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lundi 17 septembre 2012

L'expédition aux pôles (meïose)

Je suis bercée dans le bras d'Orion, je sens le parfum des galaxies :

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Et la poursuivre , en dézoomant jusqu'au bout.

De toutes les hypothèses envisageables, et il n'y en a que deux, aucune n'est possible.

Le néant n'existant pas, rien d'existant ne saurait en sortir.

D'autre part, cela ne saurait avoir existé de toute éternité sans autre forme de procès.

Ces deux hypothèses complètent exclusivement, en deux moitiés, l'ensemble des possibles. Or aucune d'entre elles n'est applicable.

Donc rien de tout cela n'existe, ce n'est simplement pas possible puisque les conditions de son existence ne sont pas réunies. C'est même pire puisqu'aucune de ces conditions n'est même possible.

La seule possibilité (ici au sens issue, comme au sens commun) est donc que la possibilité de son existence se situe dans une zone apparemment impossible, au dehors de la possibilité logique de son existence. Comme le barycentre d'un tore se tient en dehors de sa zone spatiale d'existence.

C'est du pyrrhonisme++. Ce n'est pas que l'univers soit le cadre de notre rêve, c'est qu'il est lui-même inscrit dans le rêve. La condition de son existence appartient au rêve. Car l'impossible ne saurait être pensé depuis l'intérieur de son impossibilité. Or c'est ce que nous faisons. Il nous est donné de penser ce qui est impensable, puisque n'existant pas.

Or nous ne pouvons penser l'impensable depuis l'intérieur de cet impensable. Donc nous résidons à l'extérieur.  De même que la possibilité d'existence de ce qui ne peut exister ne peut être possible que par une possibilité extérieure, qui l'englobe, de même nous ne pouvons penser l'impensable que depuis l'extérieur, depuis là où cet impossible n'existe effectivement plus en tant que totalité, mais comme une partie, comme un rêve.

Lorsque nous rêvons, nous accédons à l'extérieur des possibles, à la zone de l'impossible, de là seul où l'impossible que nous contemplons devient pensable. Lorsque nous rêvons, nous nous déplaçons au barycentre du tore, là où l'univers réel n'existe plus, et de là où il peut être manipulé en dehors de ses conditions d'existence (possibilités intrinsèques d'exister), ce qui le rend "possible".

La surprise est donc beaucoup, beaucoup plus grande que nous l'imaginons la plupart du temps.
Lorsque nous rêvons avant d'exister (avant notre naissance terrestre), nous contemplons l'univers de l'extérieur, avant d'entrer dedans, et de réduire considérablement notre champ de conscience, puisque nous entrons dans l'impossible, dans ce qui n'existe pas, et que nous prendrons pour la totalité durant le reste de notre vie. Si d'ailleurs nous savions que ce n'est pas la totalité, nous ne pourrions jouer le jeu. Nous resterions couchés sur le flanc en attendant que ça se passe.

Il s'agit bien d'une expérience d'individualité, mais également de solitude, de doute et de souffrance. Toute à sa résignation, en quelque sorte christique, la totalité des possibles : il fallait que cela existât également (résignée à le laisser exister, fiat), puisque tous les possibles doivent s'accomplir. Celui-là ne saurait ne pas avoir existé (résignée à disparaître en tant que totalité, qu'il grandisse et que je diminue...)
Ce que nous expérimentons est peut-être un des possibles, le néant. Celui-là même qui ne saurait exister, puisqu'il ne peut pas être issu du néant, ni avoir existé de toute éternité.

J'inclus bien entendu dans le rêve ses états affidiés comme le songe, la rêverie, le rêve éveillé, et surtout la transe, dont cet état de relaxation profonde qui préside à la création artistique. Les oeuvres issues de notre intérieur nous reconnectent bien évidemment à cet extérieur seul possible.

Nous " sortons " notre intériorité, et ce que nous en sortons est lui-même connecté à l'extérieur, au seul extérieur réel que nous atteignons par le rêve. L'oeuvre d'art est un trait d'union, un fil d'ariane, que nous pouvons contempler à la fois comme visible dans l'impossible, et comme témoin de l'extérieur possible et invisible auquel nous nous savons relié pendant le rêve.
Nous crachons un caillou auquel est attaché une ficelle, ficelle qui entre en notre bouche, et disparaît en nous-même pour ressortir là-bas, de l'autre côté de l'univers inexistant, dans le seul réel possible.
D'où ce caractère de l’œuvre d'art qu'elle exprime une individualité tout en rejoignant la part d'universel en chacun de nous.
Certes on me dira la culture etc. Je ne sais pas " lire " une oeuvre d'art étrangère à ma culture, et je ne reconnais donc pas l'universel.
Mais pour ce qui est de reconnaître que nous ne lisons que notre culture, je renvoie aux travaux de l'éminente bien que vilaine Guillemette. Si nous pouvions tout lire, et entendre les Écritures, cela se saurait :D

Ah, j'allais oublier, to sleep, to die... :)







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