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lundi 16 mars 2020

Bugne ou beignet, baptistère

Cette nuit, je devais partir au bord de la mer avec des amis pour le week-end. On faisait la tournée des magasins pour les provisions et autres articles. Et à un moment, ils avisent un escalier qui s'enfonce dans le sol, à même la terre. Sans fronton, sans décor ni inscription, les marches nues. 

Vue arrangée

Ils commencent à descendre l'escalier, non sans peur. Nous partagions, privilège du rêve, cette terreur grandissante : nous savions aller vers quelque terrible révélation. Quelque chose ou quelqu'un nous attendait en bas. L'angoisse dut avoir sur moi plus d'effet, puisqu'après les avoir stoppés plusieurs fois, je décidais de renoncer à la descente, et les laissais poursuivre.

Remontée au dehors, je reprends la voiture et je finis les courses. Autre privilège du rêve, le week-end est effacé et je les retrouve le lundi, terriblement changés. Je sais qu'ils ont vu ce qu'il y avait au fonds, et qu'en une certaine manière, ils sont restés là-bas, bien que leurs personnes soient présentes dans le monde.  

Je m'éveille alors, pleine de l'angoisse du cauchemar, et d'une certaine manière, il se poursuit dans la réalité : marchant dans les couloirs de la maison, je réactive celui de Dominique Hélie dans le Caméléon Mystique de Maurice Fourré. Il se voit s'éveillant au côté de sa logeuse, tuée par lui dans leur lit de débauche.

J'ai peur de trouver le cadavre de L démembré dans son lit, et d'avoir à me dire "Il n'y a que toi qui ait pu faire cela". Et j'englobe B, une autre fille, dans la nuit de tuerie. Bien sûr, la clarté de la conscience revenant, je n'irai pas jusqu'à ouvrir la porte de leur chambre pour vérifier, je suis sûre que c'est un rêve.

Là je prends conscience de la part de rejet refoulé de leur présence, l'une responsable de celle de l'autre. Et bien sûr je sais la vérité qui m'attendait au fonds de l'escalier. Elle m'impose la présence de B alors que je souhaiterais celle d'A. Je sais que même si L et B étaient absentes, c'est moi-même qui aurait à m'imposer de ne pas tuer A !

J'ai d'ailleurs entendu une psychiatre à la radio dire à propos des victimes de violences sexuelles de la part des gynécologues et chirurgiens (Affaire Le Scouarnec) : "Ne vous y trompez pas, il s'agit non pas de pulsions sexuelles, mais bien de pulsions meurtrières".

Alors "En faisant l'amour, on obéit à la mort". Voilà qui éclaire d'un autre jour la chasteté préconisée par les religions. Il s'agit non pas d'un mépris du corps, mais d'une manière d'aspirer à une vie qui ne passe pas par lui.

On se fustige alors pour tenir en respect cet appétit envahissant.

Mais alors, que faire de l'amour, là-dedans. Car il y a de l'amour. Peut-être trop d'ailleurs. Trop d'amour tue l'amour, et en fait un sentiment qui n'a pas sa place dans le concert des actions de la vie humaine. C'est en trop, une production qui s'articule hélas à la libido, et donc, puisque la libido est au service de la fonction de reproduction, à l'activité sexuelle. Mais c'est décorrélé en profondeur. Cela se réactive en surface quand il faut trouver un activateur de la libido, et qu'il n'y a plus que celui-là.

Au fait, si vous voulez voir décrit un superbe délire cohérent (psychotique ?) bien construit, avec injonction du fétiche, réaménagement des indices en faisceau convergent, torture des formules de nombres et de mots, réquisition abusive des références (Césarin Labinette), détournement des indices (St Jean, St Nicolas), embauche des voisins dans l'expérience, contrats imaginaires, logorrhée sur le motif, enfin un festival, écoutez cette émission.

https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/la-poesie-arme-de-reenchantement-massive-34-paul-boens-a-la-chasse-au-tresor-de-rimbaud

Comme dans le titre de cet article, qui fait boucler le nom de la logeuse de Dominique avec le baptistère qui m'a servi de départ pour l'escalier, dans le langage, "tout communique", comme les pièces de la maison dans le film Mon Oncle.


L'espace du langage est une maison minée de trous de vers, où toutes les pièces communiquent par le fonds des tiroirs, les plafonds, etc.

Pour preuve le degré de cohérence des délires des psychotiques. Aucun écrivain n'arrive à exploiter le réel comme ils le font, pour y déceler des mystérieuses correspondances qu'on les chargés de révéler. 

La densité de liens qu'ils sont capables de créer est ahurissante. J'ai assisté à une assemblée de gens de cet acabit, c'est impressionnant. J'étais assise à côté d'un gars qui, avant la conférence, m'a fait un plan mystique de Paris : chaque pissotière est une base secrète, quant aux grands établissements type immeuble de l'EDF, c'est le siège intergalactique des chevaliers de l'Ordre du septième sceau violet, affilié à la branche d'Orion par sa belle-mère.

(1)

Bien, sinon, une autre remarque. 100 personnes sont confrontées à une maladie. 80 en réchappent facilement, et 20 trépassent. La première analyse est de dire que les 20 sont des vieux qui ne tiennent pas la bataille. Comme on a aussi des jeunes qui tombent très malades, on dit que "la plupart du temps", ça se passe bien. On entend alors que "dans 80 % des cas " on se remet facilement de cette maladie, et que bon, dans 20 % des cas, ça se passe mal, mais bon, ce sont quand même des vieux.

Et puis, tout de même, il y a des jeunes en bonne santé sans antécédents qu'on n'arrive pas à sauver. C'est parce qu'il faut réaliser que les chiffres reflètent la manière dont on les lit. Ici on lit ces statistiques à travers notre grille habituelle de la grippe : les jeunes s'en sortent, les vieux y passent.

Comme j'ai eu l'occasion de le présenter, non seulement lors de l'exemple du moteur en panne, https://formesens.wordpress.com/2015/06/13/probabilites-de-panne-du-moteur/ mais encore justement sur l'impact d'une maladie (article à retrouver), il y a une autre façon de lire ces chiffres. Elle est la suivante :

Lorsque 100 personnes rencontrent la maladie, 80 rencontrent la forme bénigne, 20 rencontrent la forme grave. Sur les 80 premiers, tout le monde s'en sort, et sur la forme grave, tout le monde y passe.
 
0 % si vous rencontrez la forme faible
100 % si vous rencontrez la forme sévère.
Donc en fait, on en revient là, la statistique est la suivante, soit vous rencontrez la forme faible, soit la forme grave, c'est 1 sur deux, 1/2 donc c'est 50/50, donc en réalité, la probabilité de mourir d'un contact du virus dépend de celle que vous avez de croiser une des deux formes, donc inconnue. Au mieux, elle est de 50 %



Alors, on reformule correctement : "Pourquoi certaines personnes plutôt que d'autres rencontrent-elles la forme sévère du virus ? "


(1) un "Mundgawi" germanique pourrait être à l'origine du "Montjoie" de "Montjoie St Denis !".


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