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mardi 26 mai 2020

Bâton, le retour : I - Où restait le doigt de retrait

Après une faute, on a une punition. Par exemple vous mangez un délicieux gâteau, et paf, vous prenez un kilo impossible à perdre. Le gâteau, c'est la faute, le kilo, la punition. 

Il est évident que la punition doit être disproportionnée par rapport à la faute, car ce n'est pas la faute qu'elle sanctionne, mais bien les mauvais penchants qui ont donné lieu à la faute. Si vous n'étiez pas d'aussi épais matérialistes, ce serait pour vous une évidence. 

Il est bien évident que ce dont il faut vous punir, ce n'est pas d'avoir mangé cent grammes de gâteau, mais bien de cette affreuse gourmandise séculaire qui vous fait céder sans cesse au plaisir les yeux plissés comme une vieille chatte, les yeux de la conscience occultant le monde, ce monstre de gourmandise que vous deviendrez, obèse et malade. Bien. 

Le coronavirus, ce n'est pas la punition, c'est la faute : S'être gavés d'objets inutiles, fabriqués par des gens inutiles, pour des gens inutiles. 

Nous avons vu dans un opus précédent, que l'enfant et le vieillard sont inutiles, qu'il faut les occuper devant des écrans, à la maison, à l'école ou en Ehpad. Mais ce que la réalité est venue hélas dévoiler, c'est que la plupart des gens sont inutiles.

Que va-t-il se passer lorsque des millions de gens vont réaliser que depuis trois mois qu'ils ne sont pas là, tout va comme avant, voire même mieux, lorsqu'ils vont réaliser qu'ils ne servent à rien ? Pour éviter qu'ils frappent leur femme une fois bourrés, il faut les faire sortir de chez eux. On les paye juste assez pour qu'ils puissent s'acheter une voiture pour aller au boulot, regarder la télé et aller au cirque de temps en temps. 

Mais on les occupe. Et cela ils vont le sentir. Pourquoi retourneraient-ils à l'école, les petits, puisque cela marche aussi bien sans ? Pourquoi retourneraient-ils, les grands, à l'usine, au bureau... puisque cela marche aussi bien sans ? 

 Donc les états de la planète avaient organisé le commerce mondial, pour que les Chinois passent leur temps absorbés à gagner leur vie, sans penser à quoi ça servait, pour que les français passent leur temps à travailler, pour acheter les objets fabriqués par les Chinois en massacrant la planète. Sans se demander à quoi ça servait.

Nos dirigeants ont cru qu'on allait pouvoir leur jouer le sketch de la crise, c'est à dire "Allez, hop hop, c'est fini la récré, on retourne au boulot maintenant. Comme avant. "

Mais les parents d'élèves, les employés, les conducteurs, tous leur retournent l'argument : "Puisque vous avez utilisé le prétexte de l'épidémie pour cacher l’inexorable destin de votre système, nous allons utiliser à notre tour le prétexte de l'épidémie pour ne plus y abonder. Mais nous entendons qu'on nous sponsorise le resto, et plus qu'avant, encore."

Et là, ce qui va arriver, c'est une chose telle que l'Humanité n'en a jamais connue, et qui va la faire changer de plan de conscience, au point que les dollars, vous pourrez tapisser les murs de vos toilettes avec. La faute c'était le virus. Maintenant vous allez avoir la punition.

La faute, c'est continuer de sponsoriser la voiture, l'avion, l'usine, et toutes ces conneries qui ne fonctionnent que parce que l'ouvrier indien préfère être exploité à l'usine en s'entassant dans un bidonville que de crever de faim le cul dans la boue de son village.
Maintenant vous allez avoir la punition, c'est à dire trente à quarante millions des esclaves que l'ouvrier indien a jetés sur les routes sans rien à manger, et qui vont finir par trouver que l'Europe à pied, ce n'est pas si loin.

"Une dernière fois, allez encore une dernière, pitié, s'il te plaît", murmure le PR, agenouillé sur son prie-dieu, tandis qu'il s'apprête à faire gober à l'ouvrier, à l'aide d'une n-ième prime à la casse, le mirage d'une nouvelle voiture. Il sait que si ça marche, l'euphorie de la voiture neuve, ajoutée à la hantise du crédit, tiendra le peuple coi jusqu'à la fin de son mandat.

Les derniers fusibles sautent les uns après les autres, et ces vrais marcheurs qui viendront bouffer notre herbe et nos racines avant qu'on les commercialise, il faudra leur tirer dessus à balles réelles pour les faire refluer aux confins de l'Europe.

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