Oui, comment dire le soleil qui frappe,
Le temps des fleurs,
Au cœur de la pierre, encore et encore
Figée fragile, impossible
Encore Flore, encore le vent,
Cet étourdissement, cet emportement
Imperceptible.
Mon pied,
Devant l'autre.
Au cœur du lierre, ces applaudissement, ces tempes sourdes
De me voir dedans.
J'y circule.
Et relevant la tête, surprise
Ouvrir la bouche pour...
Nulle tristesse,
Mais pourquoi, non, ce n'est pas cela que je voulais,
Pourquoi expliquer ?
Je voulais dire, pourquoi ce chantage, cette violence ?
Argent contre parole
Et misère au silence
Qui nous envahit d'or.
Au moindre souffle
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mardi 25 mars 2014
vendredi 14 mars 2014
Angle de contingence
Malgré,
Et contre
Nos constructions,
Ce que nous découpons de la réalité
N'est plus
Dans le plan de la réalité
Fût-ce un simple orage de grêle
Et contre
Nos constructions,
Ce que nous découpons de la réalité
N'est plus
Dans le plan de la réalité
Fût-ce un simple orage de grêle
lundi 10 mars 2014
Les Montreurs de Marionnettes, call for papers
Je vais préciser un peu ce qu'est le projet des Montreurs de Marionnettes.
Initialement, il s'agissait d'un roman dont les personnages seraient mes avatars sur Internet. Ainsi leurs répliques étaient constituées, de facto, par ce que ces avatars écrivaient sur leur page Facebook et autres.
Étant une zélote de la secte du moindre effort, je parvenais ainsi à écrire un roman dont les répliques, ainsi que l'histoire, s'écrivaient en quelque sorte " toutes seules".
On me dira que ce terme de " toutes seules" est un peu ironique pour une fille qui a autant de monde dans sa tête, considéré que c'est moi qui écris tout de même toutes leurs répliques, à ces braves gens (mes avatars).
Certes, mais ce qui est " gratuit", c'est le déroulement de l'intrigue, puisqu'elle se crée de facto par les réponses que se font mes avatars.
En attribuant par exemple à mon avatar un nom de héros de roman masculin (Jehoël), je renvoie directement au titre du roman, l'Ensorcelée, je deviens ainsi, en face de l'abbé posé par ce nom, l'amoureuse en question, et je crée par là-même le début d'une structure en miroir, comme le disait John Moullard, cet immense plasticien du XXIème siècle.
D'autre part, certaines personnes non prévenues, répondant aux répliques de mes avatars, entrent dans la danse et me fournissent de réelles répliques "gratuites". Ils augmentent le roman qui devient de facto à plusieurs voix, dont certaines ne savent pas qu'elles sont auteur.
On voit quelle place est tenue, en tant que dispositif de soutien, par les espaces offerts par Internet à ce jeu de miroir. Je pratiquais déjà ces démarches du temps de la machine à écrire, mais les blogs et les avatars, permettant de créer gratuitement autant de miroirs narratifs que nécessaires, rendaient les possibilités multipliable à l'infini.
Entre la nécessité de la création des instances que sont les avatars, et la gratuité de l'infini, a émergé ce territoire de la légitimité du jeu. S'il m'arrive encore, beaucoup plus rarement, de créer un personnage, c'est pour rendre compte du déplacement d'un autre, parce que mon planétarium est pourvu, maintenant.
Et c'est dans cette légitimité que s'est développée la seconde phase du projet des Montreurs de Marionnettes.
Si j'ai créé ces différents univers, ce n'est pas gratuitement. Même si les besoins se sont étoffés depuis l'origine.
Tout est parti du temps (on écrivait encore à la main à l'époque) où je m'entrainais à écrire indifféremment au masculin ou au féminin sans me raturer. J'ai ensuite étendu ces tentatives à toutes les formes d'intériorité visées par des discriminations : militaires de carrière, prêtres, juifs, etc.
Tout comme le Zelig de Woody Allen, je devenais chacun d'eux par l'écriture. On devine la fête que fut le passage au multimedia puis à l'Internet.
Mes créations artistiques ont naturellement suivi ce mouvement. Je les distribuais dans un horizon qui était incompatible avec une réception par des gens toujours plus ou moins prisonniers d'un regard, d'une communauté, d'une culture, ce qui restreignaient leur capacité à encaisser la cohérence d'un flux aussi large d'incohérences.
L'incapacité des lecteurs de maisons d'éditions à suivre cet apparent manque de cohérence, m'avait averti de ne pas poursuivre dans cette voie pour les œuvres d'art. Il était proprement inconcevable pour eux de relier un tel ensemble à une seule personne.
Il était également plus simple pour moi de déléguer certains thèmes à certaines instances en moi de la créatrice, cela facilitait le classement et les filiations.
Je me suis alors dit qu'il devait exister d'autres auteurs réunissant ces caractéristiques :
Il s'agit précisément du contraire. Un de mes avatars ne pourrait pas peindre ce que peint un autre. Il ne pourrait décemment pas.
C'est au sein de cette décence que je m'ennuie, et je pense que nous sommes nombreuses à ressentir cela. Je n'ai rien à faire de peindre impressionniste ou cubiste ou pas du tout, ce que je veux avoir la liberté de faire c'est être blanche et noir, en étant chacun d'elles tour à tour, puis tour à tour de leur cracher dessus.
Je veux pouvoir cracher sur mes propres tombes sans m'encombrer de la fameuse cohérence qui régit ce dont le bourgeois dispose en matière de goût pour l'art, c'est à dire pourvu qu'il le puisse comprendre.
Même si on le lui explique patiemment, bien sûr, et que cela rassure la partie de son porte-monnaie qu'il a mise dedans.
On me dira " Quid de votre style personnel, là dedans". Il est simple à comprendre dans ce contexte que la notion ne rencontre pas vraiment d'écho en moi, justement. J'avoue que le style Keith Haring, reconnaissable à un kilomètre, m'est étranger. Recommencer deux fois la même manera ne me viendrait pas à l'idée.
Le premier objectif d'un espace commun (type Groupe Google fermé, avec une page FB pour ratisser les impétrants) est de nous permettre de discuter boutique, ce que nous ne pouvons pas tellement faire à l'extérieur avec ceux qui sont fiers de peindre à plat ou en volume ou du bleu ou flou ou pas fait ou mal fait...
Mais attention, il faudra montrer patte blanche, patte noire, patte grise, patte à pois, et patte écossaise. Sans être intégriste, il ne suffit pas de tenir un blog de chasseur du dimanche ou de s'appeler Josianedu77 sur un site de rencontres coquines pour faire quelque chose d'intéressant. Il faut au moins les deux :)
Cette démarche de miroirs intérieurs doit accompagner une vraie recherche, une sorte de "tendance mystique au pas-de-côté", version moderne du doute philosophique fondateur, et qui plus est en matière ontologique.
Les Montreurs de Marionnettes est aussi un lieu de réflexion sur les relations entre la fiction et la narration, mais en ce qu'elle entre en collision avec la réalité, non pas frontale mais au contraire dans la portière passager, pour la pousser du côté du jardin potager des univers parallèles.
Pour revenir au territoire de l'exercice, il ne s'agit pas non plus de figurer au livre des records du serial-writer qui a créé le plus d'avatars inutiles.
Voilà. Si le programme vous intéresse, vous savez où me trouver " en mp", évidemment. Après il faudra définir les modalités de fonctionnement en interne, mais je ne vais pas tout faire toute seule :D
Il ne serait peut-être pas inintéressant non plus de réfléchir à quelques mesures de sauvegarde concernant l'aspiration de la culture par l'Internet. Je sais que je vais agiter là de tristes chiffons, et que vous allez fuir pour retourner à vos frigos et micro-ondes, mais il le faut.
La possibilité d'être un autre anonyme a été exploitée sans délai et dans une large mesure par un grand nombre de gens. Cela a créé selon moi un nouvel au-delà culturel qu'il est impossible de ne pas prendre en compte pour expliquer la prétendue crise économique de l'Occident, mais c'est un autre sujet.
En parallèle, ce possible surmoi virtuel compte dans ses conditions déterminantes le libre accès à une culture, disons une bibliothèque virtuelle immense, cf. Wikipedia.
Que se passerait-il si un jour ces ressources devenaient plus rares parce que payantes, c'est à dire confisquées au profit de ceux qui peuvent en payer l'accès ?
Que se passerait-il si ces ressources en lignes devenaient plus difficile d'accès alors même que la version papier du savoir aurait disparu, tué par la même " crise économique", au profit des media en ligne ?
Imaginons par exemple que tous les éditeurs papier, presse, dictionnaires, manuels scolaires, aient disparu, fait faillite ou se soient reconverti dans le " numérique", et qu'on ne trouve plus du tout de dictionnaires ni de livres "papier", de livres d'art, mais uniquement les versions en ligne et " liseuses " de ces textes.
Imaginez ensuite que les fameux " ayant-droits" de ces œuvres ferment doucement le robinet gratuit, en le faisant payer de plus en plus cher.
Alors pour voir un tableau, pour lire un livre, pour consulter un dictionnaire ou prendre connaissance d'une critique, il faudra disposer d'un accès Internet et payer.
Certes me direz-vous, on va mettre en place des tarifs sociaux de l'Internet. Mais comme le contenu sera facturé au volume, ce seront des choses qu'on ne pourra " plus s'offrir".
Vous me direz aussi que les médiathèques sont gratuites, et les bibliothèques, désertes. Certes mais elles existent encore.
Cela laisserait sur le carreau une partie de ceux qui poursuivent l'évolution anthropologique de l'être humain par son versant culturel. Tous y participent également bien sûr, et personne n'en est propriétaire. Mais nous sommes peut-être quelques uns à jeter là-dessus un regard, sinon inquiet, du moins maternel, parce que ce n'est pas aussi solide, ni aussi fragile que cela.
Cela est plus qu'on pourrait le penser dans le sujet qui nous occupe. Si instaurer un autre dans l'opération artistique devient une nécessité, à la fois pour rendre compte que notre "nature" désormais est sociale en tant qu'elle est humaine, et donc "culturelle", et à la fois pour rendre compte des découvertes, contemporaines aux précédentes, des disciplines " psy", alors on doit avouer qu'on est en face de deux courants culturels : le courant qui se répandra chez les gens ayant accès au dédoublement et à la multiplication offerts par les technologies de l'Internet, et le courant qui circule chez les gens dont la culture est encore " papier", ou orale, et donc avec des caractéristiques différentes (vitesse de propagation notamment).
Inversement d'ailleurs, il n'est pas impossible que d'autres aspects de la culture Internet produisent des individus différents (plus " en surface " qu'en profondeur etc.)
La question qui m'intéresse est de savoir comment, notamment mais pas seulement dans les domaines de l'écrit, c'est à dire dans le domaine de la production artistique en général, le fait de pouvoir être de facto plusieurs, ce qui n'était offert qu'à titre individuel à l'auteur par son pseudo, ou au comédien par son nom de scène, irrigue et nourrit maintenant, et plus largement encore que la création artistique, une mutation culturelle humaine.
Mener cela par une réflexion purement intellectuelle serait renier l'essence même de ce projet. C'est à travers la création multiple que ce type de démarche peut exposer ses propres voies. Ce n'est qu'en les faisant exister que nous pourrons " décalquer " la structure de nos projets, et tenter de voir comment cette structure entre en écho plus largement avec la sociologie, la psychanalyse, et même d'autres questions plus larges sociologiquement (Cf. L'artiste pluriel etc.)
Initialement, il s'agissait d'un roman dont les personnages seraient mes avatars sur Internet. Ainsi leurs répliques étaient constituées, de facto, par ce que ces avatars écrivaient sur leur page Facebook et autres.
Étant une zélote de la secte du moindre effort, je parvenais ainsi à écrire un roman dont les répliques, ainsi que l'histoire, s'écrivaient en quelque sorte " toutes seules".
On me dira que ce terme de " toutes seules" est un peu ironique pour une fille qui a autant de monde dans sa tête, considéré que c'est moi qui écris tout de même toutes leurs répliques, à ces braves gens (mes avatars).
Certes, mais ce qui est " gratuit", c'est le déroulement de l'intrigue, puisqu'elle se crée de facto par les réponses que se font mes avatars.
En attribuant par exemple à mon avatar un nom de héros de roman masculin (Jehoël), je renvoie directement au titre du roman, l'Ensorcelée, je deviens ainsi, en face de l'abbé posé par ce nom, l'amoureuse en question, et je crée par là-même le début d'une structure en miroir, comme le disait John Moullard, cet immense plasticien du XXIème siècle.
D'autre part, certaines personnes non prévenues, répondant aux répliques de mes avatars, entrent dans la danse et me fournissent de réelles répliques "gratuites". Ils augmentent le roman qui devient de facto à plusieurs voix, dont certaines ne savent pas qu'elles sont auteur.
On voit quelle place est tenue, en tant que dispositif de soutien, par les espaces offerts par Internet à ce jeu de miroir. Je pratiquais déjà ces démarches du temps de la machine à écrire, mais les blogs et les avatars, permettant de créer gratuitement autant de miroirs narratifs que nécessaires, rendaient les possibilités multipliable à l'infini.
Entre la nécessité de la création des instances que sont les avatars, et la gratuité de l'infini, a émergé ce territoire de la légitimité du jeu. S'il m'arrive encore, beaucoup plus rarement, de créer un personnage, c'est pour rendre compte du déplacement d'un autre, parce que mon planétarium est pourvu, maintenant.
Et c'est dans cette légitimité que s'est développée la seconde phase du projet des Montreurs de Marionnettes.
Si j'ai créé ces différents univers, ce n'est pas gratuitement. Même si les besoins se sont étoffés depuis l'origine.
Tout est parti du temps (on écrivait encore à la main à l'époque) où je m'entrainais à écrire indifféremment au masculin ou au féminin sans me raturer. J'ai ensuite étendu ces tentatives à toutes les formes d'intériorité visées par des discriminations : militaires de carrière, prêtres, juifs, etc.
Tout comme le Zelig de Woody Allen, je devenais chacun d'eux par l'écriture. On devine la fête que fut le passage au multimedia puis à l'Internet.
Mes créations artistiques ont naturellement suivi ce mouvement. Je les distribuais dans un horizon qui était incompatible avec une réception par des gens toujours plus ou moins prisonniers d'un regard, d'une communauté, d'une culture, ce qui restreignaient leur capacité à encaisser la cohérence d'un flux aussi large d'incohérences.
L'incapacité des lecteurs de maisons d'éditions à suivre cet apparent manque de cohérence, m'avait averti de ne pas poursuivre dans cette voie pour les œuvres d'art. Il était proprement inconcevable pour eux de relier un tel ensemble à une seule personne.
Il était également plus simple pour moi de déléguer certains thèmes à certaines instances en moi de la créatrice, cela facilitait le classement et les filiations.
Je me suis alors dit qu'il devait exister d'autres auteurs réunissant ces caractéristiques :
- Ne pas pouvoir montrer à telle partie du public telle facette de leur personne, avoir donc besoin d'un autre personna.
- Que l'espace d'expression de cet autre personna soit réellement différent, et incapable, per se, d'accueillir les débordements du précédent pour des raisons de cohérence narrative. Et cependant que ces débordements créent en soi, un nouvel univers capable d'accueillir le nouveau personnage.
- Que ces espaces aient si possible entre eux des liens. Peu importe la nature de ces liens, mais qu'ils permettent des jeux et des répons entre les espaces. Si totalement cloisonné me va aussi, j'aime qu'il y ait des jeux de miroirs.
- Utilisation éventuelle des possibilités offertes par Internet à ce jeu : réseaux sociaux, blogs, espaces virtuels type "second life", espaces de présentation graphiques, sonores, ou multimedia, bref, tout ce à quoi on se connecte par un login et un password.
Il s'agit précisément du contraire. Un de mes avatars ne pourrait pas peindre ce que peint un autre. Il ne pourrait décemment pas.
C'est au sein de cette décence que je m'ennuie, et je pense que nous sommes nombreuses à ressentir cela. Je n'ai rien à faire de peindre impressionniste ou cubiste ou pas du tout, ce que je veux avoir la liberté de faire c'est être blanche et noir, en étant chacun d'elles tour à tour, puis tour à tour de leur cracher dessus.
Je veux pouvoir cracher sur mes propres tombes sans m'encombrer de la fameuse cohérence qui régit ce dont le bourgeois dispose en matière de goût pour l'art, c'est à dire pourvu qu'il le puisse comprendre.
Même si on le lui explique patiemment, bien sûr, et que cela rassure la partie de son porte-monnaie qu'il a mise dedans.
On me dira " Quid de votre style personnel, là dedans". Il est simple à comprendre dans ce contexte que la notion ne rencontre pas vraiment d'écho en moi, justement. J'avoue que le style Keith Haring, reconnaissable à un kilomètre, m'est étranger. Recommencer deux fois la même manera ne me viendrait pas à l'idée.
Le premier objectif d'un espace commun (type Groupe Google fermé, avec une page FB pour ratisser les impétrants) est de nous permettre de discuter boutique, ce que nous ne pouvons pas tellement faire à l'extérieur avec ceux qui sont fiers de peindre à plat ou en volume ou du bleu ou flou ou pas fait ou mal fait...
Mais attention, il faudra montrer patte blanche, patte noire, patte grise, patte à pois, et patte écossaise. Sans être intégriste, il ne suffit pas de tenir un blog de chasseur du dimanche ou de s'appeler Josianedu77 sur un site de rencontres coquines pour faire quelque chose d'intéressant. Il faut au moins les deux :)
Cette démarche de miroirs intérieurs doit accompagner une vraie recherche, une sorte de "tendance mystique au pas-de-côté", version moderne du doute philosophique fondateur, et qui plus est en matière ontologique.
Les Montreurs de Marionnettes est aussi un lieu de réflexion sur les relations entre la fiction et la narration, mais en ce qu'elle entre en collision avec la réalité, non pas frontale mais au contraire dans la portière passager, pour la pousser du côté du jardin potager des univers parallèles.
Pour revenir au territoire de l'exercice, il ne s'agit pas non plus de figurer au livre des records du serial-writer qui a créé le plus d'avatars inutiles.
Voilà. Si le programme vous intéresse, vous savez où me trouver " en mp", évidemment. Après il faudra définir les modalités de fonctionnement en interne, mais je ne vais pas tout faire toute seule :D
Il ne serait peut-être pas inintéressant non plus de réfléchir à quelques mesures de sauvegarde concernant l'aspiration de la culture par l'Internet. Je sais que je vais agiter là de tristes chiffons, et que vous allez fuir pour retourner à vos frigos et micro-ondes, mais il le faut.
La possibilité d'être un autre anonyme a été exploitée sans délai et dans une large mesure par un grand nombre de gens. Cela a créé selon moi un nouvel au-delà culturel qu'il est impossible de ne pas prendre en compte pour expliquer la prétendue crise économique de l'Occident, mais c'est un autre sujet.
En parallèle, ce possible surmoi virtuel compte dans ses conditions déterminantes le libre accès à une culture, disons une bibliothèque virtuelle immense, cf. Wikipedia.
Que se passerait-il si un jour ces ressources devenaient plus rares parce que payantes, c'est à dire confisquées au profit de ceux qui peuvent en payer l'accès ?
Que se passerait-il si ces ressources en lignes devenaient plus difficile d'accès alors même que la version papier du savoir aurait disparu, tué par la même " crise économique", au profit des media en ligne ?
Imaginons par exemple que tous les éditeurs papier, presse, dictionnaires, manuels scolaires, aient disparu, fait faillite ou se soient reconverti dans le " numérique", et qu'on ne trouve plus du tout de dictionnaires ni de livres "papier", de livres d'art, mais uniquement les versions en ligne et " liseuses " de ces textes.
Imaginez ensuite que les fameux " ayant-droits" de ces œuvres ferment doucement le robinet gratuit, en le faisant payer de plus en plus cher.
Alors pour voir un tableau, pour lire un livre, pour consulter un dictionnaire ou prendre connaissance d'une critique, il faudra disposer d'un accès Internet et payer.
Certes me direz-vous, on va mettre en place des tarifs sociaux de l'Internet. Mais comme le contenu sera facturé au volume, ce seront des choses qu'on ne pourra " plus s'offrir".
Vous me direz aussi que les médiathèques sont gratuites, et les bibliothèques, désertes. Certes mais elles existent encore.
Cela laisserait sur le carreau une partie de ceux qui poursuivent l'évolution anthropologique de l'être humain par son versant culturel. Tous y participent également bien sûr, et personne n'en est propriétaire. Mais nous sommes peut-être quelques uns à jeter là-dessus un regard, sinon inquiet, du moins maternel, parce que ce n'est pas aussi solide, ni aussi fragile que cela.
Cela est plus qu'on pourrait le penser dans le sujet qui nous occupe. Si instaurer un autre dans l'opération artistique devient une nécessité, à la fois pour rendre compte que notre "nature" désormais est sociale en tant qu'elle est humaine, et donc "culturelle", et à la fois pour rendre compte des découvertes, contemporaines aux précédentes, des disciplines " psy", alors on doit avouer qu'on est en face de deux courants culturels : le courant qui se répandra chez les gens ayant accès au dédoublement et à la multiplication offerts par les technologies de l'Internet, et le courant qui circule chez les gens dont la culture est encore " papier", ou orale, et donc avec des caractéristiques différentes (vitesse de propagation notamment).
Inversement d'ailleurs, il n'est pas impossible que d'autres aspects de la culture Internet produisent des individus différents (plus " en surface " qu'en profondeur etc.)
La question qui m'intéresse est de savoir comment, notamment mais pas seulement dans les domaines de l'écrit, c'est à dire dans le domaine de la production artistique en général, le fait de pouvoir être de facto plusieurs, ce qui n'était offert qu'à titre individuel à l'auteur par son pseudo, ou au comédien par son nom de scène, irrigue et nourrit maintenant, et plus largement encore que la création artistique, une mutation culturelle humaine.
Mener cela par une réflexion purement intellectuelle serait renier l'essence même de ce projet. C'est à travers la création multiple que ce type de démarche peut exposer ses propres voies. Ce n'est qu'en les faisant exister que nous pourrons " décalquer " la structure de nos projets, et tenter de voir comment cette structure entre en écho plus largement avec la sociologie, la psychanalyse, et même d'autres questions plus larges sociologiquement (Cf. L'artiste pluriel etc.)
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