Sinon, à propos de durée, il y a ceci qui va poser un problème :
- https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/mort-de-ben-e-king-cinq-reprises-remarquables-de-stand-by-me_892331.html
- Les liens Youtube de la page sont presque tous morts.
Je sais qu'aucun support d'archives n'a jamais été fiable, mais ils ne furent jamais soumis au bon vouloir d'une seule société commerciale.Comment construire du savoir sans être sûr de pouvoir citer les pièces ?
Sinon je me demande si je ne me mettrais pas à professer que je soutiens ce vice horrible, et ce malgré les lettres de noblesse que lui donnaient déjà les grecs, ce fléau des sociétés qu'est l'hébéphilie (1). C'est vraiment le péché parfait, qui vous met tout le monde à dos. En ce qui concerne les autres péchés, on trouve toujours une petite faction qui a une tendresse pour le dérapage, une complaisance pour la broutille. Là non, tout le monde revêt la robe de magistrat comme un seul homme, et hop ! Oh que je l'aime, ce crime !
Même les taulards, pourtant victimes de la propension de la société à faire porter le chapeau aux pauvres mal éduqués, s'y mettent à leur tour et s'érigent en anges vengeurs, décidant et exécutant la sentence, comme le font toujours les pseudo-justices populaires, et autres tribunaux généralement issus d'une crise de colère historique.
Extrait de : https://oip.org/temoignage/le-code-des-detenus/
« Pointeur », souffre-douleur
Il y a une hiérarchie entre les prisonniers : tout en haut, les tueurs de policiers, gendarmes. Ensuite, les braqueurs. Et à la fin, ceux qui sont rentrés pour un viol et, encore pire, un viol sur mineur. On les appelle les « pointeurs ». Ces derniers sont la pire espèce. Ils sont insultés, criblés de crachats, frappés par des dizaines de détenus… Y compris même parfois des détenus eux aussi concernés par ce genre d’affaires ! Quand on est catalogué « pointeur », il faut éviter de croiser les regards de ceux qui ne cherchent que ce prétexte pour mal vous parler et vous agresser, verbalement et physiquement. C’est pour cela que beaucoup de détenus ne sortent quasiment jamais de leur cellule. Mais en même temps, si un jour vous sortez et que vous croisez quelqu’un, il peut vous dire : « Je ne t’ai jamais vu, toi ? Tu sors jamais ? T’es un pointeur.
On voit que ces pauvres benêts de taulards sautent par-dessus la logique comme un kenyan à un 100 mètres haies, pour faire bloc derrière le président de la République et tous ces fils de putes qui n'ont pas lu la généalogie de la morale et se prennent pour des juges. C'est le comble tout de même. Ils ont été enfermés par une société qui a fait semblant de voir dans l'échec de leur éducation le résultat de leur vice, et ils tombent dans le même panneau.
Mais qui sont-ils pour juger ? C'est là que cela en devient intéressant. je n'ai pas pondu cette diatribe que pour le plaisir de louer mes semblables, il y a de vrais morceaux de réflexion dedans.
Je sais que tous les disciples, de ceux de Freud à ceux de Lévi-Strauss en passant par ceux de vont me tomber dessus en criant que c'est simple, c'est un tabou, et que celui qui l'enfreint sert de bouc émissaire. Mais c'est là que j'insiste.
J'insiste sur le fait que le tabou est un phénomène de groupe, et que pour tel acte, défini par un groupe comme un crime, on trouve toujours un autre groupe pour l'atténuer. Ici, non. Ce qui m'intéresse c'est l'unanimité, l'universalité de la catégorisation en crime.
On sait que nous ne qualifions en crime que pour passer pour un bon citoyen aux yeux des autres des actes que nous commettons dès qu'ils ont le dos tourné si cela sert nos intérêts.
Qu'a donc cet acte de particulier pour qu'il faille en toute circonstance en dénigrer les auteurs si on veut se faire bien voir ? Et que, comme les autres, on commet dès qu'ils ont le dos tourné. Mais dont il reste qu'il est impossible de le cautionner publiquement.
D'autant plus que la plupart du temps, il est redoublé d'inceste. Alors, à vrai dire, je ne sais pas trop quoi évoquer à part un effet d'entraînement. Il faut bien un vainqueur, et c'est celui-là... C'est maigre, mais je ne vois pas.
Ou alors, il y aurait un truc, c'est qu'en fait c'est le péché que tous les hommes ont envie de commettre. Ils s'empressent donc de le récuser avant qu'on voie la tache sur leur pantalon. C'est comme le viol, c'est pour ça que c'est mal puni, c'est parce que quelque part ils envient le violeur. Cf. Berlusconi, ils le mettent président, tellement ils en sont fiers. Nanni Moretti en est devenu fou et on le comprend.
C'est évident que plus on crie sur les toits qu'un crime est horrible, plus les victimes se sentent agressées. Tandis que quand on leur dit c'est culturel, elles le font comme le reste. Des histoires pour pas grand-chose.
(1) Ce qui m'a fait sauter le pas, c'est cet article de Didier Péron dans Libé. Le truc juste c'est la note sur les "plans fugaces". Que n'en fit-elle plus ! J'aurais été preneur d'un film avec rien que ceux-là mais bref.
MARIAGE PLUVIEUX MAIS SCABREUX
Le Mariage des moussons fut le Lion d'or-surprise du dernier Festival de Venise. Ce film de la cinéaste indienne vivant aux Etats-Unis Mira Nair (Salaam Bombay) a, semble-t-il, fédéré le jury par sa capacité à restituer les tensions et contradictions de l'Inde actuelle sous la forme d'une comédie de mœurs chatoyante. Montrant les préparatifs d'un mariage arrangé chez des bourgeois de New Delhi, le film déploie en séquences courtes et glapissantes le kaléidoscope des hypocrisies et affranchissements. Riches et pauvres, hommes et femmes, traditions collectives et liberté individuelle, il tricote ses thèmes à l'aise jusqu'à tomber sur un os, le traumatisme d'une des jeunes femmes lutinée dans l'enfance par l'oncle vénéré de la tribu.
Comme dans Festen, l'abjection qui empêche le groupe de rester solidaire, c'est la figure-limite du pédophile, désigné et expulsé. Après cette purge, la famille peut festoyer. Au moins, on ne peut pas douter de quel côté du manche se situe la cinéaste, dans le camp des honnêtes gens, dans le parti d'une indianité à l'aise avec sa nécessaire américanisation, du côté d'un kitch pseudo-Bollywood aménagé pour l'exportation. Quelques plans fugaces de New Delhi sous le torrent de la mousson, la nuit, dans le grouillement des quartiers populaires sauvent de justesse le film de l'arnaque autocomplaisance absolue.
Le Mariage des moussons de Mira Nair, avec Naseeruddin Shah, Lillete Dubey, Shefali Shetty... 1 h 59.C'est vrai qu'on a assez envie de cautionner ce sévère jugement, mais bon, soyons un peu bon public. Et puis il y a sûrement des choses qui nous échappent. Et puis le personnage du designer est certes traité à l'indienne, mais il parvient à être touchant du fond de son gouffre de nullité, et je dirais presque cela de chacun des personnages.
A propos de film faible, je me demande ce qui fait que Public Enemies, le film avec Marion Cotillard, est si mauvais. Il y a tous les ingrédients d'un bon film, et le film est raté.. D'ailleurs on lit dans Wikipedia :
"Le livre de Bryan Burrough (en) sur John Dillinger, Public Enemies: America's Greatest Crime Wave and the Birth of the FBI, est publié en 2004. L'idée était initialement de l'adapter en mini-série télévisée produite par HBO et Tribeca Productions (société de Robert De Niro). Bryan Burrough est également producteur et est chargé d'écrire lui-même le scénario. Mais de son propre aveu, il manque d'expérience et son travail est mauvais5. Le projet est ensuite relancé sous la forme d'un long métrage de cinéma. Michael Mann est interessé par la réalisation alors que Leonardo Di Caprio souhaite incarner Dillinger6."
Marion Cotillard, avec un entrain moyen, ne parvient pas à soutenir un scénario faible, le montage ne parvient à séquencer correctement une action qui tourne en rond (on a l'impression de voir 3 fois le même film), bref, c'est un ensemble, mais bon, c'est une leçon à retenir. Même Johnny Depp semble s'ennuyer à jouer le gangster macho émouvant avec son code de l'honneur à la con.
On me dira :" Peut-on connaître le fil rouge de ce billet débile ?" Eh bien non. Peut-être et toujours la violence, car le pointeur nous ramène à M de Fritz Lang, à l'enfance brisée de Dillinger. qui ressemble à celle de Montgomery Clift dans The Misfits. "Les désaxés" n'est pas une traduction terrible, mais c'est moins pire que le "Les mal-foutus" qu'on voit trainer partout. C'est débile, et le générique avec les pièces de puzzle est là pour le confirmer. Les misfits, ce sont des gens qui n'ont pas pu trouver leur place, parce qu'ils sont allergiques au système qui se met en place, symbolisé par ce "wages" qu'il répètent comme un repoussoir tout au long du film.
Employer le mot mal-foutu pour parler de Marylin Monroe, faut être un brin zinzin, tout de même.
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