Parfois derrière les voilages d'une demeure bourgeoise, j'aperçois le lustre, et tous les signes d'un intérieur confortable. A une simple lumière, je peux reconstituer l'ensemble de la pièce.
Et je me dis : " Je suis là aussi". Je vis là aussi, Saakachvili.
Mais j'en ai le meilleur. Il y a longtemps déjà, après que je me fus remise de la foudre d'un regard, un seul, qui a fait s'écrouler la vitrine du monde, j'ai pu regarder à nouveau le regard du clochard, celui qui investit les lieux interdits, pour en lécher la substantifique moëlle.
Puis je me suis appropriée ce regard comme on dit chez etc.,
La question que je me pose, à laquelle bien sûr je n'aurais jamais, au moins dans ma chair, la réponse, comme à la plupart des autres salopes de questions, c'est quelle est la mesure dans laquelle je peux déduire, tirer, le reste du lieu d'après une lampe, des rideaux, quelques teintes parce que j'ai grandi dans cette ambiance.
Je connais la réponse facile : il suffit de faire l'expérience avec des lieux inverses. C'est vrai, cela étrécit les marges, les franges, et cela donne un début de réponse. Je me doute même bien que je ferai bien peu d'une chambre d'enfant japonaise (Cf. le " lire la chambre " de Formesens).
En ai-je vraiment le meilleur ? Encore une douloureuse question. J'ai été dedans, j'ai été dehors. Je ne suis pas encore complètement au ban de ce monde, il m'arrive d'y faire des incursions.
Alors ?
Si, je crois que si. Ils me sont insupportables. Oh, à peine plus que les autres. Quelques minutes de moins. Et encore, non, ça se tient.
Oui, j'ai cru, par une propension naturelle à prendre son cas pour une généralité (et comment faire autrement au début !) qu'ils me liraient comme je le les lisais, qu'ils liraient mes oeuvres comme je lisais le monde.
C'était simplement croire que la généralité n'est pas qu'un mot, qu'en fait chaque chose est personne, chaque personne est monde, et nous partageons quelques mondes.
Certains partagent moins, puis plus rien, quelques mouches. De quoi je me pique ? Oh pas grand-chose. J'essaie tour à tour l'alène ou l'aiguille à deux chas.
Allez, so much...
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