Quand je pense à l'époque où j'étais bercée dans les bras de la dyneïne, pour tout dire fouettée, comme de la crème.
Mais dans un lent ballet, un long ballet de tourbillons silencieux, dans l'obscurité.
Je coulais des jours heureux, je coulais littéralement en moi-même pour former mon mésoderme.
Cake endormi, entonnoir absent à soi-même, pas même agitée d'un rêve...
Une à une mes cellules tombaient dans l'entonnoir, et descendaient lentement la spirale, bercées dans les bras de la dyneïne.
Pas même un rêve. Pas de quoi encore stocker le moindre souvenir. Pas de trace.
Et pourtant, indubitablement, cela s'est produit. Je suis le produit, entre autres, de ce processus.
Moi. Cette cathédrale immense que je suis, aux vitraux plus riches que les grandes cathédrales, puisque je les comprends tous, et St Michel de Bordeaux, en prime.
Moi. Je fus étalée, fouettée, comme une pâte épaisse, entraînée, cellule après cellule, par les bras de la dyneïne.
Cette cathédrale immense s'est bâtie sur ces pierres. Fluides.
Il faut contempler cela pour comprendre mon immobilité. Passivité, dirait Blanchot ?
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