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mercredi 26 avril 2023

Quelques erreurs à éviter 1

 D'abord une erreur en économie générale, qui est presque devenue un dogme dans l'Erreur, c'est de croire que parce que quelque chose est produit "moins cher", c'est bon pour le business.

Ceci est particulièrement faux lorsque les biens ou services produits sont inutiles. Par exemple, les banques de détail se sont crues arrivées au paradis en ouvrant aux retraités des interfaces au sein de la Banque en Ligne, leur permettant de souscrire un crédit auto. 

Ici monsieur, on va chez le concessionnaire Daniel Mouton en délégation après le déjeuner le samedi avec Jean l'exploitant agricole et ci-devant acheteur, Annick sa femme ci-devant qui choisit la couleur parce que la cylindrée c'est des trucs d'homme je n'y comprends rien ah ah ah ça détend l'atmosphère, et Jean-Pierre, expert en crédit parce qu'il bosse à côté d'un garage Renault et qui en a profité pour se faire offrir le repas en échange de sa rassurante présence. Il posera, l'air finaud, deux ou trois questions piège pour justifier son confit de canard.

Mais bon, maintenant qu'on a vendu aux retraités 3 ou 4 versions de SUV, comme le tracteur, on les a bourrés de crédit, ils ne vont pas non plus en acheter 12. Quant à souscrire un crédit immobilier en ligne, faudra me montrer. 


Bien, donc tout cela pour dire que faire une interface de souscription de crédit en ligne, ça ne sert strictement à rien. Et d'autant moins à rien que plus personne ne sera solvable une fois que les retraités auront repêchés leurs enfants et petits enfants du découvert et de la caution pour l'appart. 

Vendre des bagnoles à crédit, tout le monde presse son voisin de le faire, quitte à lâcher un peu de lest sur les Bâleries. Mais cela se terminera comme par le passé. Ce qui tombe bien, parce que les Chinois vont garder leur étain pour eux.

Donc, tout ça pour dire que l'erreur consiste à croire que parce qu'on fabrique un truc inutile moins cher, on y gagne. Que parce qu'on a trouvé un jeune Hindou débile pour coder l'interface à deux fois moins cher que son collègue français, on va toucher le jackpot de la startup de merde. Ce n'est en rien une bonne nouvelle. 

Au contraire, c'est retarder une échéance. En payant l'Hindou deux fois moins, on met deux fois plus longtemps à réaliser que 1 - on n'a plus de quoi le payer non plus; Et 2 - que ce qu'il codait ne sert à rien, et qu'on a foutu le pognon dans le marigot pour fumer de la bouse de vache et nourrir les 15 Hindous restés au village.

Le problème, c'est que les dix codeurs qui ont quitté leur village sont venus s'agglutiner dans une mégalopole de 400 millions d'habitants où ils ne peuvent déjà plus respirer. Et que les gaz issus de cette mégalopole font crever les champs qu'ils ont abandonnés à leur père de 90 ans et à leur deux petites sœurs de 8 et 11 ans, lesquelles heureusement gagnent leur vie en se tortillant en slip sur Tiktok.

Retarder l'échéance de faillite est un art dans lequel nos circuits sont passés maîtres. Afficher une faillite, c'est s'exposer à devoir expliquer pourquoi le pognon est allé servir aux dirigeants à acheter des actions pour leur portefeuille au lieu d'être réinvesti pour moderniser l'outil de travail.

Il est des choses comme ça, qui sont délicates à expliquer. Difficile d'expliquer qu'entre payer de nouvelles machines à ces incultes aux doigts pleins de cambouis et se faire construire une piscine où inviter les copines de ta fille, t'as vraiment du mal à choisir. Et pourtant c'est simple, moi je comprends très bien.

Donc, évidemment, faut passer à la caisse. On a permis aux péquenauds d'empoisonner la terre pour que le directeur de la concession de tracteurs s'achète une piscine, on a autorisé les pêcheurs à détruire les fonds marins pour que le directeur des usines de peinture de bateau s'achète une piscine, maintenant, va falloir leur expliquer qu'ils doivent aller pointer au RSA, non sans effectuer quelques mystérieuses "missions" aux côtés de leurs collègues en saignant.

 

Donc, il faut retarder le plus possible ce moment où la vérité va affleurer. Le moment où il va falloir "passer à la caisse". C'est pour cela qu'on laisse filer l'en-cours de boîtes catastrophiques, qu'on les laisse accumuler des dettes cent fois grosses comme elles. Le moindre scieur en long va accumuler 50 milliards de dettes, alors qu'on aurait dû le tuer depuis longtemps.

Plus on retarde la liquidation, plus ça passe sous le tapis longtemps, mais plus ça fait mal quand ça sort... Eh ouais.

Mais je vais revenir sur le "on n'a pas de quoi payer le développeur".


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