Rechercher dans ce blog / Find in this blog

samedi 2 mars 2019

La bête

J'ai fait aujourd'hui un des plus terribles cauchemars de ma vie. J'étais entré en contact avec une forme de vie... j'allais dire "extra-terrestre", mais là n'est pas le point, il vaudrait mieux dire "extra-humaine". 

En effet, plus que leur apparence, d'ailleurs multiforme, c'était leur manière d'être, leur rapport au monde et à la conscience qui était incroyablement différente de la nôtre. Une absence totale de ce que nous appelons "conscience", lorsque cette dernière nous retient de faire aux autres des choses que nous n'aimerions pas subir. 

Il faut dire que possédant une puissance apparemment illimitée à changer l'ordre des choses, ils ignorent la peur. Nos peurs sont essentiellement fondées sur la peur de mourir, c'est à dire de disparaître tels que nous sommes organisés physiquement, c'est à dire de changer d'apparence. Or, possédant au plus haut degré la capacité de changer d'apparence, ils n'ont aucune peur. On ne peut pas les tuer, ils vous auront avalé avant même que vous n'en ayez eu l'idée.
Et quand je dis " avalé ", cela veut dire qu'ils vous remettent dans le vrac des molécules comme on met un T-shirt à la machine à laver : ils vous recyclent, par simple idée de le faire ou contact avec vous, en armoire ou en aile de voiture, ou bien ils vous consomment.
Pour dire ce qui reste de mon angoisse de longues minutes après un réveil laborieux, j'ai une certaine peur à publier ceci de peur que " ça les attire". De plus, attirée par une curiosité morbide, j'ai replongé dans le rêve plusieurs fois. 

En gros j'étais accompagné d'une jeune femme. Je le savais sans la regarder, aux réflexions qu'on me faisait " Tiens, tu es venu avec ta copine", un peu comme la réplicante avec Sébastien dans Blade Runner. Sauf que l'instant d'après, elle était dans l'appartement d'à côté, et on devinait au bruit qu'elle ravageait les meubles aussi bien que les gens.
Une fois seulement j'ai réussi à suivre un groupe de trois de ces créatures, elles se sont engouffrées dans une sorte de vaisseau spatial organisé en tumulus dans l'asphalte d'une place, la nuit. Si vous êtes tenté de dire "Mais si ça existait, on l'aurait remarqué", vous touchez un point sensible. Personne ne les remarquait jamais. Parce que leur structure même était hors de ce monde. Les molécules du monde leur appartenaient, ils en disposaient en les "crushant " comme vous froissez une feuille de papier, mais ils pouvaient aller et venir dans ces molécules, tout en ayant l'air " d' "honnêtes citoyens".
Ce qui était terrifiant, c'est leur imprévisibilité. Ou alors ils avaient un plan, mais impossible à comprendre pour moi. Alliée ) une puissance qui semblait véritablement sans limite, ces changements permanents étaient épuisants, car ils me maintenaient dans une terreur sans nom, d'être avalé la seconde suivante, toujours sans avoir compris le pourquoi du comment.
Car elle me suivait partout, je ne sais pourquoi. Alors affublé de ce monarque tout puissant à qui j'avais peur de déplaire, être aussi fantasque qu'un enfant capricieux et délirant, je trainais en ayant peur à chaque seconde de faire un faux pas mal interprété, sachant que rien de toute façon ne garantissait ma survie, puisqu'elle dévorait tout sur son passage sans faire cas de rien. Elle s'absentait assez souvent, et je savais que dans la pièce à côté, sur le parking, bref, dans le coin, elle se livrait à un carnage épouvantable, avalant matériaux et personnes sur son passage, les pulvérisant à un état de matière comme une poussière, mais à l'échelle moléculaire, leurs particules étant instantanément brassées dans le chaos.

Et je replongeais dans l'histoire, comme dans les films de science-fiction, fasciné par cette forme de vie, bien que me condamnant par sa fréquentation à ma destruction.  Je me répète, je le sais, mais ce qui est incroyable dans ce type de rêve, c'est la densité de probabilité de possibilité de la réalité en question, si j'ose dire. Ce n'est pas une chimère, une sorte de monstre ailé, un peu farfelu et fantasque qui prendrait place dans l'espace classique, non, c'est une réalité qui est remodelée au plus profond d'elle même, qui ne me laisse aucun doute sur le fait qu'elle peut exister, qu'elle existe et que quelque part elle aspire la matière pour la recombiner, renouvelant le monde comme les vers la terre.

On me rétorquera que je deviens folle tout simplement. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire