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dimanche 4 juin 2023

L'empire du clic III


Avant d'en venir à l'intégration théorique promise, et comme l'actualité me le fournit, voici un article (source chépuou (tm) ) qui nous ramène à l'histoire de l'assignation identitaire. (Classement réductif des pratiques humaines, au motif de clarification pour traitement médical)

Comme je l'ai définie ici,

https://nahatzel.blogspot.com/2023/05/lempire-du-clic-ii.html

L'assignation identitaire consiste en deux phases.

- La première, que je n'ai pas encore détaillée, consiste à empoisonner (un peu au sens de DNS poisoning) la vue de la victime. Cette altération a pour but de lui faire prendre la collection qui lui est présentée pour la totalité des choix possibles. 

- La seconde phase consiste à le manipuler intellectuellement, par le matraquage des types basés sur ce pattern, et la multiplication de ces types dans la typologie des communications "B2C" en priant pour que ça remonte.

On l'a déjà dit, la diversité emmerde l'industrie. Si vous voulez une voiture arc en ciel, pas de problème, il y a deux ans de délai et 20% de supplément. Par contre tu peux l'avoir en gris métallisé nuance pigeon tout de suite avec une remise de 10 % par contre faudra revenir pour la couleur parce qu'on n'a pas reçu le nouveau nuancier. Capito ?

L'idéal pour l'industrie, comme on le remarque sur la route, c'est que tout le monde achète une voiture gris métallisé, et pour ceux qui auraient encore des idées de genre, c'est noir pour les garçons et blanc pour les filles.

Donc, il faut que le client réduise ses exigences en matière de diversité. Mais il est préférable qu'il le fasse tout seul plutôt que de le lui imposer, c'est moins douloureux. 

Ainsi plutôt qu'un brutal : "Nan, y'a que deux couleurs", il faut établir un mécanisme pour que le crétin se persuade que l'offre couleurs qu'on lui propose est l'ensemble total des possibilités que l'univers pourra jamais produire. Il ne vous viendrait pas à l'idée de demander un mouton vert ou bleu. Cela n'existe pas, fini.

 Il faut donc, et ce pour tout type de proposition, que le consommateur évite d'enclencher le mécanisme : "Vous ne l'avez pas en bleu ? - Tout ce qu'on a est en rayon, monsieur".

 "Pour tout type de proposition", qu'est-ce à dire ? C'est à dire que cela doit passer pour les chaussures et les parfums des glaces aussi facilement que pour l'offre en matière de culture, de lecture, de politique, et de pensée en général.

Le mécanisme de demande ne soit plus démarrer. Il faut que les gens se persuadent que tout ce qui est disponible et ce qu'on leur propose se recouvrent parfaitement. Ainsi, le livre sur la peinture impressionniste qui apparaît en premier, celui qui a 5 étoiles, des milliers d'avis positifs, est désigné comme résumant tous les autres.

Ce qui n'est pas le cas si l'auteur est partisan, et qu'un autre livre voit les choses, et les présente d'une autre manière. 

Les 5 livres que comporte le site en matière de peinture de la Renaissance doivent être considérés implicitement comme toute l'offre disponible. On ne saurait penser autrement, se situer ailleurs que dans le territoire cartographié par ces 5 livres.

Quel sont les profils des thésauriseurs numériques ?

Il existe plusieurs types de thésauriseurs numériques, chacun ayant ses propres caractéristiques et motivations :

  1. Les collectionneurs qui accumulent des informations et des documents sans avoir de critères précis pour le faire.
  2. Les organisateurs qui cherchent à catégoriser et à classer chaque fichier de manière méthodique et précise.
  3. Les curateurs qui sélectionnent soigneusement chaque fichier pour constituer une collection précise et cohérente.
  4. Les chercheurs de connaissances qui passent des heures à chercher des informations et à les sauvegarder, mais qui ne prennent jamais le temps de les lire ou de les utiliser.
 Notons que ce classement n'a ni fondement ni interêt. C'est juste reformuler le constat "les gens organisent différemment leur accès à leur thésaurus", voilà.

On voit déjà ici que, comme pour les vêtements ou les profils psychologiques, l'entreprise consiste à classer l'ensemble de la population en quelques types simples. Comme les vachers qui doivent faire monter des vaches dans un camion, ils disposent les barrières, en entonnoir, de façon à ce qu'une pression à l'arrière du troupeau suffise.

 Y-a-t-il des dangers a la thésaurisation numérique compulsive ?

Loin d'être anodine, la thésaurisation compulsive peut avoir des conséquences sur la santé mentale. En plus de l'anxiété et du stress causés par la quantité d'informations stockées et la difficulté à les gérer, elle impacte la vie sociale et même le travail dans certains cas à cause du temps et de la charge mentale qui y est consacrée. 

Dans certains cas, elle peut être associée à un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) ou un Trouble anxieux généralisée (TAG) pouvant évoluer vers une dépression.

Ensuite, deuxième passage dans l'entonnoir : parmi ces 5 classes de personnes qui cherchent de l'information deux sont pathologiques, et relèvent de ces nouvelles "maladies acronymiques " : tda, tdah, toc, tag... "pouvant évoluer vers une dépression".

Ici on agite l'épouvantail final. On passe de personnes qui cherchent à se documenter, une caractéristique positive du WWW, à des maniaques dont certains vont devenir pathologiques.
 
On passe de cette tendance naturelle à classer ses connaissances pour les mieux retrouver, à des comportements obsessionnels.

Je sais que ça va en faire hurler certains, mais cela me donne l'impression que cet arsenal de classification des comportements, que ces entonnoirs successifs reviennent à culpabiliser les auteurs, par le biais de la criminalisation des "manières de faire", devenant des "comportements", coutumes liées à l'acquisition et la construction du savoir.

 

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