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vendredi 19 décembre 2014

Pour Noël, offrez-vous une poutre dans l’œil.

Tant que j'y suis à faire ma chieuse, une dernière poussée avant Noël, et puis...



Dans la catégorie des abus exercés sur les enfants, je signale leur utilisation à des fins de propagande. On ne cesse de voir aux micros des tribunes, et jusqu'au prix Nobel, des enfants rappeler à leur devoir des adultes qui se lèvent pour les applaudir.

Que ne se lèvent-ils contre les bourreaux que ces enfants dénoncent !

Quelle que soit la justesse d'une cause, les enfants n'ont pas à être asservis à la propagande de cette cause. 

Dans cet exemple édifiant, tous les commentaires sous-entendent que c'est une initiative des enfants, ce qui est nécessairement faux. Le pire pour moi est ce commentaire " cela ne peut passer que par les enfants".

Oui, bâtir un monde meilleur ne peut passer que par l'éducation des enfants parce qu'ils vivront dans ce monde futur et en auront les bénéfices, mais la prise en charge des corrections des défauts du monde présent, dont il n'ont aucunement la responsabilité, ne les concerne pas.

Il incombe aux adultes de prendre leurs responsabilités, de se retrousser les manches et d'affronter les tueurs de baleines, au lieu d'envoyer les enfant au front.

Dans un autre registre, idem pour cette vidéo. La conclusion espérée est simpliste, et les commentaires ne manquent pas de répondre à l'attente : Les enfants sont bien plus intelligents, ils ont plein de choses à nous apprendre.

C'est également une bonne occasion de rappeler que, quelle que soit la justesse d'une cause, ceux qui la soutiennent sont toujours persuadés d'avoir raison, et conséquemment persuadés que tous les moyens pour la servir sont légitimes. C'est sur cette certitude que les pires horreurs des pires régimes de dictature sont bâties.

Poutre !

Le doute est salvateur. Il est aussi rongeur de certitudes, je sais, j'en ai déjà parlé, on y reviendra.

Passer sous silence le fait que si l'adulte se fige, c'est en partie parce qu'il a un vécu qui l'incite à penser que la grimace est, au moins potentiellement, au moins pour partie, involontaire, gommer ce fait est stupide. Cela ne fait qu'ajouter à la confusion au prétexte de servir une bonne cause.

Tiens, on me l'a remis sous le nez ce matin, celui-là, il aura le bon point hyperréaliste du jour (je sais, c'est un ancêtre, mais ça lui apprendra).

Enormissime, celui là aussi prend aussi vachement de place




Bon, sinon, je viens de publier une vidéo de machine à vapeur sur Facebook, assortie du commentaire " Enfin de l'art, du vrai", qui n'a soulevé aucune remarque, ce qui m'a permis de dire que la médiation artistique est un sport de combat solitaire, et de poser cette forte devise pour 2015 : " La médiation artistique comme performance".

Je sais, je ne suis pas la première, le collectif de chercheuses qui a rédigé l'ouvrage " L'artiste pluriel" en a déjà parlé. Cela reboucle un peu avec ce que je disais sur les artistes qui ont pondu la vidéo sur la décolonisation de l'imaginaire.

Je voudrais aussi parler de cela parce que ça commence à me démanger davantage sous le chandail, à me travailler la demande de commentaire à chaud, cette histoire de fablabs.

Que cela soit digne d'une expérimentation entre geeks survoltés, financée via les insondables ramifications de la fractale subventionnelle cosmique et des territoires consanguins réunis, très bien. Que ce soit érigé en exosquelette d'une Education Nationale victime d'une exsanguino-transfusion, j'en frémis un peu des bouts de seins.

Donc confiance en l'avenir, mais vigilance sur ceux qui le vendent...





2 commentaires:

  1. Je suis content de voir que tout cela ne soulève aucun commentaire. Mais quel est votre secret pour œuvrer avec tant de pétulance dans l'indifférence générale ? Vous me faites penser à quelqu'un qui édifierait une cathédrale dans la foule, au beau milieu d'une rue commerçante bondée, les barreaux des chaises s'effaçant pour se laisser traverser par le pied d'un passant.

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  2. Oui, c'est une image. L'ineffable se dresse devant nous, énorme, furibond, sous nos yeux, et nous le traversons sans le voir. Les démons en sont tombés de leurs gargouilles et se tortillent de rire par terre.

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