... et Mlle Valisa Plume sont dans un bateau
J'ai un peu honte parce que je vais (encore) dire des choses idiotes en apparence. Des évidences. Et pourtant elles me semblent toucher à quelque chose de si profond que je me sens poussée à le faire.
Les voici donc. Elles sont symbolisées par 3 images de structure identique : la structure est composée de l'image à gauche d'un être vivant ou d'un objet, et à droite de deux images qui représentent des composants de l'image du premier.
Le flou de l'image de gauche est là pour signifier qu'on prend l'objet ou l'être, et qu'on le décale brusquement vers la droite (translation linéaire). Les images de droite sont les objets résultant de cette translation, un résultat bien sûr imaginaire puisque :
1) On ne peut pas décaler vers la droite une valise pleine de façon à retrouver ensuite à gauche le tas de vêtements qu'elle contenait, et la valise vide.
Il faut défaire la valise.
De même on ne peut :
2) Décaler un oiseau de façon à récupérer l'ensemble de son plumage en forme d'oiseau.
Ceci est un schéma pour les besoins d'une démonstration, ne touchez pas aux animaux, ce sont des êtres vivants comme vous.
3) Déshabiller une personne de façon à retrouver ses vêtements d'une part, et son corps de l'autre.
Notez au passage, afin que je me sois pas fatiguée à prendre ces trois exemple en vain, alors qu'un seul eût pu me suffire, notez que suis allée depuis l'objet inanimé vers le corps humain, en passant par l'animal.
C'est à dire depuis un ordre structurel "simple", vers ce qu'on pourrait appeler un raccourci de l'embryogenèse.
Mais de ce point de vue là, il n'y a pas finalement de structure plus simple que d'autre. Le vivant obéit à cette simple loi.
Cela dit, on pourrait étudier, et je suis preneuse de vos conclusions, si dans l'ordre de la complexité, le cas de l'oiseau est plus facile (on peut le vider).
De même l'argument est spécieux me direz-vous, puisque les vêtements ont été faits pour s'adapter au corps, se boutonner, s'enlever.
J'attends vos objections avec une impatience gourmande.
Mais alors, allez-vous me dire, de qui vous recommandez-vous, sur quoi vous appuyez-vous, pour vous autoriser à nous asséner ces évidences ?
Sur le fait que des gens très bien, comme le mathématicien français Henri Poincaré, et un non moins très bien Russe, Monsieur Grigori Perelmann plus récemment, se sont penchés sur des problèmes de cette nature.
Témoin cette image :
que j'ai trouvée ici.
Bien, me direz-vous, et où est le problème ? Ce qui me pose problème, c'est que sous le nom " Topographie d'un oiseau", ça ne s'invente pas, on trouve ce genre d'image :
C'est à dire que le langage nous présente un monde sur lequel il a opéré des manoeuvres qui sont en réalité impossibles. Le langage ne se présente pas comme ayant opéré ces manoeuvres sur le monde, il ne se présente pas du tout, puisqu'il se veut transparent.
Le langage, malgré ce qu'il prétend, ne nous présente pas le monde tel qu'il est fait, puisqu'on ne peut le défaire.
C'est là sa fonction, me direz-vous. Oui, mais il faudrait réfléchir, maintenant que nous avons cette conscience, à des moyens de ne pas " laisser couler " dans l'esprit de l'enfant le monde formaté par les taxinomies du langage sans lui fournir également les moyens de prendre du recul par rapport à ce mensonge.
Bien sûr, la personne le prendra tout seul, le recul, avec le temps, des rencontres, et de l'éducation. Mais on peut sans doute faciliter et accélérer cette prise de conscience longue, solitaire, semée d'embûches, afin de lui permettre, et à tous, de profiter d'une plage de vie plus longue avec une conscience plus large.
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