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jeudi 25 avril 2019

En fait non,

J'ai fait trois rêves.


Ils constituent tous une sorte de script pour un film, surtout le second. Ce n'est pas pour des questions de fric, c'est plus pour le dévoilement que je ne sais pas trop comment les écrire.

Par "dévoilement", j'entends que même écrit en résumé, même en version courte, je dévoile le projet, et donc le lecteur n'aura intérêt à lire la version longue...

Je n'ai pas les moyens de les tourner, même si le premier peut être écrit. Quoique, je ne sais pas, je me demande si l'effet ne serait pas mieux porté par un film.
Dans un livre, on est obligé d'écrire l'OMBRE EST LA, LA EN GROS SUR LE MUR. Dans un film, on peut l'esquisser, et la verra qui pourra.
Et puis je me suis dite (faut inclusiver, les filles), "En fait non.". "Non, je ne leur donnerai pas". Mais alors le rêve n'existe plus, le film encore moins, le script pas du tout. Ce n'est pas pour des questions de fric que je répète les phrases comme dans un rêve, c'est parce qu'il le fallait. C'est sûr que les Américains ne sauraient jamais faire un film comme la Baie des Anges, ça ne va pas assez vite.

Et elle va jusqu'à vendre ses fringues, à chaque fois. Oui, mais moi non. L'ombre du gros poisson est là, sur la mer, le dos sur la mer. Quelquefois cette peur infinie nous prenait, même si on se disait que ce serait le Nautilus. C'est vrai que de Funès a incarné le naufrage du mystère.
Et puis en script, non, ça ne rend rien. Oublions le troisième, quoique lui, oui, à la limite, il peut être décrit. Mais pour les autres, il faut faire une maquette, une tentative. Il faut vraiment écrire le roman. Mais l'écriture ne se condense pas. Ce serait alors "Tiré du roman". Écrire un roman si près des rôles qu'il serait en fait un script .
Mais c'est un coup à trois semaines un mois en continu. Sans penser à rien d'autre. Écrire rien d'autre. Et encore, pour l'ébauche. Un an en vrai, en dilué. Avec le reste. Une année pendant laquelle l'autre attendra. D'autres choses attendront.
Des choses aussi peu importantes, aussi insignifiantes, mais qui au moins me distrairont plus que le pensum. Avoir ce gros boudin qui vous attend sur la table, comme un bouledogue nauséabond, prêt à vous empoisonner par les narines. Bon, oui, Étron, c'est mon nouveau roman, sympa non ? Je suis écrivaineuseresse, j'aime à écrivaineuser au féminin, c'est mieux. Hi hi hi, on se grignote le perron, les copines.
Bon...
Il y a des passages dans le Zarathoustra de Nietzsche des passages de poésie fulgurante (c'est affreux, j'y prends goût, à ce truc, Seigneur, ayez pitié) et la question que je me pose est : "Est-ce que ces phrases semblent belles parce que le reste est terne est barbant et qu'enfin l'esprit respire, comme au sortir d'une conversation avec un homme, on est ravie du charme de n'importe quelle demoiselle de Serpierre ?". On rit on l'aime, mais c'est que l'expansion de l'âme est telle qu'on croit s'envoler aux sommets de la spiritualité, non en fait, c'est qu'on parlait avec un homme, et donc ou bien sont-elles vraiment belles ?
Pour le savoir, j'ai décidé d'extraire ces phrases et de les étaler nues, sur le rocher, là, encore fraîches et jaillissantes comme une source en Provence. Ce projet sera réalisé en 2024, comme la cathédrale. Je vais d'abord écrire mes rêves. Il faudrait que j'en écrive au moins une version condensée, un peu comme ils font pour les films, une bande annonce. Mais justement, ici tout réside dans le déroulement du procédé. Un morceau de musique cela ne se résume pas, et pourtant si.

Il y a bien la version en .mid pour les sonneries de téléphone. Mais c'est pour les mélodies. Je suis dans l'ombre de Lyon, comme le système d'irrigation des amphis, ou les toilettes dans le théâtre, je ne sais plus. Mais c'est encore un prestige des Romains en matière de plomberie. On un système de chauffage, je ne sais plus.


Je me plais à imaginer qu'alors une femme, ouvrant ses volets, était coincée entre son désir de me faire des signes, et le danger d'ameuter les voisins. Qu'a-t-elle fait ? Ouvrir les rideaux, se mettre au balcon ? Ou pire, un miroir ? Me jeter un rossignol jaune ? Comme la fille de la concierge dans le film Mon Oncle. Au plus haut des cieux. Je crois d'ailleurs qu'il part avec elle.
Le bonheur sourit aux audacieux. Mais non, je n'ai rien vu. Je ne voyais rien que mon skate-board.Que mon ciel vide.

Sinon, regardez cela :

https://www.franceculture.fr/emissions/grand-reportage/grand-reportage-du-vendredi-19-avril-2019

Sinon, je voulais faire pendant à cet article https://formesens.wordpress.com/2019/04/21/8021/    de mon éminent confrère John Moullard à la barbe fourchue, pour compléter à mon tour le tableau dans ce sens. Je dis que se hâter de désigner l'antisémitisme comme seul représentant des possibles, c'est un beau cadeau à lui faire. Non seulement on se redore le blason, mais cela détourne l'attention du spectateur et l'empêche de se demander si la cause qu'on lui désigne n'est pas justement le bouc émissaire des causes, si ça ne l'arrange pas que l'antisémitisme endosse la responsabilité des problèmes, comme quelque part, le fait que les Juifs prennent les coups à sa place arrange tout le monde.

La responsabilité de la société n'est pas de combattre l'anti-sémitisme, ou les stéréotypes de genre, qui sont un bouc émissaire encore plus ridicule, mais de faire en sorte que cela ne fasse pas partie des possibles. C'est à dire avant.

Car c'est bien le "avant" qui pose problème. En fait au moment où cristallise cette envie d'être tous pareils, au point que le peuple souffrant va aller chercher des différences qu'il ne connaissait pas comme possibles. Dans le discours, l'origine ethnique, les vêtements, le peuple souffrant va aller chercher prétexte à querelle, comme celui qui est frustré par la place que prennent les autres sur la route leur cherche noise à la moindre déviation d'un code que lui-même viole en permanence. Pour être "pas comme nous", il faut d'abord qu'il y ait un "comme nous", mais attention, pas dans la réalité, mais dans les représentations que la société se fait d'elle-même.

Et le film La vingt-cinquième Heure le montre bien, plus la différence est mince, plus l'individu est soupçonné de la dissimuler, et plus elle devient suspecte de grands pouvoirs. Si vous cachez que vous êtes Juif, c'est donc bien que vous vous servez de cela pour faire de vilaines choses, si vous avez une baguette magique capable de pétrifier les gens, vous la cacherez en marchant dans les rues, alors que vous laisserez une banale clé à molette en évidence.

 Comme le dit Edgar Hilsenrath, "J'étais blond aux yeux bleus, je parlais l'allemand comme les autres, j'avais l'air comme un Allemand, un jour quelqu'un a dit 'cet enfant est juif', et ils ne se sont pas tous ligués contre moi mais il y avait deux ou trois très actifs, les autres juste regardent". J'ai laissé les tournures. Parce que cet avant, il ne remonte pas à 1933 en l'occurrence, mais bien plus tôt.
Si ses camarades de classe sont si "actifs", si comme il est dit dans le reportage, certains professeurs poussent au lynchage, c'est que le malaise est installé depuis longtemps. Ils cherchent déjà à débusquer l'ennemi qu'on leur a construit.

Mais on n'en est plus là, et 2019, c'est ça :




 "Non à l'immigration de peuplement", "génocide des blancs"... C'est du copié-collé de slogans sans queue ni tête. Quant aux slogans antisémites, si cela se réduit à une étoile...

« Dans ces tags, on parle entre autres d’immigrés et de guerres au Sénégal ou au Congo, il n’y a même pas d’immigrés à Dieffenthal ! » s'étonne le Maire.

Qui n'a rien compris visiblement. Personne ne comprend rien à ce qui saute pourtant aux yeux. Et la croix d'Ordre Nouveau. Ils écrivent et ils dessinent n'importe quoi, et c'est interprété par des gens qui ne comprennent même pas que c'est n'importe quoi...

Faire une loi pour interdire de tagger les tombes, c'est comme faire une loi pour interdire de chier dans le caviar. Il y aura toujours deux trois crétins pour le faire, et au mieux, les autres le regarderont comme un débile, mais sans rien faire de plus.

En revanche, ce qui est plus difficile, c'est d'éduquer les parents du dit crétin. Eh voilà, on arrive à la douceur. On arrive au risque. Le risque que prend l'organisateur de la partouze, à ne pas dénoncer l'antisémitisme comme cause de tous les maux, à éduquer les citoyens, qu'ils finissent par chercher d'autres causes à leurs malaises et frustration.


Éduquer les citoyens, cela ne veut pas dire en faire des ânes savants, qui ont de bons scores aux baromètres internationaux de l'ânerie. Cela veut dire en faire des êtres cultivés, qui se demandent pourquoi "on" tient à faire d'eux des classes moyennes en quête de pouvoir d'achat, des hordes de zombies acheteurs sans autre espoir dans la vie que de pouvoir dépenser un max de fric en pavillons tous pareils, en voiture toutes pareilles, en télé aux séries toujours les mêmes, en voyage vers des destinations toutes identiques équipées par Accord, Ikea et Decaux.

Parce qu'ils risqueraient alors de découvrir qu'il faut que des masses de gens tous identiques consomment des produits tous identiques, afin d'en abaisser les coûts de production, afin que les organisateurs de la partouze se mettent la marge dans la poche. Il vaut beaucoup mieux qu'ils aillent dépenser leurs samedis, après les courses, à courir après les antisémites et les homophobes, comme on envoie les enfants jouer au ballon dehors, pour pouvoir discuter entre adultes, en l'occurrence entre exploiteurs, qu'on les laisse tranquillement dévaster la planète, vendre tout ce qui est encore transformable en plastique.

L'Histoire ne se répète pas à l'identique. Si les pogroms servaient à éponger la frustration économique, ils ont ensuite servi d'appui à la cristallisation culturelle en Allemagne : " C'est moins l'inflation que le sentiment d'être injustement puni par les différents traités de paix mais surtout la recréation de la Pologne à partir des terres prussiennes et la menace d'une guerre civile qui ont eu pour effet de donner un nouvel élan au nationalisme et au revanchisme allemands, lesquels ont toujours été présents dans certaines couches de la population depuis l'avènement du pangermanisme. L'Allemagne n'ayant plus de colonies, elle va se recentrer sur son territoire linguistico-culturel et tout miser sur sa force de travail. Comparativement, octobre 1929 fut beaucoup plus dramatique et porta plus à conséquence que 1923. " (Wikipedia)

On peut dire que l'antisémitisme aujourd'hui, comme d'ailleurs l'anti-quoi que ce soit, a disparu d'un horizon idéologique où il ne reste d'ailleurs plus rien d'autre que jouer à Fortnite. S'il reste "à disposition", en cas, pour les frustrations "bovaryques" de quelques jeunes à scooter qui ne parviennent même plus à identifier leur malaise et se rabattent donc sur les vieux trucs qui peuvent resservir, il sert surtout à faire oublier les tentatives (NDDL...) de ceux qui refusent l'embrigadement dans la décérébration du consumérisme comme seul épanouissement possible dans la vie.

Mais s'il n'est plus le signe de la frustration de classe, de quoi ces manifestations "antisémites" sont-elles le signe ? De quelle maladie sociale ces signes sont-ils les symptômes ?

Un jeune aujourd'hui peut avoir une vie riche, culturelle, spirituelle, pleine d'idées, à la rencontre des autres, mais il devra se frayer une place au sein des ONG financées par les dons publics, ce n'est plus l'affaire des états. Plus d'artisans où exercer le travail ds mains, celui qui libère l'esprit, de petit commerce où lire pendant de longues après-midi poussiéreuses avant d'emballer un cent de clous, où mener une vie douce. Il faut mener une compétition féroce avec des gens qui vivent entre deux parpaings, sous un sac en plastique. Les états, devenus maintenant des entreprises comme les autres, n'offrent aux jeunes que le choix entre acheter une voiture gris foncé ou gris clair, s'il est sage et travaille bien. 

Voilà peut-être la maladie à l'origine de toute cette casse du samedi soir. Une jeunesse privée d'une autre perspective de vie que la récompense du hamster qui fait bien tourner sa roue. Une vie à s'emmerder dans son pavillon, à rembourser ses crédits... C'est pour cela que ce fameux antisémitisme n'a plus et heureusement, les conséquences stupides et désastreuses d'avant. Il est devenu mou, stupide, finalement. Sans but, il court comme le poulet à qui on a coupé la tête.

Ceux qui le portent et qu'il porte sont isolés. Désagrégés eux aussi par la déliquescence idéologique. Ils n'appartiennent plus à un même parti. D'ailleurs, comment fédérer des zombies décérébrés ? En faisant ce que fait Trump, en ratissant au plus large sur la frustration devenue endémique, chronique, d'une population obèse et déculturée. Mais la xénophobie générale ne suffit pas pour faire de l'antisémitisme.

Alors on me dira "L'un n'empêche pas l'autre". L'antisémitisme "chiffon rouge" n'empêche pas l'autre, l'ancien, le vrai. C'est fondé. Un autre dira que le chiffon rouge est là pour masquer les discussions sur le problème des noirs, un autre encore le pb des minorités ethniques, une autre des femmes etc. Et le second prospère d'autant mieux que le premier fonctionne. 

Il reste donc à creuser ce point dans un prochain article.  Il reste à tenter de comprendre pourquoi ils semblent tous (les élus, les enseignants...) démunis, autant que les jeunes qui répètent des imbécillités sans trop les comprendre. Parce que ce n'est pas parce qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils disent qu'il faut les laisser dire. 

Je sais, vous allez me dire que c'est faire fi des millions de gens descendus dans la rue. Mais ce sont des vieux, qui y sont descendus pour défendre leurs retraites. Les jeunes sont venus pour s'amuser donc casser. Il paraît que dans certains pays du nord de l'Afrique, ce sont les clubs de fanatiques de football qui constituent le noyau dur de toutes les manifs. Je préfère ne rien dire... 

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