Rechercher dans ce blog / Find in this blog

mardi 10 novembre 2020

Le grand boulevard

 J'ai eu cette nuit un rêve d'une sorte spéciale. D'habitude je les consigne dans un cahier, mais mon écriture me devient illisible, je porte donc cela ici pour ma propre mémoire.

Des filles très sympa avec moi (soignantes ?) me faisaient visiter les appartements d'un immeuble, comme si j'allais y emménager, comme on fait aux locataires candidats. Je visitais donc les appartements des gens en leur absence, et c'était un peu toujours la même ambiance. Impeccable, très british, éclairages hyper soignés, un peu art déco, comme style de mobilier, avec des pulls pliés sur les chaises, des livres ouverts, des stylos, beaucoup de rayons de bibliothèque, des bouteilles de bourbon, des lampes de chevet, des lumières rasantes au bas des murs, d'autres lumières derrière les livres... 

Des manuscrits inachevés, des lunettes, posées sur la feuille, beaucoup de stylos... des lits, des plaids, les appartements des arrière-grands-parents de mon enfance, encore avec cette décoration impeccable et dépouillée, et pourtant étouffante. 

Donc j'entrais, je visitais, à pas de loup, et je me perdais dans la vie de l'occupant des lieux, tant et si bien que j'étais heureuse de retrouver mes guides à la sortie, cela me rassurait. Dehors le boulevard était immense, et les trottoirs très larges, comme au XIXème siècle. On pouvait avoir des voitures, mais mon handicap était vite reconnu, et le chauffeur me ramenait au point de départ, où mes soignantes me récupéraient. Le boulevard tournait à angle droit, ouvrant par une vaste terrasse une vue immense sur Paris. 

Comme on voit L.A. depuis Mulholland Drive, et dans l'Etat des choses de Wim Wenders.

Peu d'endroits font cela dans Paris. Mais cela me fait repenser à la fin du film de Truffaut avec Depardieu et Deneuve, cet endroit qu'on voit dans plusieurs films, si parisien. Cela me fait penser à Pierre Brunel, cela doit être près de chez lui. 

Sur les panneaux d'indication routiers n'étaient écrits que des poèmes, comme :

 Agriculteurs

Retouchant vers champs

Agriculteurs

Retouchant vert pomme

 Ils me disent ; "Ah oui, mais c'est une histoire vraie", comme si ma vie n'était pas une histoire vraie.

De toute façon, j'aurais été incapable de retrouver mon chemin, ou même l'immeuble. Et une place en pente, un peu comme à Botzaris, où les pneus des voitures crissaient.

La sorte spéciale dont je parlais au début, ce sont les rêves  qui me frappent, non tant par leur contenu que par l'incroyable impression qu'ils me donnent de m'ouvrir à une autre réalité. Ils ne sont pas "aussi réels" que la réalité d'ici-bas, ils le sont beaucoup plus, et ils font qu'à chaque fois j'habite un peu plus là-bas et un peu moins ici. 

Ici c'est comme là-bas, mais en fade, en terne, en minable.  

Comme si vous alliez en vacances à Puerto Rico, et que le serveur en vous apportant votre cocktail au bord de la piscine, vous entretienne des problèmes de l'élection du maire local.  C'est un peu l'effet que me font les nouvelles des trajectoires archi-prévisibles des tribus de cette planète. 

 


Ce n'est pas que le contenu ne m'intéresse pas, c'est que je ne comprends pas pourquoi il me parle de cela à moi qui ne vote pas ici, ne comprend pas ou peu leur langue, ne sort pas de l'hôtel et serai partie dans un mois. Mes psys et mon entourage commencent à le comprendre. Restent d'autres institutions.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire