Ce que je souhaite dégager comme conclusion, de cet article, comme de cet autre, ou disons, ce que j'espère faire émerger comme sentiment chez le lecteur, c'est que la crise est spirituelle.
Spirituelle parce qu'elle touche au sacré, au sens de C.L.-S., c'est à dire de ce qui ne s'achète pas. C'est à dire que les remèdes apportés à la crise sont à l'opposé de la maladie qui la crée.
Vous pouvez toujours injecter tous les milliards que vous voulez dans un système, si les gens ne souhaitent pas le cautionner, ce n'est pas parce que le système tourne deux fois plus vite que cela va les motiver, bien au contraire. Si vous donnez deux haches au bourreau, ce n'est pas ce qui va donner envie aux gens d'aller se faire couper la tête parce que la file d'attente a diminué.
Et pourtant si, il y en a que cette envie touche ! En symétrique à ceux qui se désengagent, dont j'ai parlé ici (1), il y a ceux qui pensent qu'en faisant travailler frénétiquement les derniers qui restent environ 45h par jour pour un euro par mois, couverture sociale à tes frais, on atteindra le degré d'exploitation de l'ouvrier chinois. C'est oublier que le Chinois est capable d'appeler ses enfants "Victoire du 8 mai 45" pour montrer à ses voisins combien il est patriote et conformiste, d'afficher qu'il a lu les documents du parti pour prouver aux autres combien il est lèche-cul, et d'accepter n'importe quelle brimade s'il n'est pas sage, tellement il est con et soumis dans son comportement de fourmi exploitée et humiliée.
Quand les Chinois s'éveilleront, ils viendront grignoter nos forêts pour apaiser leur faim, c'est tout.
Et pourtant si, il y en a que cette envie touche ! En symétrique à ceux qui se désengagent, dont j'ai parlé ici (1), il y a ceux qui pensent qu'en faisant travailler frénétiquement les derniers qui restent environ 45h par jour pour un euro par mois, couverture sociale à tes frais, on atteindra le degré d'exploitation de l'ouvrier chinois. C'est oublier que le Chinois est capable d'appeler ses enfants "Victoire du 8 mai 45" pour montrer à ses voisins combien il est patriote et conformiste, d'afficher qu'il a lu les documents du parti pour prouver aux autres combien il est lèche-cul, et d'accepter n'importe quelle brimade s'il n'est pas sage, tellement il est con et soumis dans son comportement de fourmi exploitée et humiliée.
Quand les Chinois s'éveilleront, ils viendront grignoter nos forêts pour apaiser leur faim, c'est tout.
Comme dans d'autres, Internet a pris des raccourcis dans ce domaine. Il y a 15 ans, c'était des sites d'achat groupé qui se créaient, tout fiers d'acheter moins cher aux Chinois dix merdes dont on n'a pas besoin, dix merdes en plastique destinées à la poubelle océan, et dont le prix leur permet d'exploiter cent personnes. Aujourd'hui ce sont des réseaux type gensdeconfiance.com. On achète désormais sa lampe sur le bon coin, et on sait que neuve, elle sera de toute façon à prix ratiboisé.
A propos de ratiboisé, ce qui dégage aux USA, ce sont les magasins "brick and mortar".
Visés : Subway, Winn Dixie, Sam's Club, Foot Locker, Crocs, Walgreens, Toys R us, Best Buy, Abercrombie, The children's place, Sears, Kmat, David's Bridal, PetSmart, Dolar Tree, 99 cents, Tom Shoes, Pier 1, Neiman Marcus, JCrew, BevMo, Bluestem, Fairway, Guitar Center, Salve lot, bref, depuis les 1 dollar jusqu'aux spécialisés, en passant par la bouffe, les médocs et les fringues, toutes les boutiques physiques dégagent.
Deux causes : la désaffection des malls, et la montée de l'achat en ligne. La première étant largement une conséquence de la seconde. Il y en a bien une autre, de cause, dont ils parlent moins, c'est que les gens n'arrivent déjà plus à payer leur loyer.
Maintenant, ils ont viré tout le monde, fini ces employés trop chers, dans des magasins devenus beaucoup trop chers. Du coup, Sears ayant viré les clients de Kmart et vice-versa, chacun ayant privé l'autre des revenus nécessaires à sa propre survie, il reste des sites web et quelques milliards de dollars de dettes.
Comme on va leur faire croire que c'est à cause des vilains iraniens que le prix du pétrole explose, ils ne sont pas prêts de reprendre la voiture, qu'ils ne peuvent pas payer, pour aller faire des courses qu'ils ne peuvent pas payer non plus.
On temporisera en leur faisant croire que la faute en est au Kurdistan irakien, qui lutterait pour son indépendance, alors qu'il s'agit en fait de protéger les champs de pétrole du nord de l'Irak, et le réseau d'oléoducs qui amène le pétrole en Turquie. Il faut arracher la SOMO à Bagdad et organiser le rapprochement avec le grand Turc, c'est un peu chaud, mais sous l'égide du pognon, tout finit par se faire. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles le barbouze qui sert de président à la Turquie s'accroche au pouvoir, c'est qu'il sait qu'il touchera le pactole quand on lui demandera de feindre la clémence envers ces pauvres Kurdes qui veulent un asile de leur terre sacrée pour enterrer leurs morts.
Cette temporisation reportera de quelques années le dernier choc pétrolier, puisque ces braves gens ne produisent que 1 % des besoins mondiaux.
Le constat est clair : ce que cherche l'être humain, c'est un peu de confort matériel et beaucoup de spiritualité. L'issue de secours est donc évidente : après l'effondrement de l'actuel système économique, et les quelques générations de chaos qui s'ensuivront, le temps qu'on use les armes fabriquées, l'humanité bâtira un autre système, sur de nouvelles fondations, spirituelles, celles-là. On reviendra à la recherche du plan des plans, et autres vieilleries tombées dans l'oubli, car méprisées par l'élite des orgueilleux imbéciles qui se sont crus arrivés parce que capables de fabriquer un GPS pour aller nulle part, et qui continuent de passer à tour de bras des décrets stupides depuis leur bureau en or..
Je rejoins un peu cet article, qui insinue l'idée que nos errements épistémologiques actuels nous sont comme un point aveugle, parce que consubstantiels à la construction de notre système de pensée, laquelle est éminemment linguistique, et in fine topologique.
La disposition imposée par les signes de la connaissance, au sens topologique le plus rase-mottes du terme, a informé ce système, et on peut même émettre des doutes sur l'impact de l'alphabétisation de la trace écrite.
Enfin, l'alphabet ! Voire... Je me méfie de tout ce qui est en : "Enfin, X !"
Eh bien de même ici, le développement aberrant des sciences et techniques (2) pourrait nous conduire à considérer une certaine forme de retour en arrière. Après tout, lorsque notre orgueil aura un peu baissé, et que nous aurons admis que nous pouvons nous tromper, cela ouvrira la possibilité d'admettre que lorsqu'on s'est trompé de chemin, le meilleur moyen, voire le seul, est de rebrousser chemin jusqu'à la patte d'oie pour prendre l'autre direction.
Il faudra attendre la fin des hauts cris sur le " recul", le "progrès" et autres billevesées, pour admettre que reculer vers ce carrefour, c'est progresser. Heureusement, la fin du pétrole va nous aider à parcourir ces 5000 ans à l'envers.
On fera comme les Romains, des piscines, de la musique et du théâtre, seules choses indispensables à l'homme, finalement.
(1) J'insiste sur le fait que ce " désengagement" n'est pas une chose faite de gaîté de coeur par les victimes. Cela relève plutôt de la dépersonnalisation, ce mécanisme de défense du psychisme qui touche par exemple les victimes de viol. Pendant l'acte, l'esprit se "déconnecte" du corps afin de ne pas subir le traumatisme trop brutalement, de le regarder "de loin", comme un film. Ce qui n'empêche pas les dégâts de se produire, mais sur le moment, cela atténue la souffrance. C'est par la suite qu'il faudra recoudre cette déchirure dans le tissu de la vie de la victime.
Je rejoins un peu cet article, qui insinue l'idée que nos errements épistémologiques actuels nous sont comme un point aveugle, parce que consubstantiels à la construction de notre système de pensée, laquelle est éminemment linguistique, et in fine topologique.
La disposition imposée par les signes de la connaissance, au sens topologique le plus rase-mottes du terme, a informé ce système, et on peut même émettre des doutes sur l'impact de l'alphabétisation de la trace écrite.
Enfin, l'alphabet ! Voire... Je me méfie de tout ce qui est en : "Enfin, X !"
Eh bien de même ici, le développement aberrant des sciences et techniques (2) pourrait nous conduire à considérer une certaine forme de retour en arrière. Après tout, lorsque notre orgueil aura un peu baissé, et que nous aurons admis que nous pouvons nous tromper, cela ouvrira la possibilité d'admettre que lorsqu'on s'est trompé de chemin, le meilleur moyen, voire le seul, est de rebrousser chemin jusqu'à la patte d'oie pour prendre l'autre direction.
Il faudra attendre la fin des hauts cris sur le " recul", le "progrès" et autres billevesées, pour admettre que reculer vers ce carrefour, c'est progresser. Heureusement, la fin du pétrole va nous aider à parcourir ces 5000 ans à l'envers.
On fera comme les Romains, des piscines, de la musique et du théâtre, seules choses indispensables à l'homme, finalement.
(1) J'insiste sur le fait que ce " désengagement" n'est pas une chose faite de gaîté de coeur par les victimes. Cela relève plutôt de la dépersonnalisation, ce mécanisme de défense du psychisme qui touche par exemple les victimes de viol. Pendant l'acte, l'esprit se "déconnecte" du corps afin de ne pas subir le traumatisme trop brutalement, de le regarder "de loin", comme un film. Ce qui n'empêche pas les dégâts de se produire, mais sur le moment, cela atténue la souffrance. C'est par la suite qu'il faudra recoudre cette déchirure dans le tissu de la vie de la victime.
(2) Non pas en termes de légimité, bien sûr. Ce que fait la Médecine aujourd'hui est la plus belle des aventures humaines avec le boogie woogie, mais en termes de coût. Nous n'avons pas les moyens de nous le payer. Ou alors il faut arrêter de fabriquer des avions à la con. Ah, ben ouais, tiens.