C'est le titre d'un ouvrage de Françoise Dastur, et j'ai trouvé dans ce texte, notes de lecture d'un autre de ses bouquins la phrase suivante :
" Comme il est vain de faire taire notre angoisse de la mort, mieux vaut la laisser lever en nous, s’appuyer constamment sur elle, s’y ouvrir et être pleinement disponible à son égard. Heidegger désigne par l’être-vers-la-mort cet exister sub specie mortis : vivre à chaque instant sous l’angle de la mort, avec l’infini, l’incommensurabilité de la mort en soi-même."
Cela me rappelle ce que disait Daniel Arasse de l'usage de la perspective géométrique dans l'espace pictural de l'Annonciation italienne, à savoir que cet usage s'articulait avec l'entrée, non de l'infini dans le fini, mais de l'incommensurable dans la mesure.
Et de faire mention que le pendant de l'Annonciation est bien cette sorte de " corpus" constitué de la passion et ses épisodes, qu'on peut réduire à un système bipartite comme l'Annonciation, constitué de la crucifixion et de la déploration.
Je me prends à penser parfois que le mouvement de recul de la Vierge n'est pas dû seulement à l'irruption de l'ange ou à une hésitation devant l'engagement, mais aussi à la vision ouverte de l'issue de ce dont elle acceptait le commencement et par le commencement, cette entrée en soi-même.
Comme s'il y avait irruption, par le négatif de la promesse d'éternité, et en ce négatif, de la prise de conscience la plus aiguë de la finitude. Et pour citer encore Arasse, " du contenant dans le contenu".
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