De même qu'on se fait emmerder la plume par des nolife, il faudrait qu'on se fasse dicter nos comportements par des petits branleurs qui font acheter leur vodka par leur grande soeur et à qui on donne 18/20 en dictée parce qu'ils ont su écrire leur nom sans faute.
Mais avant d'en venir là, je voudrais vous dire que la rédaction a eu la chance de pouvoir rencontrer les membres du collectif Reygnar & Antinyar, qui est ce qui se fait de plus hype en matière d'underground. Comme ils ne sortent que la nuit, et sur le Darknet, masqués et grimés de cirage noir pour rendre hommage aux esclaves des champs de coton, on a du mal à les trouver, et pourtant nous y parvînmes, car nous à la rédaxxion de Faken Youz, on n'est pas des fayottes de studio, on est des journalistes de terrain et on va se frotter au quotidien des vrais gens, nanmé.
Bon, donc le collectif Reygnar & Antinyar est parti du constat que la frénésie matérialiste de notre société consumériste a contaminé le champ de l'art. Il faut produire toujours plus d'art comme on cherche à augmenter la production de bagnoles, comme pour en abaisser le coût unitaire.
Suivant ainsi les courants émergents du recycling, de l'upcycling, du cross-selling et des graines germées, Reygnar & Antinyar promeut l'idée qu'il faut cesser d'encombrer la planète de nouvelles oeuvres d'art, il y en a déjà bien assez comme ça.
"Inutile de faire une nouvelle photo ou de créer une nouvelle image, il y en a largement assez comme ça, et des géniales, sur Internet, autant les réutiliser" professe ainsi Sandro Boticelli, la cheftaineuzeresse (1) du groupe, homosexuelle juive noire chauve borgne. "Au lieu de faire chauffer encore plus les data center, vous prenez une image qui existe, vous vous l'attribuez si vous avez des tendances narcissiques à satisfaire, et voilà", poursuit la propriétaireuzeresse de la galerie NoTalk-NoShow, qui a depuis longtemps supprimé les expos énergivores et se montre respectueuse de la planète non genrée et des minorités ethniques victimes de viols disctiminatoires, en publiant une liste de liens.
'Prenez mon nom d'artisteuzeresse, Sandro Botticelli, pourquoi encombrer les disques durs d'un nouveau nom alors que j'aimais bien celui-ci ? Il fait un peu exotique, catalogue de conférences de croisières pour bourgeois qui se piquent de poésie, c'est parfait, pas la peine d'en inventer un nouveau.
"Mais nous avons d'illustres prédécesseurs", poursuit celle qui fut responsable Tatoo-piercing-allaouakbar des Boutch Flamb chez The Oreal Cosmetics Dubaï, "Prenez Duchamp, il aurait pu peindre un nouveau tableau, ben non il a réutilisé la Joconde, inutile d'entasser encore de nouvelles œuvres, il l'avait compris". Bon, nous quand on l'expose, on enlève la moustache, parce que ça fait trop genré."
"Dailleur on a u l'accor du Ministère des cultures islamiques et juiveuzeresses et canaques et congoleses et vénézuéliennes et berichones pour créer une équipe qui va allé retouchez les tableau bourjois dans les musé", explique Maïkapa de Saint-Sétouf, responsable tampons et sextoys du collectif #hi5clito, proche elles aussi du mouvement #Nonothing. Munies de cutter et d'une bouteille de #White-Black-Beur Spirit, elles effacent des toiles tout ce qui est barbe, système pileux, attributs primaires comme les seins ou les bites, mais aussi caractères sexuels secondaires comme courbes des hanches, musculature etc.
Voici par exemple la version expurgée non-genrée de cette véritable insulte à l'esprit qu'était le tableau Nos causa belli sumus avant de faire l'objet d'une cover par Sabine Pourlèche-Nomen, artiste antigenre du collectif.
Bon, ben voilà, résultat, j'ai plus la place pour le trucs des lycéens, donc je vais caser un mini-truc dans la veine du Guignol et du théâtre. Nous avons vu donc que les mères qui emmènent leurs enfants au Guignol familiarisent ces derniers avec les codes de l'espace de la représentation dramatique en général, salle, public, scène, et pour finir le contenu, le spectacle ou la pièce.
La première chose importante ici est le dédoublement. C'est le fil conducteur de tous les actes. Le public dédouble la société, qui sait qu'elle assiste à un spectacle qui double le contenu de la pièce. La scène matérialise l'imaginaire, et le public comprend alors (peu à peu, ce sont des enfants, mais tout de même), car le miroir réfléchit, qu'une fois sortis du Guignol, ils feront société et assisteront à la mise en spectacle, par telle ou telle corporation, de la réalité. Ils sauront que le clergé joue la pièce écrite par le Pape et mise en scène par l'évêque, et ceci leur fournit le recul nécessaire pour se comporter avec dignité et diplomatie et dignité sur la scène réelle de la comédie humaine.
Donc on note :
dédoublement de la scène (représentation) -->(ouvre la possibilité de) recul de jugement.
Je laisse volontairement pour le moment le flou dans "ouvre la possibilité de".
Seconde chose importante, un peu plus complexe. Le théâtre grec est à la société d'aujourd'hui ce que le Guignol de l'enfant est à l'éducation du citoyen. L'analogie est à double aspect, le premier temporel, le second social.
Temporellement, l'échelle entre la Grèce antique et aujourd'hui n'est pas la même qu'entre l'enfance et l'âge adulte du même spectateur aujourd'hui. Et pourtant, je pense qu'on peut établir cet aspect de l'analogie. Si notre civilisation aborde les thèmes qui l'agitent aujourd'hui, c'est parce que le théâtre grec a eu lieu, tout comme l'adulte comprend d'autant mieux les codes du théâtre qu'il a ét éà Guignol enfant.
Lorsque l'enfant entend pour la première fois ses voisins répondre "Bonjour Guignol", au "Bonjour les enfants" de la marionnette, ce n'est pas qu'une mise à niveau qui s'opère, lui permettant ainsi de savoir aussi bien que ceux qui sont déjà venus qui est Guignol, et de prendre ainsi le train qui le conduira, d'aiguillage en aiguillage, vers la compréhension de la pièce. Il y va également de la transmission de conventions.
Ainsi le savoir implicite de l'enfant enregistre-t-il, donc au niveau meta, qu'au début d'une pièce on présente plus ou moins les personnages et l'action, qu'on "plante le décor" sans quoi personne ne sait de quoi il retourne.
De même notre matériel épigénétique a pu enregistrer certains codes au temps de la Grèce antique, codent qui sous-tendent nos comportements actuels. Et ainsi, notre "société", en ce sens, là où nous "faisons civilisation commune", mettons l'Euroepe, dispose-telle non seulement d'une boîte à outils conceptuelle, mais encore sensorielle, pour appréhender nos représentations d'art dramatique.
C'est là où arrive le troisième point, mais comme on m'a dit qu'il faut mettre des cliffhanger entre les saisons si je veux avoir les audiences de Netflix, je coupe.
(1) Je dédie les formes féminines outrageuses de cette article aux crétines de la télé suisse.
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