Rechercher dans ce blog / Find in this blog

samedi 27 février 2010

Une vie de playmobil

Je suis comme immobile dans sa contemplation intérieure, je suis tout en nous. Et lorsque je pense à autre chose, très vite, je m'en décroche, je repars dans la pensée de nous.

Lorsque je pense à elle, je ne pense qu'à cela, et j'ai du mal à penser à autre chose. 

Comme chaque jour est un long intervalle de souffrance, entre le moment où je m'éveille en me demandant si elle va bien, et la nuit où le sommeil me reprend enfin pour me délivrer de notre inexistence, d'un autre côté, je suis preneuse d'occupations.

Il faut donc que je reprenne ce blog, en attendant de pouvoir reprendre les autres. C'est de tous plus frivole, c'est plus facile. Il faut que j'écrive pour guérir, pour revivre, pour inverser ce courant de la vie qui s'enfuit hors de moi, pour aller toute en nous, là-bas.

Donc je vais faire un billet pour dire que c'est fou, et criminel, la quantité de pièces de playmobil que je peux aspirer. Celles que je vois à temps je les sauve, mais les plus petites, je les reconnais dans le bref envol où elles apparaissent, entre la cachette d'où l'aspiration les a dénichées, et le tuyau du Styx fatal dont le courant les emmène aux enfers de la déchetterie.

Je relis donc l'histoire des fêtes, sloup, ah le sextant du capitaine,  c'est Noêl, la carte au trésor du pirate, wouuf, l'anniversaire, et l'histoire, tic, un petit sceptre égyptien...

Voilà je sais, c'est minable, mais pour guérir, c'est pas mal. Et puis comme dit Véronique, quand on a personne, on se sent tellement minable, tout petit, abandonné...

Moi aussi je suis une pièce de Playmobil, déterrée de ma forteresse d'amour où je circulais en effeuillant du Rimbaud, dans d'effroyables machinations pour payer le perdreau. 

Arrachée hors des murailles que j'ai voulu abolir, je suis dans un courant plus puissant que moi, comme l'agneau mystique, mais sans fanion, sans rien, sans même quelqu'un à qui offrir l'amour en partage au soir du grand voyage.

Je vais retourner à la matière sans avoir vécu, comme un Constellation, qui embraye dans l'air brésilien dans le petit matin froid, qui sait qu'il ne passera pas les cols, mais qui préfère y disparaître que de mourir devant des terriens.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire