Rechercher dans ce blog / Find in this blog

jeudi 23 septembre 2021

Le casse du siècle III

 Je reviens avec l'exemple de la dentelle, sur le casse du siècle, le XXème, à savoir l'élimination de l'humanité dans l'Humanité. Suite à cet article :

https://nahatzel.blogspot.com/2021/09/le-casse-du-siecle-i.html


Or donc fin XIXème, des femmes se réunissaient pour faire de la dentelle. Comme tout ce qui s'applique au vêtement (y compris costumes traditionnels, de cérémonie ou de fête, liturgiques...), à la décoration (rideaux, napperons...) ou au linge de maison (nappes, serviettes...), cela vaut pour la broderie et autres arts textiles.

Mais je prends la dentelle car elle correspond bien aux besoins de la démonstration. Ainsi les femmes se réunissaient pour tisser ou broder, et pendant ce temps parlaient, échangeaient des nouvelles ou des contes, et parfois chantaient pour rythmer le travail entre deux "potins" (ainsi appelait-on les vraies nouvelles, qui se transmettaient "sous le manteau", hors censure et mensonges des hommes et les fake news des journaux.

En croisant les infos et les nouvelles, on savait que le le mari de Mme Machin lui mentait. Ainsi, en plus d'une technique et d'un savoir-faire redoutables, la jeune fille apprenait-elle les vérités les plus crues de la vie en pouvant cacher ses rougeurs dans l'ouvrage, la pudeur était sauve, et la jeune fille armée.

Je dis "redoutables" parce que quiconque a joué au taquin a une petite idée de ce que la dentelle mobilise comme ressources intellectuelles. Et toute personne qui a pratiqué un peu la dentelle a une petite idée de l'Himalaya de travail et de concentration que certains ouvrages présentent. Idem pour la broderie et la couture.

Si vous savez, vous prendrez ce pauvre morceau de ruban de coiffe avec une vénération légitime pour la personne qui a fait cela. Mais les hommes ont inversé la proposition : puisque c'est fait par une femme, c'est donc que c'est facile à faire et donc une machine peut le faire. 

Donc, dans l'entre-soi de la boutique, la mercière pouvait faire admirer l'ouvrage à sa cliente :" Regardez-moi ce point, cette régularité, et la finesse du fil". La cliente avait souvent assez de savoir-faire et d’expérience pour juger de la beauté du travail. Et donc de le payer à son juste prix. Rien que de très normal à ce qu'une dentellière qui a passé X heures à travailler soit payée pour ces X heures.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire