L'envers du monde, c'est lire et écrire sur une tenture translucide, dont le pli touche le sol, sur un fin voile qui a deux épaisseurs. Une face remonte derrière.
Nous lisons et nous écrivons sur la face " consciente", image perçue par l'adulte, alors que l'image du monde réside derrière, sur l'autre pan de la tenture, celui que nous voyons enfant.
Les images semblent les mêmes, car elles se superposent, mais elles sont représentations de deux réalités différentes.
" Lire et écrire" comprenant sentir, agir et tout le reste. Nous écrivons, nous peignons sur l'envers du monde.
(Nous n'agissons pas sur le monde : nos regards rebroussent chemin avant)
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jeudi 20 février 2014
Le Temps les a faits, j'en ai rêvé.
Dans la pâte du temps, on trouve, inclus sous forme de minuscules soldats durs, armés et casqués d'acier, piquants, les " vainqueurs".
Ils peuvent être par exemple d'humbles paysans, mais arrière grand parents de ceux qui feront tomber l'emprereur.
Les soldats durs, minuscules, sont là pour rester, car leur postérité doit exister. Faut-il alors représenter cette postérité ?
Si oui, on anticipe sur l'avenir, mais sinon, comment expliquer cette certitude de rester, ou cette "adamantine fortitude" qu'on leur prête ?
Ils peuvent être par exemple d'humbles paysans, mais arrière grand parents de ceux qui feront tomber l'emprereur.
Les soldats durs, minuscules, sont là pour rester, car leur postérité doit exister. Faut-il alors représenter cette postérité ?
Si oui, on anticipe sur l'avenir, mais sinon, comment expliquer cette certitude de rester, ou cette "adamantine fortitude" qu'on leur prête ?
Le manifeste des fées
On a enfin découvert le gène du gâteau chez la femme |
Il est possible qu'une éventuelle suite voie le jour sur les Defixiones Tabellae*. Mais je me tâte encore pour faire de ces tabellae quelque chose de plus "hard" que Le Gravier Saumon, ce qui impliquera peut-être de le rendre invisible, en fonction des exigences de Wordpress sur le contenu.
Le problème vient du fait que je suis incapable de situer précisément ce qui choque mes contemporains, donc de prévoir ce qu'il convient de publier, et de larges erreurs d'appréciation dans un sens comme dans l'autre me condamnent par précaution à verrouiller l'ensemble*.
Que ce soit là ou ailleurs, il faudra remonter la piste à partir de Azail Aydyeing.
Comme cela entraîne la disparition du www, le site statique sur les goslos et autres, s'il y en a qui sont intéressés par les archives me contacter, je verrai ce que je peux faire. Mais pour les trucs d'art cinétique, c'est basé sur du javascript, il faut donc que vous ayez un serveur http pour les installer en local.
Idem pour les morillons
Sabrina Base |
Sabrina Bootstrap |
Also, hertzliche grüsse mes poulettes, sail away, sweet sisters.
* Finalement, dans le doute, je préfère encore en faire un blog privé. Cela me désole d'imposer une fois de plus ces méandres d'inscription à l'insignifiante poignée de mes lecteurs, mais je n'ai pas envie de me prendre le chou avec des angoisses de publication.
Dans le sujet des mises à jour, je signale que la vilaine Guillemette a transféré Le cercle bleu, la suite de Formesens.
* En fait non. Je garde Juegos y Regalos pour les trucs un peu moins soft, et les tabellae ne seront ouvertes que sur invitation. Personne ne mettra son nez là-dedans. On peut rire de tout, mais avec personne, comme disait Desproges.
vendredi 14 février 2014
jtm
L'importance de la néoténie pour la biologie humaine a été étudiée par Desmond Morris (par exemple dans son célèbre ouvrage : Le Singe nu 2), notamment pour expliquer la désirabilité des caractères juvéniles chez la femme (voir "attirance sexuelle").
Par ailleurs, on distingue chez les animaux une tendance à la conservation de caractères juvéniles lors de la domestication. Par exemple, les chiens remuent la queue et aboient comme le font les louveteaux, mais conservent ce comportement toute leur vie alors que les loups l'abandonnent à l'âge adulte.
Rien d'étonnant donc à ce que les modèles sociaux de femme (pop-stars, mannequins de photos) de l'ère numérique soient de plus en plus " lisses"....
De plus en plus " juvéniles",
C'est l'expression du franchissement d'une nouvelle étape dans l'au-delà que le culturel impose au biologique.
St Valet de nuit protégez moi des rides |
Quant à l'art, " Viractualism strives for an understanding and depiction of an anti-essentiality of the techno-body, so as to allow for no privileged logos. Here, flesh is undone by digital disturbances they cannot contain. Here, thought detaches itself from the order and authority of the old signs and topples down into the realm of viractual reverie." Joseph Nechvatal
Il n'est pas impossible en effet que le numérique ouvre un nouvel espace, aussi " réel " que l'autre.
mardi 11 février 2014
Je n'ai pas d'actions Radio France
Puisqu'il n'y en a pas. Et pourtant, j'en ai, puisqu' elle m'appartient un peu.
J'ai juste un intérêt particulier pour, et dans le service public. (Oh my god, le gros mot, ça sent la dette, les agences de notation vont dégrader mon blog).
Il n'y a que là qu'on peut, qu'on ose ouvrir la fenêtre pour nous proposer d'autres manières de penser, notamment la mienne et il est vraiment temps. Je ne vais donc pas me gêner pour faire de la pub à ma radio, et annoncer des énoncés de l'invité du jour, Pierre Bayard.
C'est marrant d'entendre à la radio des trucs qu'un écrivain de science-fiction n'aurait pas osé imaginer il y a quelques années, et qui vous conduisaient encore à l'asile récemment.
Ou alors j'ai changé d'univers.
J'ai juste un intérêt particulier pour, et dans le service public. (Oh my god, le gros mot, ça sent la dette, les agences de notation vont dégrader mon blog).
Il n'y a que là qu'on peut, qu'on ose ouvrir la fenêtre pour nous proposer d'autres manières de penser, notamment la mienne et il est vraiment temps. Je ne vais donc pas me gêner pour faire de la pub à ma radio, et annoncer des énoncés de l'invité du jour, Pierre Bayard.
"J'aime produire des énoncés qui me laissent moi-même perplexe".
"La théorie des univers parallèles permet de construire certains faits auxquels on n'aurait pas été sensible autrement".
"On peut imaginer que ces étrangetés en nous tiennent à d'autres vies que nous menons dans ces univers parallèles".
C'est marrant d'entendre à la radio des trucs qu'un écrivain de science-fiction n'aurait pas osé imaginer il y a quelques années, et qui vous conduisaient encore à l'asile récemment.
Ou alors j'ai changé d'univers.
Explication de texte
Commentant la chronique précédente sur la belle santé de l'économie nord-américaines, les intervenants de cette charmante émission vous éclaireront sur le principal problème du capitalisme américain, à savoir qu'il n'investit plus dans l'éducation, laisse l'enseignement secondaire en déshérence, et cherche à transformer les universités en entreprises, laissant le champ de " l'innovation " aux usines à inégalités de la Silicon Valley, qui transforment le paysage socio-économique de façon insoutenable.
Nous avons la chance de suivre ce chemin vers le gouffre avec quelques années de retard, aussi proposé-je de les mettre à profit pour inverser la tendance avant d'en arriver à la situation de blocage total du politique par le financier et ses vues court-termistes.
Et ne me dites pas que c'est en cherchant à gagner ce genre de concours de connerie que nous trouverons des solutions autres que la fuite en avant.
Nous avons la chance de suivre ce chemin vers le gouffre avec quelques années de retard, aussi proposé-je de les mettre à profit pour inverser la tendance avant d'en arriver à la situation de blocage total du politique par le financier et ses vues court-termistes.
Et ne me dites pas que c'est en cherchant à gagner ce genre de concours de connerie que nous trouverons des solutions autres que la fuite en avant.
mercredi 5 février 2014
English as a grammar
Par ce titre, j'entends " English as a grammar for french language", ou bien encore " English as a grammar for french".
C'est à dire l'idée (esthétique s'il en est) que la langue anglaise puisse servir de grammaire générative à la langue française. Si cela vous paraît pimenté de saugrenu, ou saupoudré d'incongru, sachez que c'est exactement ce que je ressens à l'idée que quelque système que ce soit pût être la grammaire générative de quoi que ce soit, sinon lui-même.
J'ai autant de mal à imaginer une quelconque série d'opérations qui rendît possible la génération d'une langue que de mal à concevoir la martingale qui pourrait bien par magie, par une quelconque twisted et wicked fonction, " multiplier " l'étendue de la langue anglaise pour en faire la langue française.
Encore une fois, ce serait faire comme les cuisiniers qui retournent une crêpe en l'envoyant voler au-dessus de la poêle, sauf que la crêpe a l'étendue du Royaume, y compris ses dominions. Alors, qu'on ne me passe plus l'éponge sur le lave-vaisselle avec cette histoire, j'ai trop goûté la soupe.
Bien.
Une fois de plus, je vais rendre hommage à France Culture, et ici en particulier à l'émission le Gai Savoir pour cette session.
Il y a plein de choses passionnantes, mais je retiendrai ce qui m'arrange, comme d'habitude, en partant de la phrase à propos de nos opinions, sur " l'origine de la croyance que nous en avons, que cette croyance soit ou non vraie est tout à fait secondaire.", et à propos de Nietzsche :
"Il remplace une question sur l'être des choses par une question sur le rapport que l'humain entretient à l'être des choses"... Il s'agit pour Nietzsche, qui est le père de l'idée généalogique, qui sera celle de la psychanalyse [...], pour s'opposer à la recherche du fondement Or pour Nietzsche, toute réalité est déjà prise dans le schème d'une interprétation... il ne s'agit pas de savoir si ce qu'on dit ce qui est vrai, mais il s'agit de savoir ce qui en nous fait que nous le disons, ou que nous y croyons."
Bien sûr comme la possibilité en est mentionnée au début par Raphaël Enthoven, je tirerai à moi l'origine de la croyance individuelle comme une archéologie " à la Foucault" (collective, je maintiens), et sans doute plus fortement encore. Puisque je dirai que nous y croyons parce que nous le disons, et que ce qui en nous fait que nous le disons, c'est ce qui sert nos intérêts sociaux, notre intégration dans le clan, bref...
Et ici j'ajouterai qu'on retrouve ici dualité entre "l'art pour moi", et "l'art que je propose". En rapprochant les formes, à ma guise, ou sur commande, je propose une nouvelle taxinomie (nouvelle en termes de poids relatifs des formes, et barycentre).
Si le rapprochement " tire " trop, fronce trop le tissu sémantique, je peux le proposer, mais il faudra une médiation culturelle pour faire comprendre aux autres pourquoi ma biographie, ou mes œuvres précédentes, justifient ce rapprochement, et rendent l'écart supportable.
Si je veux me socialiser, soit je vais cautionner les taxinomies par des tautologies plus ou moins déguisées, soit si je veux me poser en créatif, je vais distendre légèrement les taxinomies tout en ayant l'air un peu fantaisiste afin d'exciter le pèlerin tout en rassurant le client.
D'où la réputation de misanthrope de certains excellents penseurs :
"A négliger de penser contre soi-même... on expose les idées qu'on défend à n'être que les alibis des opinions qu'on a. "(Op. cit.)
En effet, lorsqu'on est capable de se servir à soi-même de bonnes grosses louches de remise en question, lorsqu'on en a fait une esthétique de scierie (ie. énorme), qu'on jette des grumes par dessus bord, on n'a que faire des chicaneries de fin d'arborescence petit-bourgeois.
Je garde également, suite à une allusion à Merleau-Ponty :
" La philosophie, [...] c'est un art qui a la délicatesse, la gentillesse, de prendre la peine, de détailler un peu les étapes de ses fulgurances. Mais c'est un art "
Si c'est pas du miel à mes oreilles, ça... Sauf que bien sûr, j'ai ambition de tenter de détailler pourquoi Homère a écrit l'Odyssée, et d'exposer, comme dans une galerie, la vision artistique qu'est la théorie de Newton.
L'impudente !
Tout cela pour en arriver à quoi ? Qu'on a beau voir en soi-même les germes anciens de ses idées, il me semble que, si on va jusqu'au bout de ce chemin, fût-ce de " ce qui en nous fait que nous le disons, ou que nous y croyons", il y a bien annihilation, ou, pour rendre hommage à MMP, "néantisation".
Et donc, que si je respecte mes prémisses, cheminer à rebours dans l'examen des prémisses conduit à cesser d'adorer à la fois le langage et la conscience, qui sont pour moi en gros * une même chose, et retourner en traversant le crépuscule du langage, à l'état préconscient (selon Piaget), possibilité qui nous serait conservée, comme une porte ouverte, par la bicaméralité, (et là je remercie encore Pacôme Thiellement pour son intervention dans la Fabrique de l'Histoire, voir à partir de 32:15).
Ouverte, c'est vite dit. L'art, une voie royale, mais une porte étroite. Le passage du Nord-Ouest.
J'ai conscience que cela mérite un petit éclaircissement.
* Il vous faudra revenir sur ce gros, ma bonne dame, il a bon dos.
C'est à dire l'idée (esthétique s'il en est) que la langue anglaise puisse servir de grammaire générative à la langue française. Si cela vous paraît pimenté de saugrenu, ou saupoudré d'incongru, sachez que c'est exactement ce que je ressens à l'idée que quelque système que ce soit pût être la grammaire générative de quoi que ce soit, sinon lui-même.
J'ai autant de mal à imaginer une quelconque série d'opérations qui rendît possible la génération d'une langue que de mal à concevoir la martingale qui pourrait bien par magie, par une quelconque twisted et wicked fonction, " multiplier " l'étendue de la langue anglaise pour en faire la langue française.
Encore une fois, ce serait faire comme les cuisiniers qui retournent une crêpe en l'envoyant voler au-dessus de la poêle, sauf que la crêpe a l'étendue du Royaume, y compris ses dominions. Alors, qu'on ne me passe plus l'éponge sur le lave-vaisselle avec cette histoire, j'ai trop goûté la soupe.
Bien.
Une fois de plus, je vais rendre hommage à France Culture, et ici en particulier à l'émission le Gai Savoir pour cette session.
Il y a plein de choses passionnantes, mais je retiendrai ce qui m'arrange, comme d'habitude, en partant de la phrase à propos de nos opinions, sur " l'origine de la croyance que nous en avons, que cette croyance soit ou non vraie est tout à fait secondaire.", et à propos de Nietzsche :
"Il remplace une question sur l'être des choses par une question sur le rapport que l'humain entretient à l'être des choses"... Il s'agit pour Nietzsche, qui est le père de l'idée généalogique, qui sera celle de la psychanalyse [...], pour s'opposer à la recherche du fondement Or pour Nietzsche, toute réalité est déjà prise dans le schème d'une interprétation... il ne s'agit pas de savoir si ce qu'on dit ce qui est vrai, mais il s'agit de savoir ce qui en nous fait que nous le disons, ou que nous y croyons."
Bien sûr comme la possibilité en est mentionnée au début par Raphaël Enthoven, je tirerai à moi l'origine de la croyance individuelle comme une archéologie " à la Foucault" (collective, je maintiens), et sans doute plus fortement encore. Puisque je dirai que nous y croyons parce que nous le disons, et que ce qui en nous fait que nous le disons, c'est ce qui sert nos intérêts sociaux, notre intégration dans le clan, bref...
Et ici j'ajouterai qu'on retrouve ici dualité entre "l'art pour moi", et "l'art que je propose". En rapprochant les formes, à ma guise, ou sur commande, je propose une nouvelle taxinomie (nouvelle en termes de poids relatifs des formes, et barycentre).
Si le rapprochement " tire " trop, fronce trop le tissu sémantique, je peux le proposer, mais il faudra une médiation culturelle pour faire comprendre aux autres pourquoi ma biographie, ou mes œuvres précédentes, justifient ce rapprochement, et rendent l'écart supportable.
Si je veux me socialiser, soit je vais cautionner les taxinomies par des tautologies plus ou moins déguisées, soit si je veux me poser en créatif, je vais distendre légèrement les taxinomies tout en ayant l'air un peu fantaisiste afin d'exciter le pèlerin tout en rassurant le client.
D'où la réputation de misanthrope de certains excellents penseurs :
"A négliger de penser contre soi-même... on expose les idées qu'on défend à n'être que les alibis des opinions qu'on a. "(Op. cit.)
En effet, lorsqu'on est capable de se servir à soi-même de bonnes grosses louches de remise en question, lorsqu'on en a fait une esthétique de scierie (ie. énorme), qu'on jette des grumes par dessus bord, on n'a que faire des chicaneries de fin d'arborescence petit-bourgeois.
Je garde également, suite à une allusion à Merleau-Ponty :
" La philosophie, [...] c'est un art qui a la délicatesse, la gentillesse, de prendre la peine, de détailler un peu les étapes de ses fulgurances. Mais c'est un art "
Si c'est pas du miel à mes oreilles, ça... Sauf que bien sûr, j'ai ambition de tenter de détailler pourquoi Homère a écrit l'Odyssée, et d'exposer, comme dans une galerie, la vision artistique qu'est la théorie de Newton.
L'impudente !
Tout cela pour en arriver à quoi ? Qu'on a beau voir en soi-même les germes anciens de ses idées, il me semble que, si on va jusqu'au bout de ce chemin, fût-ce de " ce qui en nous fait que nous le disons, ou que nous y croyons", il y a bien annihilation, ou, pour rendre hommage à MMP, "néantisation".
Et donc, que si je respecte mes prémisses, cheminer à rebours dans l'examen des prémisses conduit à cesser d'adorer à la fois le langage et la conscience, qui sont pour moi en gros * une même chose, et retourner en traversant le crépuscule du langage, à l'état préconscient (selon Piaget), possibilité qui nous serait conservée, comme une porte ouverte, par la bicaméralité, (et là je remercie encore Pacôme Thiellement pour son intervention dans la Fabrique de l'Histoire, voir à partir de 32:15).
Ouverte, c'est vite dit. L'art, une voie royale, mais une porte étroite. Le passage du Nord-Ouest.
J'ai conscience que cela mérite un petit éclaircissement.
* Il vous faudra revenir sur ce gros, ma bonne dame, il a bon dos.
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