriété où l'on vit heureux, on ne peut y faire fortune. On peut y prospérer, on peut tous vivre dans l'aisance. Mais personne ne peut s'enrichir aux dépens des autres. Et c'est cela qu'il faudrait faire, et qu'ils ne font pas, qu'il faudrait faire pour éradiquer réellement ces haines stupides entre les hommes et les hommes, les hommes et les femmes, les rouges et les jaunes, pour éteindre l'incendie de la violence. C'est cela qu'il faudrait faire, adopter un système où le savoir et l'intelligence tiennent lieu de richesse. 
C'est cela qu'il ne font pas, préférant larguer quelques slogans et fracturer les camps, dressant les uns contre les autres pendant que tout le monde oublie la destruction qui accompagne leurs crimes. 

S'ils vous disaient la vérité, à savoir que ce livre, si long à fabriquer, quand c'est bien fait, à la main, avec sa bonne couverture, c'est un trésor, s'ils vous disaient la vérité, à savoir que cette robe, si longue à fabriquer, quand c'est bien fait, à la main, avec son beau tissu et ses belles dentelles, vous seriez riches de ces trésors et ils seraient pauvres en argent, vous seriez riches en esprit, et ils seraient heureux aussi. 

Mais ils ont tué les artisans, ils fabriquent des robes et des tissus de merde, puis plus de livres du tout, plus de texte, rien que des images, toujours plus chères, et c'est toujours plus d'argent qui leur remonte, d'une pyramide de pauvres toujours plus nombreux, toujours plus misérables. 

La misère engendre la colère. La colère cherche le coupable, celui qui leur a rendu la vie si malheureuse. Et c'est la que la propagande du cinéma mondial commence. On vous persuade que le mal du monde, c'est l'homophobie, alors que c'est la misère affective, on vous serine que le mal du monde c'est le racisme, alors que c'est la misère financière, on vous lave le cerveau en vos persuadant que le mal du monde, c'est l'anti-sémitisme, et que tout ira mieux quand on aimera les Juifs, alors que le mal du monde, c'est la misère intellectuelle. 

Vous êtes tous debout dans les gradins à siffler le racisme de ce pauvre type qui ne veut plus accueillir les migrants. Vous ne croyez pas que les vendeurs d'armes qui ont jeté ces migrants à la mer vous ont un peu lavé le cerveau ?

Un jour on va vous raconter que les Polonais qui viennent "prendre le boulot" des Français (dans les abattoirs par exemple) ont été agressés, on vous dira que c'est un crime xénophobe et vous allez le gober comme le reste, alors qu'en réalité ce que les uns reprochent aux autres, c'est d'accepter des salaires de misère, empêchant toute pression à la hausse sur les employeurs.

C'est la concurrence déloyale de la "compétitivité" que vos exploiteurs organisent et dont ils déguisent les conséquences avec le costume du racisme, ô crétins agenouillés devant le poste.

C'est en déguisant un crime d'exploitation social en sujet d'émission de télé que vous exploiteurs vous dressent les uns contre les autres, organisant une xénophobie qui masque leurs pratiques honteuses, et vous allez relayer les imbécillités de la presse qui va accuser le peuple de xénophobie !

Vous sifflez l'homophobie de ce pauvre type qui, fou de rage et de misère ne sait pas vers qui tourner sa colère, et dans son aveuglement, trouve pour toute victime un autre pauvre type, comme le papillon de nuit se cogne contre la lampe, mais vous ne croyez pas que ceux qui l'ont mis au chômage vous ont un peu lavé le cerveau de vous acharner contre vos compagnons de misère ?

Écoutez la retranscription des échanges téléphoniques entre les deux pauvres types qui ont tué le prêtre en Normandie. Ils ne savent pas où dormir, ils galèrent pour trouver un couteau. Le père de l'un deux les héberge une seule nuit, et les expulse. Ils dorment sur des bancs, après lui avoir volé un couteau de cuisine. 

Si vos exploiteurs vous disaient la vérité, à savoir que l'éducation permet de rendre les gens heureux avec peu d'argent et beaucoup de temps, ils ne pourraient plus vous voler le temps de votre vie que vous perdez à fabriquer les objets qu'ils vous revendent.
 
Vous perdez votre vie à générer de l'argent de pays riche pour développer des technologies et des armes qui permettent aux dictatures de maintenir leur peuple dans la misère et la terreur. Technologies et armes aussi bien financières que matérielles, la corruption d'une filière est aussi chère que les avions pour les bombarder quand ça ne suffit plus. 

Avec la misère et la terreur que vous financez, les dictatures permettent à leur population de se maintenir dans la misère, et de dormir et manger juste ce qu'il faut pour travailler dans être payés. "Travailler", c'est ici détruire la planète pour fabriquer des objets que vous achèterez avec le fric qu'on a fait semblant de mettre à votre disposition.

C'est la misère de pays rendus exsangues par vos voitures, votre fric et vos armes qui poussent des miséreux à fuir leur patrie, leur famille, leur foyer, vers vos usines de merde où vous avez peur de les voir venir travailler de nuit pour rien afin de nourrir leur famille, ô crétins agenouillés devant l'angoisse du chômage.

Quand on ferme les librairies pour vous vendre de la télé et ses successeurs, les multimedia de merde, demandez-vous un peu s'il n'y a pas quelque chose à l’œuvre là-derrière, et si on ne vous drogue pas à l'image de synthèse pour être sûr que vous aurez la flemme de lire ou de regarder autre chose que des "blockbusters" ou des gentils dessins animés japonais avec des enfants perdus.

La sous-culture oblige l'humain à tenter de se satisfaire de produits de substitution, comme on oblige les animaux à se satisfaire de croquettes dans les prisons d'élevage, on vous oblige à vous satisfaire de chips dans votre prison HLM, d'où l'on vous autorise à sortir quinze jours en été pour aller consommer un peu plus loin.

 A fin d'en venir au cœur du mécanisme, je vais raconter une histoire. Dans le beau jardin de l'humanité, il y avait une vilaine ronce qui poussait dans un coin. Les ouvriers se plaignaient de la dureté de leur travail, de leurs mains abîmées, mais heureusement, les jardiniers en chef avaient monté une petite usine de défoliant, une usine où l'on fabriquait un produit chimique contre les ronces. Les ouvriers allaient à la coopérative acheter le produit qui sentait bon. D'accord, ça détruisait la terre et la rendait stérile,  mais une fois le produit répandu, cela sentait si bon tout autour que c'était un plaisir d'aller couper quelques branches de ronce.

Les jardiniers en chef gardaient soigneusement le pied de la ronce, car elle leur était utile. Si les ouvriers venaient à être trop mécontents de l'état de leurs mains, on accusait la ronce, on en coupait quelques spires et tout allait mieux.
Les jardiniers en chef avaient également pris soin de louer les services d'une chorale d'aboyeurs, à qui on avait appris un refrain. En effet, de temps à autre, une bande de hippies sortaient de l'université, et venaient dans le jardin, dire aux ouvriers que leurs malheurs ne venaient peut-être pas que des ronces, mais de la vie qu'on leur faisait mener. Hélas, les ouvriers ne pouvaient jamais les entendre, car à leur approche la chorale s'empressait d'aboyer "Antisémites, antisémites". C'était le nom de la vilaine ronce, et à entendre ce nom, tous se mettaient à crier ensemble leur vindicte, afin de permettre aux ouvriers de rameuter leurs amis et de chasser les universitaires du jardin.

De plus on prenait soin de ne pas les employer à l'université, de ne pas publier leurs thèses, et de leur faire des procès, afin que leur point de vue ne parût point nulle part et ne soit entendu de personne. On décida de débarrasser également Internet, lieu de liberté d'expression, de tous les sites qui contiendraient de mauvaises pensées ou de mauvaises idées, et de poursuivre les auteurs en justice.

Les jardiniers avaient décidé d'appeler "fake news", ou "mauvaises herbes" tout ce qui n'était pas politiquement correct à dire selon le gouvernement, afin que la police puisse faire fermer tout ce qui était désigné comme "fausses nouvelles" sans avoir l'avis d'un magistrat.

N'est-ce pas un merveilleux conte ?


Suite au prochain épisode.

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