Ma maison est coincée entre deux rues.
La façade avant est longée par une rue très passante, où on a généreusement laissé un trottoir de 30 cm, pour ceux qui veulent se suicider au rétroviseur, c'est une belle mort, surtout quand il s'agit des mastodontes qui violent aussi allègrement que quotidiennement l'interdiction de circuler qui les frappe.
Rares sont les piétons qui s'y risquent.
Sur l'arrière, il y a le jardin, qui donne sur une autre rue, empruntée elle aussi par les bolides petit modèle, impatients, qui pensent ainsi griller les poids lourds du centre ville, mais plus calme.
Et passées les heures de presse où les boeufs se rendent le plus vite possible à des carrefours aussi imbéciles qu'inutiles, on y voit parfois zigzaguer ces douces personnes un peu prises de boisson, qui savent qu'elles pourront en passant par là éviter plus facilement les bolides d'acier, marcher tranquillement, doucement, en rêvant, en étant moins au monde et plus à soi-même.
J'ai déjà fait là de belles rencontres. Finalement, les accidents de voiture, c'est un peu comme les accidents de chasse, une sorte de sélection naturelle.
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