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mardi 16 avril 2019

Faut-il exploiter le peuple ?

Tiens, ce matin, mon journal du dimanche me la sert toute chaude :

Bon, je ne sais pas ce qu'ils ont voulu signifier à droite, mais les vaccins ne sont pas non plus une très bonne idée. Anyway, la question est la suivante :"Est-ce que ces pauvres gens comprennent ce qu'ils écrivent ?". Visiblement, la réponse est "non".

Ils ne comprennent pas que le problème vient du fait que nous avons changé d'ère. Nous ne sommes plus dans l'ère où l'univers était séparé en deux parties, la première concernant "les faits", choses réelles, avérées, provenant du Saint-Siège ou de l'Académie des Sciences, et de l'autre la fiction, les billevesées, les contes le soir à la veillée pour faire peur, Lacan, les histoires de sorcières et de l'Ankou, la sociologie, les goules, les délires des possédés, le Tarot de Marseille, le savon d'Alep, Ctulhu,les romans, la psychanalyse, Dracula, Freud...

Nous sommes entrés dans une ère où les deux parties ont été fondues en une seule, à laquelle le lecteur s'adresse en ces termes : "Vu que les gens prêchent pour leur paroisse, dis-moi qui est ta paroisse, que je puisse appliquer le bon filtre à ton discours". On vit aussi dans un temps qui a étudié la narration, qui sait que dix personnes témoins d'une scène de crime en donneront dix versions différentes etc.



Le plus pathétique étant ces "nan mais moi c'est vrai, et autres "nan mais en fait en réalité", par lesquels le locuteur agite les bras dans l'espoir de surnager et ne pas être noyés dans la masse de ceux qui, pire que "prêchent pour leur paroisse", "voient midi à leur porte". 

Et voilà, toute la frange entre mauvaise foi et ignorance, malhonnêteté intellectuelle et bêtise est là, entre ces deux proverbes. Celui qui prêche pour sa paroisse ne fait-il que voir midi à sa porte. A-t-il conscience d'être lui même un ramassis d'abdications à son habitus, se prend-il toujours pour un génie bardé "d'opinions", ou bien essaye-t-il seulement de vendre une soupe dont il n'a que faire de la véracité ?

Le plus drôle étant qu'il modèrent le "en réalité", par des "grand-chose", et des "dans l'immédiat", qui donnent de la souplesse au "moi je détiens la vérité, et je vous la dis". La réalité étant bien sûr qu'aucun des deux camps n'a la moindre idée de la façon dont le champ magnétique terrestre va se comporter dans le futur, pas plus proche que lointain. Déjà la pluie sur la Haute-Bretagne à deux jours, c'est complètement foireux, alors le plan de l'écliptique terrestre... 

Le seul qui a pigé, c'est le petit blond vicieux qui en profite pour faire passer ses bateaux dans la glace :D


Du coup, ils comprennent ce qu'ils écrivent !

Ils prêchent désespérément pour le retour de sources sûres, de l'eau vive, alleluia, du catéchisme, de moustachus en costume 3 pièces sur la photo sepia, lesquels nous donneraient la vérité estampillée de ce qu'il faut croire, et donc de ce qu'il faut penser, et donc de ce qu'il est possible de dire

N'est-ce pas magnifique ? A peine Internet nous a-t-il donné la possibilité de tout dire qu'on nous la retire. Au lieu de donner au lecteur les moyens de trier, on va interdire les sources non-autorisées. On a reconnu le truc, de la Turquie à la Chine, c'est le même refrain. Des fois que vous iriez pêcher des idées qu'il ne me plaît pas que vous ayez, que vos oreilles soient en contact avec un autre avis que le mien, des fois qu'il y ait des mots interdits ou d’incitation à la débauche, je vais embastiller le journaliste et faire interdire le journal, ça ira mieux et plus vite. 

Vous venez d'entendre pour la deuxième fois une petite musique, la petite musique des possibles, qui dit que la liberté d'expression, ce n'est pas la liberté de dire ce qu'on veut, ça c'est la chienlit, l'art contemporain, les musées, la sociologie... :D 

La liberté d'expression, c'est le pouvoir de décider de quoi il est loisible de débattre, et de quoi il est impossible de débattre. Celui détient ce pouvoir décide quels sont les sujets tabous. Un sujet tabou se définit par ce trait assez reconnaissable que celui qui souhaite l'aborder est a priori coupable de délinquance (islamophobie, homophobie...).

Je le répète encore une fois, le clou est sous la table, maintenant, la personne X qui vous interdit d'examiner les problèmes posés par les Nouars vous l'interdit parce qu'il sait très bien que votre enquête vous conduira à découvrir que le problème ne vient pas de la radicalisation (qui n'est qu'un signe, comme la fièvre), mais de la classe des X, et de leur système d'exploitation qui fait que les jeunes, maintenus dans la misère et la déculturation, se jettent dans les bras des sectes qui frappent à leur porte. 

Donc, il y a tout un troupeau d'oies qui sont chargées, dès que vous prononcez le mot "immigration", de hurler "fasciste", afin que plus personne ne s'entende et qu'on vous emmène, menotté et garrotté.


Donc il est logique de se dire "Si tel journal est encore publié, c'est qu'il dit ce qu'on lui dit de dire". Et voilà, la boucle est bouclée.

Vous allez me dire, "Mais ce n'est pas cela votre promesse, c'est de décrire le mécanisme de l'ingestion du collectif". Ben oui, mais c'est pas simple mon gars. Moi je vous file les miettes au fur et à mesure que j'arrive à casser le biscuit, mais bon, là on attaque une veine dure, et vu les retours, vois-tu mon fils, que je le fasse ou pas, ça me rapporte exactement peanuts dans tous les cas.

Que dalle, nada, nichts, niente, donc bon... Je le fais pour la gloire de Dieu et le salut du monde, mais du coup, AMDG, il est pas aux pièces..

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