Il y a une chose qui ne change pas dans l’Histoire de l'Humanité, c'est que nous allons d'erreur en erreur. Il y a une chose qui change dans l’Histoire de l'Humanité, c'est qu'à Athènes au V on pouvait le dire, et pas en Chine de nos jours.
Il y a des places et des lieux, on le sait mainteant n'est-ce pas, où l'on ne peut pas débattre de telle ou telle erreur . On voit donc que ce qui est important , en démocratie, ce n'est pas que untel ou untel ait raison, mais bien ce qu'on peut mettre sur le tapis, et qu'on puisse (vraiment) le mettre sur le tapis.
Prenons par exemple les jeux de combat type cartes Pokemon ou autres. Pour que le jeu ait un intérêt, il faut faire apparaître une dimension qui est "les points de vie". Il est clair que si tout personnage a, de façon égale aux autres, des points de vie infinis, et qu'on parvient jamais à le tuer, ni même à égratigner son niveau de vie, le combat perd toute finalité, et le jeu tout intérêt.
Il faudrait ainsi introduire dans le débat démocratique une dimension qu'on pourrait appeler du vilain nom de démocriticalité, ou niveau démocritique, qui caractériserait non pas "à quel point j'ai raison", mais "à quel point j'ouvre le débat et je permets à la pluralité des expressions de s'épanouir, à chacun de s'exprimer et de participer, et ainsi à une pleine conscience d'émerger.
La question se repose avec l'espace de liberté ouvert par Internet, et où curieusement, le niveau démocritique est très bas. Un niveau de démocritique bas se traduit par un débat où le principal argument est du type "tais toi, toi, c'est moi qu'a raison"
Mais ne vous croyez pas au dessus du lot, nous en sommes tous
atteints, et il y a un symptôme, c'est l'anathème à la mode que se jettent à
la tête les tenants de la pensée unique : "complotiste !".
"Complotiste !" permet de discréditer l'adversaire sans discussion, comme "raciste" en son temps et "islamophobe" maintenant permettait de fermer un débat hémiplégique sur les conditions lamentables de l'acculturation et de l'accueil que nous réservons aux migrants, comme "antisémite !" permet d'interdire un débat sur la politique coloniale d'Israël.
On n'a entendu personne traiter "d'antipoutine" ceux qui ne trouvent pas évident que la Russie ait besoin de disposer de lebensraum et d'un cadre de développement suffisant pour assurer sa sécurité.
Ce sont d'un côté des non-problèmes qu'on renvoie à une bataille de références, et de l'autre des vrais problèmes qu'on refuse d'aborder.
Je n'ai pas d'argument à t'opposer mais "complotiste ! " suffira. Je n'ai pas l'intention d'exercer l'esprit critique dont je me réclame puisque "complotiste ! " suffira à te faire taire, je n'ai pas besoin ni même envie de te laisser parler, tout ce que je veux c'est te faire taire, puisque c'est moi qui ai raison, et "complotiste ! " y pourvoira.
Et j'en veux pour preuve ces pauvres agences gouvernementales et sites de presse officiels qui s'épuisent à faire des sites anti fake news sur le thème " nan c'est pas vrai, c'est moi qui ai raison, c'est ça qui est vrai. Hélas cela ne remonte pas le niveau démocritique : on est toujours sur un argument du type "c'est moi qui ai raison et pas toi".
Non, personne ne fait du porte-à-porte pour vous proposer des masques imbibés de produit anesthésiant (lien signalé sur Facebook)
Non, un Prix Nobel japonais n'a jamais défendu la thèse du SARS-CoV-2 inventé en laboratoire
Non, ce n'est pas la bactérie Prevotella qui tue les patients du Covid-19
D'où vient la photo montrant un masque «made in France» distribué en Allemagne ?
Le prix Nobel Tasuku Honjo dément avoir déclaré que le nouveau coronavirus n'était "pas naturel"
"AFP Factuel" :)
Il n'y a pas de fait, il n'y a que des interprétations.
Par exemple, qu'est-ce que l'AFP connaît en virologie ? Qu'ont-ils mené comme expériences sur la bactérie Prevotella ? Rien, nada, que dalle, donc l'AFP ne fait que répéter avec complaisance un propos qu'elle a entendu à propos de la bactérie. Alors où est le "fact" là -dedans ? Pas plus de "fact" que les autres. Elle relaye, comme les autres.
Il n'y a pas de fait, il n'y a que des interprétations.
Par exemple, qu'est-ce que l'AFP connaît en virologie ? Qu'ont-ils mené comme expériences sur la bactérie Prevotella ? Rien, nada, que dalle, donc l'AFP ne fait que répéter avec complaisance un propos qu'elle a entendu à propos de la bactérie. Alors où est le "fact" là -dedans ? Pas plus de "fact" que les autres. Elle relaye, comme les autres.
Et c'est ça le cœur du truc qui m'énerve. C'est que certaines officines, des gens qui font strictement comme les autres, à savoir répéter ce que dit quelqu'un en qui ils ont confiance, s'autopromeuvent détenteurs de la vérité et du "factuel", tandis qu'ils renvoient les autres au ghetto des affabulateurs. Désolée, mais ça, ça ne passe pas.
"Moi, ma vérité, la différence c'est qu'elle est vrai parce que c'est moi qui la dis", ça c'est exactement le discours que tous les sites de fake news disent.Mais eux, c'est implicite, comme tout le monde. Ils ne se vantent pas de détenir la seule vérité vraie.
Et puis se concentrer sur ces détails, c'est pathétique. Qu'un prix Nobel ait fait ci ou ça, peu importe. c'est feindre ne pas comprendre que lorsque quelqu'un veut adopter une opinion, il trouvera toujours à faire feu de tout bois. Et que ce qui est important, c'est de comprendre pourquoi cette personne a besoin d'adopter cette opinion. On se concentre sur les interprétations des partis d'extrême droite sur l'immigration pour faire l'économie du seul examen à faire, c'est à dre pourquoi une partie de l'électorat a-t-elle envie de croire à ces mensonges ?
Parce que les réponses sont autrement plus dangereuses en termes de remise en cause du système !
Et concernant ces vétilles de prix Nobel, encore une fois, peu importe le fonds, ce qui est dangereux c'est le ton. Je dis cela et c'est la vérité.
Comme on l'a vu, il n'y a aucune différence entre une officine de propagande en régime totalitaire et une agence de presse en démocratie, elles s'alignent toutes deux sur la pratique qui consiste à dire " Tais toi, c'est moi qui ai raison". Donc exit telle agence de journalistes qui détiendrait la vérité.
Ainsi le débat sur le virus machin. Peut importe qui a raison, et d'ailleurs personne ne sait rien, même les diafoirus qu'on appelle au chevet du malade et dont le "moi je sais " est une spécialité.
En revanche, quand leurs successeurs s'aperçoivent des bourdes émises par leurs prédécesseurs, on les entend moins. Il n'y pas si longtemps, les naturalistes coupaient les chèvres en deux, Bayer vendait dans les années 50 aux USA du LSD en liberté, on interdit tous les mois des médicaments massivements prescrits par des gens pourtant de bonne foi, mais qui se trompent purement et simplement, on examine l'ibuprofène, on pose toujours des stérilets, et si je ne m'abuse, l'agence officielle chinoise a maintenu la bile d'ours sur la liste des produits recommandés pour lutter contre le coronavirus.
L'influence des vieux toubibs à la ramasse est toujours considérable dans une société, ce sont les premiers à entonner le refrain du "nan moi j'ai raison pas toi", donc il n'y a pas de science ni de doctrine officielle qui tienne. La vérité ne peut émerger que d'un débat contradictoire sainement mené.
Donc pour le virus, comme pour la Terre, comme pour n'importe quelle opinion, peu importe qui a raison, car personne n'a raison. Ce qui importe c'est : " Avons nous une société démocritique, et peut-on mettre ce sujet sur le tapis oui ou non ?"
Si on peut mettre ce sujet sur le tapis, alors parlons-en. Si on ne peut pas mettre ce sujet sur le tapis, alors il faut m'expliquer pourquoi. Pourquoi les tenants de telle idéologie n'ont pas le droit à la parole en Chine, pourquoi tel journaliste se retrouve en prison en Égypte, pourquoi tel organe de presse est fermé en Turquie, et pourquoi en France, on n'a pas le droit d'exposer tel ou tel point de vue sans qu'une opinion bien dressée par les médias officiels vous traite de complotiste, de communiste, d'anarchiste, de terroriste... ? (1)
Moi personnellement, je n'ai rien à foutre de savoir si la Terre est ronde ou plate, d'abord parce que je vais à pied me promener dans le parc d'à côté, et ensuite, ceux qui ont suivi mes travaux sur Formesens savent pourquoi : parce qu'elle n'est ni ronde ni plate, elle est sphérique. Et encore, non, pas tout à fait, un peu aplatie aux pôles, bref elle est une chose dont je n'ai rien à foutre.
Je n'ai rien à foutre de savoir qui a raison dans la bande de Gaza, ce qui m'ennuie c'est que leur opinion est véhiculée par des soldats armés dans des jeeps, je n'ai rien à foutre de savoir qui a raison en Ukraine, par contre cela m'ennuie qu'on discute avec des chars, je n'ai rien à foutre de savoir qui raison en Syrie, ce qui m'ennuie c'est qu'il le dise en noyant des enfants sous les bombes.
Ce qui me soûle c'est d'en entendre un dire "nan c'est moi qu'a raison", parce qu'il finit toujours par le dire avec une jeep pleine de crétins armés. Ce que je veux entendre c'est : "Je vous propose de vous aider à déterrer vos erreurs de raisonnements".
Ce qui m'importe, c'est le niveau de démocratie du débat, son indice démocritique, c'est à dire qui peut répondre favorablement aux indicateurs suivants :
- Est-ce que tout le monde a accès aux pièces du débat ? Est ce que tout le monde peut disposer des pièces et des démonstrations de tous les autres et bénéficier de tous les éclairages ?
-Est-ce que tout le monde a accès aux outils du débat ? Accès Internet, comprendre la langue utilisée, accès aux forums savoir utiliser les logiciels...
On le voit, j'insiste sur le qu'on puisse (vraiment) le mettre sur le tapis. Car il y a une tentation dans les démocraties balbutiantes comme les nôtres, c'est celle d'organiser un pseudo-débat démocritique, en multipliant les organes de presse et les lieux de débat, mais pour en faire une volière où la cacophonie dissimule l'absence d'examen réel, et où l'on ressasse toujours la même pensée. On organise ainsi un porte-voix médiatique pour dire au bon peuple ce qu'il convient de penser et de professer.
Alors, me direz-vous, concrètement on fait quoi ? On peut faire un outil d'évaluation du niveau démocritique.
Mais à qui ou à quoi appliquer cet outil ? Aux versions en ligne des organes de presse traditionnels, certes, mais ils vont nous répondre qu'ils n'ont pas les moyens techniques d'inviter tout le monde à s'exprimer.
Mais à qui ou à quoi appliquer cet outil ? Aux versions en ligne des organes de presse traditionnels, certes, mais ils vont nous répondre qu'ils n'ont pas les moyens techniques d'inviter tout le monde à s'exprimer.
Alors aux forums type Facebook. Et c'est là où la réentrance nous montre la voie comme souvent.Un forum Facebook, a priori, c'est ouvert. Tout le monde peut s'y exprimer. Et pourtant, si on laisse faire, on a un chapelet de conneries, vous connaissez. Ce qui prouve que le cœur du problème est dans le niveau d'éducation du peuple, et donc qu'on ne pourra mettre en place ce genre d'outil que lorsqu'on aura deux ou trois générations d'enfants correctement éduqués à la rhétorique et au débat.
Et je suis prêt à évaluer mon propre niveau démocritique, c'est à dire à mettre en débat ma proposition :
Pensez-vous qu'il vaut mieux tout mettre sur le tapis et que tout le monde puisse donner en conscience et en connaissance de cause son avis sur tout comme je le dis que c'est moi qu'a raison, ou bien vous êtes d'un autre avis, et vous professez qu'il est normal qu'une seule personne puisse dire "nan c'est moi qu'a raison", agence gouvernementale ou affiliée au pouvoir politique et économique, et que tous les autres soient traités de "délinquants", communistes, contre révolutionnaires, anarchistes, terroristes, islamiste, trotskyste, trottinette, marionnette, maoiste, mastoïdite, complotiste, cherchez l'erreur... ?
Tiens, en voilà une du jour :
Twitter, qui estime malséant que ses abonnés invitent les citoyens à rouvrir leur bouclar, ferme le compte d'une pourtant-trumpette femme politique aux USA. Du coup, elle en appelle à sa liberté d'expression.
Et encore une autre :
Twitter, qui estime malséant que ses abonnés invitent les citoyens à rouvrir leur bouclar, ferme le compte d'une pourtant-trumpette femme politique aux USA. Du coup, elle en appelle à sa liberté d'expression.
Et encore une autre :
https://dailygeekshow.com/lois-physique-univers/
Alors, si vous avez un site complotiste et que vous dites que l'univers n'est pas ce que pensent les physiciens, on vous sucre le site. Si vous arrondissez le truc sous forme d'une découverte incroyable sur un site technophile, ça passe.
Bon sinon, lisez cela :
https://www.tradingsat.com/actualites/marches/le-jeu-de-nintendo-animal-crossing-est-devenu-un-repaire-de-traders-de-navets-virtuels-912091.html
C'est tout de même du délire...La frontière entre réalité physique et réalité numérique vient de prendre un nouveau coup de smudge. Penser qu'un site sérieux comme BFM discute des stratégies de taux d'intérêts des ratons laveurs d'un jeu sur Nintendo... Bientôt les navets cotés, bientôt les Switch connectés à la Bourse, tout va s'estomper peu à peu, là où nous pensions que se tenaient un monument en granit dans un quartier d'affaires et une paillote de plage au club Mickey d'Ibiza, nettement séparées par leurs statuts enregistrés à la chambre de commerce bientôt circuleront des valeurs virtuelles aux mains d'avatars habillés comme Sibeth Ndiaye et payés en crypto-navets...
(1) Prenons par exemple cette page :
http://www.leparisien.fr/international/et-alors-quand-le-president-bolsonaro-reagit-aux-5000-deces-au-bresil-01-05-2020-8309409.php
On dit à Bolsonaro qu'il y a 5000 morts, il répond "Et alors ?"
Tout le troupeau proteste, s'émeut, bêle à l'unisson, tout fier de se serrer autour de l'évidence. Mais moi je le reprends, ce "Et alors ? ", moi je repose la question "Et alors ? "
Et alors, qu'on m'explique en quoi c'est triste, pas bien, pas souhaitable, au lieu de bêler, de hurler, de faire des "aaah" et des "houuuuuu" qui rassurent l'entourage que vous êtes dans le camp de ceux qui bêlent là où il faut. Au moins vous aurez réfléchi un peu au lieu de bêler, ça vous changera.
C'est triste, ok, mais c'est exactement ce qu'exprime votre réaction face aux 5000 Syriens morts sous les bombes. Vous n'avez pas levé le petit doigt. Bon. C'est exactement comme dire "5000 Syriens morts, et alors ?"
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