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samedi 15 mai 2021

Et si nous étions... l'Erreur ?

 Ai-je écrit il y a fort longtemps et je voudrais revenir un peu là-dessus. Prenons un exemple concret. Les gens disent à propos des crises économiques : " Le schéma se répète, et les gouvernements sont incapables de tirer les leçons des crises précédentes, afin de parvenir à des solutions meilleures".

Ainsi le public pense-t-il que les gens du gouvernement sont dans l'erreur. Hélas, c'est le public qui est dans l'erreur. Le public commet une erreur en prenant comme donné, sans l'examiner, le fait que le gouvernement cherche à parvenir à des solutions meilleures, et donc qu'il échoue.

En réalité le public n'a toujours pas compris que les gouvernants n'ont aucun intérêt à "trouver des solutions meilleures", car ils les ont trouvées. Ils n'ont aucun intérêt à changer un système qui permet aux riches (auxquels ils appartiennent) de devenir plus riches aux dépens des pauvres dont ils n'ont rien à foutre.

Expliquez-moi pourquoi les riches et les puissants, parmi lesquels se recrutent ceux qui gouvernent, changeraient un système qui leur convient si bien et qu'ils ont mis des siècles à mettre en place. Quel serait leur intérêt de changer un système qui permet à la famille de la future fiancée de leur fils d'être plus riche, à la famille du futur fiancé de leur fille d'être plus puissante ? Il faudrait être complètement débile.

Et donc ils "échouent" régulièrement à changer le système.

Le peuple, qui se pense souverain en démocratie, chasse alors ces gouvernants, et met à leur place leurs frères et leurs cousins, les De Machin à la place des de truc, les Saxe-Cobourg à la place des Windsor, qui les exploiteront pareillement. Et le public dira " ces gouvernants sont vraiment des bons à rien, ils ne tirent pas les leçons du passé, ils n'apprennent pas de leurs erreurs". Alors que, nous venons de le voir, ils en tirent les bonnes leçons, à savoir : conserver le même système d'exploitation, mais en faisant tourner les chaises musicales, comme l'assolement triennal, histoire que le peuple-souverain pense qu'il a viré les incapables. 

A propos de Windsor, je viens de voir une jaquette de DVD intitulée "Les Tudors", avec un "s" final qui trahit au premier abord l'inculture de la chaîne des auteurs, et donc signale immédiatement que le contenu n'a aucun intérêt. 

A ce propos, j'ai accepté de voir "Mad Men", car la série m'avait été citée par les afficionados comme exemple de "bonne série", qui sort du lot, soulevant des "problématiques complexes" de personnages "psychologiquement fouillés". En fait il s'agit d'une belle daube, remuant toujours les mêmes histoires de coucheries et de secret de famille de mes deux. Exit. J'ai vu 5 minutes de "Rome" et de "Game of thrones", c'est idem. Porno-violence sous prétexte historique avec intrigue à 5 cents le mètre.

Bien, donc revenons à nos moutons : C'est en laissant croire au public qu'ils se trompent et qu'ils sont dans l'erreur que les riches et les puissants peuvent continuer à l'exploiter. Le public prend ces pauvres gens pour des victimes, qui n'arrivent pas à s'en sortir. Le public est donc dupe d'une erreur dont les riches se parent comme Guillot le sycophante, le loup devenu berger. 

J'avoue, j'ai un peu insisté, j'ai fait plusieurs fois le tour, mais c'était pour faire ressortir ce trait principal : Le gagnant du jeu entre A et B est A lorsque A parvient à faire croire à B qu'il est dans l'erreur.

A gagne lorsque B pense que A se trompe. A gagne lorsqu'il réussit à persuader B que A se trompe, et qu'il est dans l'erreur. Cela ne vous rappelle rien ? 

A exploite B tranquillement, aussi longtemps que B se pense détenteur de la vérité et que A se trompe. A vit au dépens de B car tout flatteur vit aux dépens de celui qui le flatte, et il ne fallait pas pour cela faire autre chose que faire passer la vérité pour une valeur.

Cela ne vous rappelle rien ? Moi je vais vous dire : Tout. On y reviendra dans les grandes largeurs, mais en attendant, voici une référence : https://www.youtube.com/watch?v=JqeWL-Ptlrg 

La chose à retenir pour le moment c'est que nous sommes gouvernés par l'Erreur, un peu comme par le diable. Le Diable a réussi a faire croire qu'il n'existe pas, mais il laisse planer le doute (par orgueil). L'Erreur va plus loin, elle persuade sa victime que cette dernière à choisi la bonne solution, et rejeté l'Erreur dans la Géhenne. Ainsi, l'Erreur peut tranquillement prendre la certitude à revers, ce qu'elle ne manque pas de faire. 

Comme les exploiteurs à l'égard de leurs exploités, l'Erreur nous laisse bien confortablement installés dans la certitude que nous sommes dans la raison et que nous avons rejeté l'Erreur autour de nous. Exact, elle nous encercle, et de là elle contrôle nos déplacements. Si l'Erreur veut que nous fassions quelque chose, il lui suffit de parvenir à nous persuader que nous pensons par nous -mêmes que nous avons raison de le faire.

Je sais parfaitement la vision qui sous-tend cette interprétation de l'univers, à un niveau métaphysique, et je sens très bien ce qui hérissent certains d'entre vous à la lecture. Je sais que ce que j'avance suppose une structure, in fine, spirituelle de l'univers, et je sais combien cela vous dégoûte. Mais je ne vois pas le moyen de conquérir de nouveaux territoires de pensée en tournant en rond dans les anciens...

En plus cela renoue avec de vieux courants (1). Je suis une femme de la Renaissance en fait :)


(1) A propos de "prendre la Vérité pour une valeur", avec quoi se débat Socrate comme un scarabée sur le dos, sinon avec sa tentative pour attribuer une valeur de vérité à ce qui ne sont que des mots ? Il l'avoue lui-même d'ailleurs, je vous retrouverai la citation

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