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jeudi 23 avril 2020

Collégiennes, collégiens, je vous ai compris.

Pardon, j'aurais dû écrire collègeuseriennes (ues/zes/zoulk/mouillesh/lgbt). L'incapacité de certains journalistes à dire : " Mme Unetelle, qui est Maître de Conférences à l'université Hôtel Accor - Sanofi -  Soupline IV, me fait penser à quelqu'un qui serait incapable de dire :" Mme Unetelle, qui est un des piliers de notre association..." et qui se croiverait obligé de dire : "Mme Unetelle, une des piliéresses de notre association".

Si par exemple vous cherchez à expliquer la connotation / dénotation à un enfant, le meilleur exemple est bien entendu le racisme, qu'on peut présenter comme une blague. C'est Monsieur Martin qui dit à une autre personne : " Sale bougnoule ". 

Ce que dénote ce propos, c'est ce qu'il dit de la personne invectivée par M. Martin. On ne sait pas, de cette personne, si elle est grande, petite, avec les cheveux longs, les chevilles épaisses... De cette personne on ne sait rien, pas même si c'est un homme ou une femme. 

Ce que connote ce propos, c'est que le pauvre M. Martin est bien malade, d'une maladie hélas plus répandue que le covid19 : il est raciste. On sait au moins cela de lui, que pendant son enfance on lui a transmis cette maladie. Voilà ce que c'est que la connotation, cela caractérise ce que le propos dit de la personne qui le prononce, et non de l'objet du propos. 

Quand je pense à une entreprise lambda de l'alimentaire, la moindre PME fabriquant de la mayonnaise, par exemple, son usine est dans une région 8 vers le nord de la France, son prestataire logistique dans une seconde région 11 au nord de Paris, et les entrepôts de la distribution livrés par ce prestataire sont dans plusieurs autres régions. Par exemple, si le Auchan de Strasbourg commande un palette de mayonnaise, et le Auchan de Marseille commande une palette de mayonnaise, alors l'usine 8 met deux palettes dans un camion qui vient de 11, et y retourne. Le lendemain ou le surlendemain, 11 se débrouille alors pour ventiler les palettes en 15 et 17, par exemple, avec des camions qui vont aller des régions 11 à 15 et 11 à 17.

Ce que dénote l'hypothèse du déconfinement par régions, je ne sais pas trop. Un certain bordel, ça c'est sûr, parce que fabriquer des palettes de mayonnaise qui s'empilent sur les quais de chargement jusqu'au plafond en l'absence de camions, bof... 
En revanche, je sais ce que cela connote des élites qui se grattent les neurones sur ce genre d'hypothèse : c'est qu'ils n'ont jamais vécu dans la réalité. C'est qu'on fait décider des gens sur des solutions à des problèmes qui sont complètement nouveaux pour eux et auxquels ils ne comprennent rien.

Du coup, le "certain bordel" que génère une telle méthode, on l'a bel et bien, par contre. Le problème du passage du GTIN au SGTIN ne reflète pas tant la complexité de la logistique, que le fait qu'il a été traité par des gens qui n'ont jamais eu à expédier un seul vrai carton. Le problème de la sécurité informatique, ce n'est pas les hackers qui s'en donnent à cœur joie comme les enfants au pied du sapin, ce sont les directeurs informatiques qui ne savent pas comment marche un routeur, et qui leur offrent ces cadeaux à déballer que sont leurs systèmes d'informations pourris. 

Ce qui gangrène le monde, tue des milliers d'enfants orphelins d'amputés sous les bombes, ce n'est pas l’Économie, déesse vengeresse assoiffée de sang qui veut son sacrifice sur l'autel, ni la fatalité, c'est la corruption. Ce qui est connoté par le bordel mondial, c'est la faiblesse que nous avons tous, au moment où l'entrepreneur vient chercher l'enfant au sein de sa mère pour que cette dernière puisse aller bosser, que l'entrepreneur arrache l'enfant à ses études laïques (1) pour qu'il lui fabrique ses dividendes plus vite, c'est ce manque de courage de dire non, de l'arrêter et de lui dire que l'important, c'est d'éduquer cet enfant pour qu'il ne devienne pas un porc comme son père.


On estime à près de 250 millions le nombre d’enfants dans le monde grandissant dans des pays touchés par des conflits
Vu sur:https://www.unicef.fr/dossier/enfants-et-conflits
 Apprenez donc à dire NON à tout ce qui touche de près ou de loin à la fabrication d'une arme ou d'un véhicule hormis les cycles à deux roues, car on des luths, des théières et des tapis à faire.

Non aussi, à tout ce qui  bouge plus de mille euros. Nous n'avons pas encore appris à résister à l'argent, autant éviter la tentation. Et quand nous aurons appris, il ne servira à rien.

Sinon, vous chai pas, mais moi, depuis 30 ans qu'on est finés, il y a un truc qui ne me manque absolument pas, c'est l'avion. Vous chai pas, mais moi, plus de bruit, plus de pollution, plus de bruit, c'est plutôt bien. Je me passe pas mal des fleurs coupées de Colombie, des avocats du Pérou, assez bien des Nike chinoises, et quant à leur cuisine, on a tout ce qu'il faut ici.
Et pourtant, devinez quoi, c'est à ce secteur, dont on vient de prouver avec éclat que non seulement il ne sert à rien, mais de plus que son arrêt serait bénéfique à tous, eh bien oui, c'est à ce secteur des compagnies aériennes qu'on va filer des milliards d'euros ?

Ces chantres de la mondialisation, du marché, de la liberté, du grand capital ! Normalement, dans leur jeu de grands fauves, quand une boîte périclite, ben on la ferme, on la boucle, et elle est remplacée par une autre, mieux adaptée au marché. Eh ben là non. Pour pouvoir continuer d'arroser la nature de kérosène brûlé, d'emmerder riverains et oiseaux, ces grands champions de l'entreprise "compétitive" viennent pleurnicher dans les jupes de l'Etat providence comme un vulgaire Rmiste qui veut son minimassossio, ben ça alors !

Et on leur donne ! Alors moi je dis, ces 7 milliards d'euros, au lieu de les filer aux avions, on cloue au sol ces saloperies, et on file les milliards aux petits hôtels restaurants de fruits de mer de la côte. Comme y'a plus d'avions, ben les gens vont dans les petits hôtels restaurant de fruits de mer de la côte, et comme ça, les restaurants qui n'ont plus d'avions achètent des meubles et des serviettes et des fourchettes aux entreprises de la côte, et comme ça l'économie française repart.

Et les salariés de l'aviation ? Ben ils se mettront à tisser des nappes. Avec un métier à bras, crois-moi, ils seront fatigués le soir,  ils dormiront au lieu de regarder une série à la con sur Netflix, et hop, la santé repart.

Et les mecs qui veulent aller en Chine ? Ben ils achètent un vélo français, et bon vent ! Ils nous ramèneront une caméra à reconnaissance faciale, on en fera une cabane à oiseaux.

Et pourquoi pas garder le fric pour développer le transport à cheval ?


 Alors pourquoi filer des milliards à Air France ? J'aurais bien persiflé que c'est pour filer du fric aux actionnaires etc. mais là non, même pas. Bon ok, avec ces 7 milliards, ils vont acheter des actions Total, histoire que leur bilan ait l'air cool l'année prochaine, mais bon... Non, franchement même avec toute ma mauvaise volonté, je ne vois pas l'intérêt.
Ah payer, les factures en cours ! Oui, ben à ce moment là on fait une liquidation judiciaire avec des appels de fonds en comblement de passif, des ATD, on paye les 3 fournisseurs français, pis les fournisseurs chirographaires et les autres, ben bye bye.

En plus, quand je dis développer le transport à cheval, je suis sérieuse. Vous ricanez, mais plus pour longtemps, croyez-moi.

Ou alors on file le fric à L'Unicef, aux ONG, enfin bref on en fait quelque chose d'utile au lieu de faire de l'acharnement thérapeutique sur ces saloperies de compagnies aériennes qui tuent la planète. D'ailleurs, j'aurais bien aimé qu'on me demandasse mon avis, avant que de disposer ainsi, sans leur consentement, de l'impôt des mougeons qui ont voté pour leurs exploiteurs.

Lesquels exploiteurs, pendant des années, se sont remplis les poches en endettant les entreprises par le marché. Résultat, je serais assez d'accord pour m'aligner sur le diagnostic du Dr Boulevard Voltaire :)

 Aux États-Unis, 22 millions d’emplois ont été créés en dix ans et 22 millions de nouveaux chômeurs viennent d’apparaître en quatre semaines. Le déficit public 2020 des États-Unis sera de 15 à 20 % du PIB et la dette va augmenter de 10 % du PIB, dans l’attente de pressions inflationnistes. Les producteurs de pétrole de schiste américain vont tomber en faillite, suite à l’apparition de prix négatifs. Une nouvelle crise du subprime à plus grande échelle se prépare, les ménages devenant insolvables. En une semaine, les demandes de reports d’échéances ont bondi de 1.200 % !
 La Fed viole les règles du « Federal Reserve Act » de 1913 en se prostituant « sans limites » : achat de dette non garantie à court terme et d’obligations d’entreprises « pourries ». Elle a déjà gonflé son bilan de 2.000 milliards de dollars !

L’Italie, grande débitrice des banques françaises, sera sans doute le prochain cygne noir. Malgré les interventions laxistes de la BCE pour aider l’Italie, le spread italien des emprunts d’État à 10 ans est de 2 % au-dessus du taux allemand de -0,5 %. La croissance italienne devrait chuter de 9,5 %, en 2020. Le drame, c’est que le système italien ne permet pas d’octroyer rapidement, comme en Allemagne, des prêts aux PME avec garantie de l’État.

Avec des pays comme la Grèce et l’Italie, une explosion de la zone euro devient de plus en plus probable. La dette de l’Italie pourrait atteindre 175 % du PIB, 155 % pour le Portugal, 135 % pour la France et l’Espagne. L’Europe n’est pas prête pour l’unité fiscale et la mutualisation des dettes. Le monde émergent va connaître des défaillances avec l’Argentine, le Brésil et l’Afrique du Sud ; les sorties de capitaux ont déjà atteint 100 milliards de dollars, tandis que la dette de l’Afrique est passée de 35 % à 60 % du PIB entre 2010 et 2018. 

Le secteur bancaire, en Europe, ne résistera pas longtemps, suite à la baisse des taux et à ses marges trop faibles, tandis que Moody’s anticipe un taux de défaillance des entreprises de 8 %, ce qui est bien supérieur à son estimation de 2,5 %, début 2020. Les banques italiennes, suite aux créances irrécouvrables, ne passeront pas l’année 2020.

Dans le monde, les pertes d’activité pour 2020 et 2021 seront de l’ordre de 9.000 milliards de dollars. Les dettes globales dans le monde hyperendetté s’élèvent déjà à 255.000 milliards de dollars. D’ici la fin 2020, 20.000 milliards de dollars doivent être refinancés. Les banques centrales ne peuvent pas tout faire : calmer les marchés, éviter les banqueroutes des États, les défaillances d’entreprises et des particuliers, surseoir aux défaillances des pays émergents, relancer l’économie. Tout cela va se terminer par la perte de confiance dans la monnaie de singe émise. Les gouvernements, dans le monde, ont déjà dépensé 8.000 milliards de dollars pour combattre la crise, selon le FMI. 

La pandémie ne fait donc qu’accélérer une crise inévitable et déjà bien présente, le monde étant, bien avant le virus, hyperendetté de 1.500.000 milliards de dollars, avec les garanties hors bilan et les produits dérivés bancaires. Les gouvernements et les banques centrales n’ont pas éteint l’incendie mais ont seulement acheté du temps à prix d’or.

Sinon je viens de lire cela https://lunettesrouges1.wordpress.com/2020/04/25/le-triomphe-de-la-photographie/ :

"Au risque de passer pour une disciple de Debord ou de Sontag, je suis un peu mal à l’aise avec cette fascination actuelle pour la photographie, qu’il s’agisse des tirages géants qui stupéfient les visiteurs des musées ou des photos de famille qui fascinent les historiens de la culture."
Pour ce qui est du géant, on l'a vu, cela relève de la stratégie du choc. C'est géant donc je n'ai pas les moyens de le faire, donc c'est de l'art. Pour ce qui est des photos de famille c'est plus complexe je pense.


(1) C'est à dire débarrassées de toute obédience religieuse, dont on expurge les livres pour ne garder que les consignes essentielles du genre "Aimez-vous, mangez du chocolat à Pâques, dansez pendant ramadan, buvez avec modération pendant toute l'année", mais aussi, la Physique, la Chimie, tout ce qui décrète le monde au lieu de le contempler jusqu'à être digne de l'interroger, et quelques autres savoir-faire essentiels comme de jolis meubles en bois faits à la main, la broderie, du thé, des gâteaux...

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