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mardi 4 février 2020

Défauts de méthode

Bon,jour.

Chaque mois, 

un million 

de jeunes Indiens 

de plus 

arrivent sur le marché du travail

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Les patrons de presse répètent ce que disent leurs collègues "décideurs", lesquels disent ce que leur répètent leurs conseillers, lesquels lisent les sondages pour savoir ce que pense la plèbe, laquelle répète ce qu'ils ont entendu dans les media. Chacun cancane à l'envi, répète, double et déforme, filtre et recycle les mêmes discours où se renvoient comme dans les labyrinthes de miroirs, les mêmes images et les mêmes schémas.

Chacun est le prescripteur, l'employeur, le client, et l'obligé de l'autre. On dit au lecteur de presse ce qu'il veut entendre, en tentant d'y glisser un peu de ce qu'il doit penser. Le courrier des lecteurs est là pour mesurer la fièvre des réactions qu'est le corps du lectorat.

Mais comme les outils de remontée d'opinions pour le web ne sont pas encore au point, tout le monde navigue à l'aveugle.
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A la fin du XIXème siècle, il y avait,
A Alep,
plus de vingt-mille luthiers.


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J'en profite pour insérer une annonce. Dans "Gouverner le commun", 3ème épisode de la série "Dans quel état est le droit" https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/matieres-a-penser-emission-du-mercredi-04-decembre-2019 , dirigée par Patrick Boucheron, Corinne Leveleux-Teixeira nous invite à réfléchir sur la fragmentation du droit par son individualisation.

C'est à dire à faire céder le socle commun des conventions sous les coups de boutoir des exigences individuelles. C'est la question que j'abordais dans la série "En quoi suis-je concerné par la loi ?", mais son dit élève le débat au plan historique.

Ce qu'elle dit de façon chic, je le mets à la portée des masses. En très gros, la problématique, ce n'est pas tant que Mme Duchmou voudrait qu'on interdise la chasse parce que les chasseurs écrasent des marguerites et que ça lui fait de la peine, que Monsieur Dugenou voudrait qu'on arrête de construire des maisons parce que ça écrase des vers de terre et que ça lui fait de la peine, que Mme Dachanoui voudrait qu'on m'interdise de dire que j'emmerde Allah, son prophète et toute sa suite jusqu'à la onze millième parce que ça lui fait de la peine, que Monsieur Achnou voudrait interdire la guerre parce qu'on tue des essaims de mouche et que ça lui fait de la peine, donc le problème ce n'est pas tant qu'une cohorte se presse à la porte pour se plaindre que le monde entier ne respecte pas ses croyances, ça, ça a toujours été.

Le problème c'est qu'autrefois, on reconduisait ces gens au courrier du cœur du Chasseur Français, manière polie de leur dire d'aller se faire voir, alors qu'aujourd'hui, on convoque la cour Européenne des droits de l'Homme pour savoir s'ils ont bien fait de poignarder ceux qui ne sont pas d'accord.

 Je continue de prêcher que tout cela n'est dû qu'au défaut de capacité à penser des individus, et donc à un défaut d'éducation. Comme le reste, penser s'apprend, même si certaines filles géniales comme moi ont un terrain exceptionnel à développer.

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Une adolescente écrit sur les rézosossio que " l'Islam est une religion de haine". Ses contradicteurs lui rappellent que "Non, pas du tout", assortissant leur réponse de menaces de mort et de viol. Ils nous ramènent à cette vérité à ne jamais oublier que dans une pratique humaine, ce n'est pas l'activité humaine en soi qui pèche, mais bien les crétins qui s'y adonnent, Adonaï.

On pourrait me rétorquer que St Paul disait "Le péché, c'est la loi", pour dire que s'il n'y avait pas de loi, on ne l'enfreindrait pas. En fait, cela va exactement dans le même sens : la loi révèle, comme le liquide photo fait apparaître ce qui était invisible sur du papier blanc.

Elle révèle en positif tout le négatif que le crétin brûle de faire, et que l'éducation a échoué à l'en dissuader. A l'augmentation des lois, on mesure l'échec de la transmission, qui est à l'humanité ce que l'onde porteuse est à la modulation.

Vous pouvez prendre la plus belle des choses, réunissez des êtres humains pour la pratiquer et ils gâteront tout. Je fais une légère exception pour les clubs de bridge, il n'y a plus que là et dans quelque mairie de garrigue desséchée par des siècles de chant des cigales qu'on trouve encore, parfois, des gens honnêtes.

Même la guerre, ils la font mal. Comme disait Erri de Luca récemment sur France Cul, la différence entre les guerres anciennes et modernes, c'est que les guerres anciennes se passaient entre armées et que les guerres modernes tuent des civils.

Autrefois on envoyait des soldats en découdre, et on attendait le résultat de l'affrontement pour savoir à qui revenait la victoire, et le privilège de décider du destin de l'enjeu de la bataille. Aujourd'hui on noie des millions de civils sous un tapis de bombes dans l'indifférence générale, et quand une région est morte pour des années, peuplée seulement de réfugiés, d'amputés et de traumatisés, alors on se déclare victorieux.

A ce titre la guerre en Syrie est une guerre moderne, et tous les dirigeants du monde, surtout les russes et autres abrutis qui se sont opposés à la paix ont les mains dans le sang jusqu'au coude.

Tous, y compris nous qui n'avons pas levé le petit doigt, car à vrai dire, on s'en fout des Syriens. Cela fait mieux de dire le contraire, à tel point que c'est interdit de dire le contraire du contraire. Mais en vrai, on y serait allés, sinon.

Bon.

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Dans les défauts de méthode, ou pensées marquée par une époque qui n'a pas appris à penser, on peut citer cette page  chronique-peggy-la-science-in-causeur, qui mentionne un article intitulé :


Christopher Hitchens, après Sigmund Freud, en parlait comme du « narcissisme des petites différences » – le fait que les ennemis les plus jurés ont toutes les chances de se ressembler énormément. 

L'étude de Jan-Willem van Prooijen et André P. M. Krouwel, chercheurs en psychologie expérimentale et en sciences politiques à l'université libre d'Amsterdam, confirme la conjecture en montrant que quatre caractéristiques psychologiques unissent les extrémistes de gauche et de droite.  

La première est une détresse intellectuelle – un sentiment de « perte de repères », d'incertitude, voire d'angoisse – qui agit comme un terreau à radicalité par la quête d'une cause susceptible de redonner du muscle à une estime de soi raplapla. Par exemple, et par rapport aux modérés, les extrémistes disent souvent avoir peur pour leur avenir économique et expriment beaucoup de méfiance vis-à-vis des institutions, notamment gouvernementales.  

La seconde, découlant de la première, est un « simplisme cognitif » ou un goût prononcé pour le manichéisme, les solutions en noir et blanc et tout ce qui semble clarifier un « environnement social complexe via un ensemble d'hypothèses simples rendant le monde plus compréhensible ». 

La troisième est un excès de confiance et un sentiment de supériorité idéologique (« j'ai raison et pas toi ») sur tout un tas de sujets allant de la sécurité sociale à l'immigration en passant par la discrimination positive. Une tendance corroborée par des tests vides de toute saveur partisane et qui s'assortit d'une plus grande propension au biais de confirmation. 

La dernière est un penchant prononcé pour l'intolérance et le dogmatisme – et le fait de voir ses « jugements moraux comme des absolus reflétant une vérité simple et universelle ». Le tout, alertent les chercheurs, étant une formidable recette de castagne entre groupes persuadés de n'avoir rien à voir les uns avec les autres et tout à gagner de l'élimination de leurs « antagonistes ».

------------------  Fin de citation

Tout d'abord, il faut remarquer de loin et en général, le goût de la presse de notre époque pour les paradoxes. "Les extrêmes se rejoignent" relève du titre alléchant du genre " Vous ne devinerez jamais comment cette femme peut soulever une voiture".
Autre tendance de notre époque, prouver vite et bien en quatre arguments qui s'assènent vite et bien. Le problème est que ces arguments sont vagues, interdépendants, et même redondants.On sacrifie au "vite fait mal fait, mais ça allèche et c'est clinquant, donc ça gagne des clics.


Premier argument, la "détresse", due à une perte. Le problème de donner un sens et un poids d'unité de mesure à une perte, c'est qu'on ne sait pas où cela s'arrête. Mais passons pour le moment, admettons qu'être perdu signale quelque chose du marin, au moins une vague incompétence, mais pas plus.

Toujours sur le premier, il faudrait prouver que le marin en perte de repère cherche des causes simplistes à son malaise. L'extrémiste est opposé au gouvernement, c'est ce qui le définit. On pourrait dire par exemple qu'il est "en recherche d'autres repères", c'est positif.

Enfin sur la même, que vient faire ici l'estime de soi raplapla à qui on donne du muscle, sinon introduire une problématique sexuelle référant aux troubles de l'érection (les extrémistes seraient des impuissants en quête de stimulants...) qui ne fait qu'ajouter à la confusion ?

Cela se gâte dès la deuxième "caractéristique". 

La seconde, découlant de la première,

Déjà, point de méthode encore, il est scabreux de mettre sur le même plan d'une liste deux points dont l'un découle de l'autre. Sinon, encore une fois, où arrêter le dérapage ? Le troisième point sera la conséquence du second, comment alors trouver une valeur à l'ensemble plus qu'au premier point ?

Mais elle implique que les solutions des extrémistes soient simplistes. Les solutions des majorités le sont tout autant, elles sont différentes, c'est tout. Mais comme les solutions des "modérés" sont décortiquées du matin au soir par les radios, elles empruntent à la difficulté d'application la complexité du quotidien.

Par exemple "faire payer les riches" semble le slogan manichéiste d'extrémistes, et pourtant c'est ce que s'efforcent de faire tous les gouvernements "modérés" en place. Le goût de leurs électeurs pour les solutions en noir et blanc se heurte au réel, ce qui n'est pas le cas des thèses extrémistes.

Les extrémistes, par définition enfermés dans l'opposition sauf dans certains états religieux arabes, juifs, brésiliens, russes, coréens etc., ont intérêt à agiter des slogans simples pour attirer à eux les gens lassés de la difficulté du réel. Tout le monde voudrait améliorer son quotidien d'un coup de baguette magique. Les extrémistes y croient plus que les autres, c'est tout.

Quant à la troisième, le sentiment de supériorité idéologique, tous les gens encartés à un parti, de Fillon à Hamon, sont atteints de ce mal. Encore une fois, c'est par définition que les gens du centre mou n'ont pas de conviction, et que les extrêmes en ont. C'est ce sentiment qui définit un extrémiste, il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'on le retrouve comme signe commun à tous les extrémistes. 

Si on définit un lapinidé comme ayant de grandes oreilles, il n'y a pas besoin de prendre des airs finauds pour faire remarquer que le lapin et le lièvre, tous deux lapinidés, ont en commun d'avoir de grandes oreilles.

 Et encore, les gens encartés sont-ils ceux qui sont tellement persuadés d'avoir raison qu'ils pensent que le destin ne peut que donner droit à leurs prétentions, puisqu'il est de leur côté. Enfin, pour la plupart... Il y en a un paquet qui se mettent là comme un achète une brasserie, parce que le courant est porteur. 

En fait ils sont tous persuadés d'avoir raison. Les chercheurs de cette étude, persuadés qu'ils ont trouvé un truc génial, bref ça rassemble personne et tout le monde. 

Le problème ici, c'est qu'encore une fois en l'espèce, c'est un point de méthode. La troisième découle de la seconde, car penser qu'on a raison et pas toi, c'est avant tout du simplisme cognitif, ce n'en est qu'une illustration.

En pour ce qui est de la quatrième :

La dernière est un penchant prononcé pour l'intolérance et le dogmatisme – et le fait de voir ses « jugements moraux comme des absolus reflétant une vérité simple et universelle 

 c'est juste une répétition de la seconde et la troisième. Une reformulation un peu agacée et intégriste d'un simplisme cognitif qui dirait "j'ai raison et pas toi" avec les poings, ce qui une pente naturelle à ces attitudes. 

Enfin, le pire est évidemment, l'argument d'autorité. On cite Freud pour appuyer la thèse, et Christopher, pour hisser son propre ami au niveau de Freud.

Nous voilà en face d'un joli problème. L'étude prétend dénoter une sorte de bêtise contemporaine galopante, mais par connotation elle en illustre un autre aspect, l'imbécillité croissante des chercheurs issus de ce terreau illettré, lesquels n'ayant jamais appris à structurer leur pensée, décrivent mieux qu'ils ne le voudraient la disparition des "couches pensantes " de la société, au moins à l'université "libre" d'Amsterdam.

Selon le vieux principe qui veut que les caractères acquis en dernier disparaissent en premier, on pourrait dire que nous sommes vers... allez... 1950. J'excise le structuralisme, c'est le mur sur lequel on a rebondi.

Nos enfants auront les outils conceptuels du XIXème siècle. 

Comme ils ne liront plus, ça n'a aucune importance.

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Au secrétariat d'un cabinet de médecins, un ami demande un rendez-vous pour un doppler hépatique et dit qu'il doit être parti à 16h, la secrétaire répond que quinze heures ça ira parce que : " les examens des reins, y'en a pas pour longtemps ". Mon ami lui précise qu'un doppler hépatique concerne le foie. 

Une amie arrive à l'hôpital pour un rendez-vous avec un neurologue. Arrivée devant la porte, elle constate qu'elle a été convoquée chez le Dr. X, néphrologue.

En une semaine, ça fait beaucoup. Ils ont du mal avec les mots de plus de trois lettres, et quand la génération d'illettrés actuellement en place va être remplacée par celle des analphabètes qui sont au collège, et ceci est inéluctable...

C'est pour ça qu'il faut réformer l'orthographe. Puisqu'il n'y a personne pour leur apprendre à lire ce qui est écrit sur les portes, il faut changer ce qui est écrit sur les portes.

Heureusement, il reste quelques personnes qu'un tableau allure Renaissance signé en 1820, ça fait tiquer :

https://www.youtube.com/watch?v=pTBooio3h9U

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Chaque mois, 

un million 

de jeunes Indiens 

de plus 

arrivent sur le marché du travail

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Dans le genre défaut de ma poutre, je n'ai pas trouvé de méthode pour résoudre le problème que me pose l'attentat sur la synagogue hassidique. Je souhaite ardemment que notre planète soit débarrassée de ces crétins obscurantistes, surtout les orthodoxes, mais pas comme ça. Je suis obligée de dénoncer l'auteur de l'attentat alors qu'il fait un boulot que j'estime non pas nécessaire bien sûr mais disons que moins il y aura de religieux, moins il y aura d'intégristes, et moins il y aura de crétins, moins on aura d'attentats. Mais pas comme ça.  

Les crétins ne sont pas autorisés à s'entretuer, même si c'est tout bénef.

On doit le faire par l'éducation, allez-vous me dire. Oui mais c'est bien là le problème. C'est que pendant que nous ne faisons rien, et attendons que ça se tasse, eux ils prospèrent. Ils endoctrinent les générations suivantes. 

Comment leur parler de façon à ce qu'ils comprennent petit à petit d'eux-mêmes que le ramassis de conneries qu'ils ressassent ne fait que nuire à al liberté de penser de leurs enfants ? Je sais, ils leur donnent un cadre. Je vous dis, je n'ai pas de solution. Je ne me vois pas aller à la sortie des synagogues, distribuer des tracts disant :" Vous êtes des demeurés, arrêter de propager des assertions aussi débiles que vos concurrents les musulmans".  

Sinon j'ai entendu une entrevue du récemment nommé à la chaire de littératureS comparéeS du Collège de France. C'est assez catastrophique. Je veux bien qu'on ne trouve plus de gens de la dimension des Fumaroli et autres, mais on se demande ce qu'ils ont bien pu lui trouver. A ce niveau là, il faudrait le croisement de plusieurs lobbies, mais je ne vois vraiment pas lesquels.  


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A la fin du XIXème siècle, il y avait,
A Alep,
plus de vingt-mille luthiers.


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Depuis que j'ai commencé cet article, plus de deux millions de jeunes Indiens sont arrivés sur le marché du travail. Ils en ont fait quoi ? Ils les ont coulés dans les fondations de leurs villes bidon ?

 

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