Rechercher dans ce blog / Find in this blog

dimanche 29 mars 2020

Le retour du refoulé (corona)

Pour ceux qui se demandent ce que c'est que le refoulement, en voici un bel exemple tiré de la presse sur le virus :

" Troubles gastriques, ces symptômes précoces du virus qu'on n'avait pas perçus au début, et qui permettent de confirmer les soupçons plus vite que la toux ou la fièvre".

Inconsciemment, vous ne voulez pas que ce virus soit une maladie grave. Vous voulez qu'il soit une petite grippe.

Donc chaque fois qu'on va vous parler de problèmes intestinaux, vous allez refouler ce signe pourtant réel et évident dans l'inconscient, et attendre que le patient tousse, afin qu'il ait bien la maladie que vous souhaitez qu'il aie.

Une fois que vous aurez admis que cette maladie est bien plus qu'une grippe, alors le déni des signes va tomber, et lorsque le malade aura des douleurs abdominales, vous allez les voir, les entendre, vous n'y serez plus ni aveugle ni sourd, vous les prendrez en compte, mais le refoulé refera surface, et brutalement vous vous souviendrez qu'on vous en parlait depuis le début.

Ces signes que vous aviez refoulés dans l'inconscient, il vont soudain vous apparaître, ah mais oui, ils sont bien plus précoces que la toux, et si on les utilisait ? Tout cela parce que vous avez enfin admis que cette maladie n'est pas une grippe. 

Vous voyez à quel point il est vrai de dire qu'on ne voie que ce que l'on veut voir, et qu'il n'est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Vos perceptions, qu vous pensez premières en bons phénoménologues, sont asservies à vos croyances.
Bien.

Mais ce qui m'intéresse là-dedans, vous vous en doutez, c'est le passage de l'individuel au collectif. Ce sentiment que je viens de décrire, vous le ressentez intérieurement, et vous ressentez qu'il est évident qu'il se produit et ne peut se produire qu'à l'intérieur d'un seul esprit. Le mien, le vôtre...

Alors comment se fait-il que le lieu de son émergence soit, non pas votre esprit ou le mien, mais bien les media et autres espaces collectifs ?

C'est parce que nous avons remarqué que dans les media, on annonce bien tardivement la survenue l' "apparition" de symptômes précoces qu'on n'a pas envie de voir, c'est parce que donc nous remarquons dans les media ce refoulement collectif que nous devons bien admettre que, à l'introspection, il est présent en chacun de nous. 

Et c'est d'ailleurs, même si je m'en méfie, une évidence. Il est évident que le sentiment collectif, remonte s’agrège depuis les processus individuels. Et c'est déjà pas mal.
Prenons une rédaction de télévision, imaginons les conférence de rédaction, et amusez-vous à trouver la réplique que chacun va servir histoire qu'on n'aborde pas le sujet.

Ainsi, le silence se construit, partout, petit à petit, et plus aucun media n'en parle parce que, individuellement, chacun de nous n'a pas envie d'en parler. Et puis la tendance va s'inverser un jour. Un jour untel sera prêt à admettre que la maladie est plus grave qu'une simple grippe, et il va cliquer sur le lien correspondant, et le succès de l'article va en entraîner un second, et ainsi les gens vont se convaincre un par un qu'on doit regarder en face que la maladie est grave : le thème est devenu "conscient", il a été ramené à la conscience depuis l'inconscient où on le tenait refoulé. 

 La question qu'on peut se poser par ailleurs est celle de la structure de stockage de l'inconscient individuel. Pour le collectif, c'est une sorte de silence, une zone où les clics se maintiennent en dessous de 10... Le sujet fait moins de 10 vues sur YT, on l'enterre... 

Mais pour chacun de nous ? Comment stocker quelque chose mais sans le rendre disponible ? Je ramasse les copies dans une heure.

Maintenant pour revenir à la question principale, elle est celle, pourrait-on dire, de la représentation (nous y revoilà) du phénomène.  Je serais prêt à parier qu'il y a du quantique là-dedans, sous la forme suivante : si vous demandez à chacun son avis, vous allez poser la question sous forme binaire : "A votre avis, l'épidémie est-elle grave ou bénigne ?". Donc la réponse est binaire. La réponse est soit blanc, soit noir.

Chacun ne peut fournir qu'une seule des deux seules face de la pièce, et on s'attendrait donc à ce que statistiquement, le résultat de mille interrogations où chacun ne peut répondre que blanc ou noir soit proche de 50 % de chaque occurrence :)

Eh bien non. La foule, le collectif va manifester sa nature ondulatoire par le fait que les gens répondent "pour faire bien". En fait ils disent une chose, et en pensent une autre, celle-là même qui va régir leurs agissements (ne pas relayer l'info sur les douleurs précoces qui signent plus grave que la grippe).

Donc au début de l'épidémie, on aura un résultat à 60 % pour la réponse "Ce n'est qu'une grippe", et un mois plus tard, on aura 60 % de "c'est plus grave" tandis que chacun des individus donnera toujours une réponse considérée comme un sur deux.

 Pour le redire autrement : Vu à l'échelle individuelle, le répondant sondé corpusculaire, n'y connaissant rien, donne une réponse au hasard, donc on a 50 % comme le tirage d'une boule dans un sac. Et pourtant, quand on compile les résultats, on a 60 % de blancs.(1)

Et si on regarde les actes manqués et autres révélateurs, on aura 70 % blancs, qui appréhendent d'affronter ce qu'ils pensent pourtant être la vérité, c'est plus grave. Les faits révèlent, remettent au jour ce qui est dissimulé dans l'inconscient par le geste de refoulement.

Le comportement ondulatoire de l'espace collectif révèle que chacun des corpuscules appréhendé, observé, est, en fait, intérieurement, dans un espace où cette propriété n'est pas mesurable, à 60/40, soit lors du premier sondage, par trouille, soit dans le second à 40/60 en faisant face à la réalité.

Dans le second espace , on a peur, dans le quatrième on fanfaronne, mais la réalité collective est là pour nous rappeler que, majoritairement, nous mettons le sujet gênant sous le tapis. D'où les émissions "démasqueurs de scandale", signes permettant d'anticiper le retournement de tendance.

(1) Je sais bien que ce n'est pas ainsi qu'ils raisonnent en MEcaQ. Je sais que c'est l'inverse à savoir : Du fait que 70 % des électrons du flux mesuré sont polarisés + et 30% sont mesurés -, je déduis que chacun des électrons, est à titre individuel, dans un état superposé 70 % + / 30 % -

Ce qui m'intéresse ici ce sont deux choses : 1 - le transfert inverse, à savoir, comment opèrent les mécanismes qui font que, si chacun de nous est persuadé individuellement que ce n'est pas grave, alors, les media n'en parlent pas (et là, certes, s'amorce le mécanisme de feed-back : la foule à son tour me rassure), et 2 -

mardi 24 mars 2020

L'air du temps

 Au fait pour les ceusses qui aiment mon style décalatoire et provocatif, j'ai mis ici quelques images qui vont contre l'air du temps, histoire de ventiler les virus.

Fact checking : Non, la France n'est pas en manque de stocks de virus, 24 millions en ont été commandés sous la présidence de Félix Faure, puis 240 millions sous Edgar Faure, puis un million sous Debussy, ils vont être livrés prochainement aux soignants. Bref, Mme Buyzenun et Mme Batch-a-lot ont acheté un packson, il n'y a rien à déclarer.

De fausses rumeurs affirment que le virus porte un masque pour circuler afin de tromper les joggers et les fêtards. C'est faux, il n'a jamais été question d'autoriser ce farceur à sortir après 22 heures.



 Sinon, j'ai vu une vidéo sur les Américains : ils pensent qu'il faut défendre leur famille en tirant au pistolet sur les Indiens. Cela n'a guère évolué depuis plus de deux siècles, ils sont fidèles à leurs vieux mythes.


 Pareil pour l'Économie. Faut être un Américain pour croire qu'un billet de cent balles va faire des petits. Et même tant qu'à la fin on sera assis sur une pyramide de biftons. 

Oh ne ricanez pas, les Français, ce n'est guère mieux. Eux, ils pensent qu'en entrant dans les bonnes grâces de Mme de La Pomponne du Dard, cousine du Roy, ce dernier vous octroiera privilège exclusif de fabriquer des chaussures pour l'armée, la fonction publique, et plus généralement la France, et que ce sera interdit à tous les autres, seul moyen pour un gentilhomme de conserver un marché.

France cul écrit : " Un souci littéraire du soin 
Nombre de romans français contemporains participent de ce qu'on pourrait qualifier d'une forme de thérapeutique  littéraire, comme un souci litéraire du soin à apporter pour 'réparer le monde'... "

C'est bien vrai. Non seulement c'est pas de la littérature, c'est du business, mais en plus, c'est mal écrit, de la merde.

Sinon, dans le temps, on aurait, à Lourdes, formé une procession pour chasser le virus. Nombre seraient nasfrez, nombre seroient morts, m'enfin le virus eût été chassé. Aujourd'hui on ferme Lourdes pour se planquer du virus. On est vraiment devenus une civilisation de tapettes.

Parmi les journalistes, Gilles Paris a un style supportable

Je voulais dire d'autres conneries mais je m'en souviens plus...




lundi 16 mars 2020

Bugne ou beignet, baptistère

Cette nuit, je devais partir au bord de la mer avec des amis pour le week-end. On faisait la tournée des magasins pour les provisions et autres articles. Et à un moment, ils avisent un escalier qui s'enfonce dans le sol, à même la terre. Sans fronton, sans décor ni inscription, les marches nues. 

Vue arrangée

Ils commencent à descendre l'escalier, non sans peur. Nous partagions, privilège du rêve, cette terreur grandissante : nous savions aller vers quelque terrible révélation. Quelque chose ou quelqu'un nous attendait en bas. L'angoisse dut avoir sur moi plus d'effet, puisqu'après les avoir stoppés plusieurs fois, je décidais de renoncer à la descente, et les laissais poursuivre.

Remontée au dehors, je reprends la voiture et je finis les courses. Autre privilège du rêve, le week-end est effacé et je les retrouve le lundi, terriblement changés. Je sais qu'ils ont vu ce qu'il y avait au fonds, et qu'en une certaine manière, ils sont restés là-bas, bien que leurs personnes soient présentes dans le monde.  

Je m'éveille alors, pleine de l'angoisse du cauchemar, et d'une certaine manière, il se poursuit dans la réalité : marchant dans les couloirs de la maison, je réactive celui de Dominique Hélie dans le Caméléon Mystique de Maurice Fourré. Il se voit s'éveillant au côté de sa logeuse, tuée par lui dans leur lit de débauche.

J'ai peur de trouver le cadavre de L démembré dans son lit, et d'avoir à me dire "Il n'y a que toi qui ait pu faire cela". Et j'englobe B, une autre fille, dans la nuit de tuerie. Bien sûr, la clarté de la conscience revenant, je n'irai pas jusqu'à ouvrir la porte de leur chambre pour vérifier, je suis sûre que c'est un rêve.

Là je prends conscience de la part de rejet refoulé de leur présence, l'une responsable de celle de l'autre. Et bien sûr je sais la vérité qui m'attendait au fonds de l'escalier. Elle m'impose la présence de B alors que je souhaiterais celle d'A. Je sais que même si L et B étaient absentes, c'est moi-même qui aurait à m'imposer de ne pas tuer A !

J'ai d'ailleurs entendu une psychiatre à la radio dire à propos des victimes de violences sexuelles de la part des gynécologues et chirurgiens (Affaire Le Scouarnec) : "Ne vous y trompez pas, il s'agit non pas de pulsions sexuelles, mais bien de pulsions meurtrières".

Alors "En faisant l'amour, on obéit à la mort". Voilà qui éclaire d'un autre jour la chasteté préconisée par les religions. Il s'agit non pas d'un mépris du corps, mais d'une manière d'aspirer à une vie qui ne passe pas par lui.

On se fustige alors pour tenir en respect cet appétit envahissant.

Mais alors, que faire de l'amour, là-dedans. Car il y a de l'amour. Peut-être trop d'ailleurs. Trop d'amour tue l'amour, et en fait un sentiment qui n'a pas sa place dans le concert des actions de la vie humaine. C'est en trop, une production qui s'articule hélas à la libido, et donc, puisque la libido est au service de la fonction de reproduction, à l'activité sexuelle. Mais c'est décorrélé en profondeur. Cela se réactive en surface quand il faut trouver un activateur de la libido, et qu'il n'y a plus que celui-là.

Au fait, si vous voulez voir décrit un superbe délire cohérent (psychotique ?) bien construit, avec injonction du fétiche, réaménagement des indices en faisceau convergent, torture des formules de nombres et de mots, réquisition abusive des références (Césarin Labinette), détournement des indices (St Jean, St Nicolas), embauche des voisins dans l'expérience, contrats imaginaires, logorrhée sur le motif, enfin un festival, écoutez cette émission.

https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/la-poesie-arme-de-reenchantement-massive-34-paul-boens-a-la-chasse-au-tresor-de-rimbaud

Comme dans le titre de cet article, qui fait boucler le nom de la logeuse de Dominique avec le baptistère qui m'a servi de départ pour l'escalier, dans le langage, "tout communique", comme les pièces de la maison dans le film Mon Oncle.


L'espace du langage est une maison minée de trous de vers, où toutes les pièces communiquent par le fonds des tiroirs, les plafonds, etc.

Pour preuve le degré de cohérence des délires des psychotiques. Aucun écrivain n'arrive à exploiter le réel comme ils le font, pour y déceler des mystérieuses correspondances qu'on les chargés de révéler. 

La densité de liens qu'ils sont capables de créer est ahurissante. J'ai assisté à une assemblée de gens de cet acabit, c'est impressionnant. J'étais assise à côté d'un gars qui, avant la conférence, m'a fait un plan mystique de Paris : chaque pissotière est une base secrète, quant aux grands établissements type immeuble de l'EDF, c'est le siège intergalactique des chevaliers de l'Ordre du septième sceau violet, affilié à la branche d'Orion par sa belle-mère.

(1)

Bien, sinon, une autre remarque. 100 personnes sont confrontées à une maladie. 80 en réchappent facilement, et 20 trépassent. La première analyse est de dire que les 20 sont des vieux qui ne tiennent pas la bataille. Comme on a aussi des jeunes qui tombent très malades, on dit que "la plupart du temps", ça se passe bien. On entend alors que "dans 80 % des cas " on se remet facilement de cette maladie, et que bon, dans 20 % des cas, ça se passe mal, mais bon, ce sont quand même des vieux.

Et puis, tout de même, il y a des jeunes en bonne santé sans antécédents qu'on n'arrive pas à sauver. C'est parce qu'il faut réaliser que les chiffres reflètent la manière dont on les lit. Ici on lit ces statistiques à travers notre grille habituelle de la grippe : les jeunes s'en sortent, les vieux y passent.

Comme j'ai eu l'occasion de le présenter, non seulement lors de l'exemple du moteur en panne, https://formesens.wordpress.com/2015/06/13/probabilites-de-panne-du-moteur/ mais encore justement sur l'impact d'une maladie (article à retrouver), il y a une autre façon de lire ces chiffres. Elle est la suivante :

Lorsque 100 personnes rencontrent la maladie, 80 rencontrent la forme bénigne, 20 rencontrent la forme grave. Sur les 80 premiers, tout le monde s'en sort, et sur la forme grave, tout le monde y passe.
 
0 % si vous rencontrez la forme faible
100 % si vous rencontrez la forme sévère.
Donc en fait, on en revient là, la statistique est la suivante, soit vous rencontrez la forme faible, soit la forme grave, c'est 1 sur deux, 1/2 donc c'est 50/50, donc en réalité, la probabilité de mourir d'un contact du virus dépend de celle que vous avez de croiser une des deux formes, donc inconnue. Au mieux, elle est de 50 %



Alors, on reformule correctement : "Pourquoi certaines personnes plutôt que d'autres rencontrent-elles la forme sévère du virus ? "


(1) un "Mundgawi" germanique pourrait être à l'origine du "Montjoie" de "Montjoie St Denis !".


samedi 7 mars 2020

Le paradoxe de la dresseuse de zèbres


En ces temps troublés, on voit beaucoup d'arnaque à l'isolation de l'habitat. Cette dernière est comme toutes ses sœurs, une arnaque à la domination, et donc une relation amoureuse.

L'arnaqueur arnaque la victime avec son consentement, sinon c'est pas une arnaque, c'est un vol à l'arraché. La vraie arnaque est une séance d'hypnose, même si elle dure des années. Pendant ce temps, l'artiste emporte morceau à morceau la fortune ou le patrimoine de la victime, dans le délice de cette dernière qui jouit.

De quoi jouit la victime ? Non pas de se faire dépouiller, personne n'aime.

Non, elle jouit de laisser fonctionner en elle la part passive de la relation sexuelle, c'est à dire, au moins pendant la durée de consommation de l'acte, enfin, être au centre de l'attention de l'être qui la domine, qui lui mange le ventre, mais qui au moins, enfin, lui donne toute son attention.

Symétriquement, le fauve est dégoûté par sa proie. Il s'en veut de devoir manger cette saleté répugnante, cet être faible et minable. Mais il doit le faire. Et arnaqueur, c'est comme avocat, poète, peintre, psy ou comédien, c'est un vrai métier, c'est à dire qu'on ne peut pas l'exercer sans s'y investir personnellement, contrairement aux métiers qui gagnent de l'argent, qu'on peut exercer distraitement en laissant aller les choses.

Comme le chirurgien qui doit avoir, à la fin de l'opération, la tumeur sur la table et non plus dans le corps du patient, l'artiste arnaqueur doit avoir, à la fin de l'opération, le pognon sur le compte de sa société-écran, et plus sur celui du client. C'est ou l'un ou l'autre, mathématique, pas la place pour tergiverser, pour se demander si le débat.

La dominatrice séduit l'intellectuel, elle flatte sa fierté parce qu'elle sait se montrer plus smart que lui. Elle lui dit "Je vous ai manqué ? "

Il lui dit, je ris, non de votre réplique, mais du fait que, en général, c'est moi qui la sers.Bien qu'étant la dominatrice, tout de ce dont elle se nourrit, c'est de moi, uniquement si je cède à lui répondre.

Ou alors, l'homme peut, en apparence seulement, biaiser : Il lui dit "why this question ? "

Espérant que l'autre se découvre (S'il vient au yacht club, c'est parce qu'il vient voir tous les jours ses maillots de bain au bord de la piscine.)

Mais dès qu'il permet à sa maîtresse de continuer les investigations, il perd un petit pouce de terrain. Leur familiarité grandit, l'espace entre eux s'étrécit, et il viendra un jour où l'intimité ainsi conquise lui permettra de poser plus facilement ses questions franches. Vous êtes marié, vous gagnez combien ?

Sinon j'ai enfin résolu un paradoxe, c'est que je ne comprenais pas comment les chansons de rap (français) peuvent soulever l'enthousiasme  de millions de jeunes en étant aussi débiles.

Je ne comprenais pas comment des textes aussi insipides pouvaient déclencher des commentaires dithyrambiques, on aurait dit que ces pauvres jeunes gens allaient défaillir devant ces brouillons de CM2.

J'ai enfin compris, c'est tout simplement qu'au royaume des analphabètes, les illettrés sont rois. Certes leurs paroles sont d'une imbécilité affligeante, mais ceux qui les écoutent sont tellement déculturés que la moindre vibration de la plume leur provoque des trépidations dans le fondement .

Par exemple, vous prenez quelque chose comme "Bats les couilles d'l'Himalaya, bats les couilles, j'vise plus l'sommet", qui fait se pâmer des millions de fidèles, et vous vous demandez ce qu'ils ont bien pu trouver à ce vers. La réponse est en ligne : comme ils ne savent pas ce que c'est que l'Himalaya, ils trouvent ce joyau exotique :

"En ouverture de son couplet et du morceau,A fait référence à l'Himalaya, un des plus grands ensemble de chaînes de montagnes au monde, tant par la hauteur des sommets qui la composent que par son étendue. Le plus notable n'est autre que l'Everest, sommet le plus haut du monde culminant à plus de 8800 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Par cette référence, A exprime à quel point le succès et le chemin parcouru par le duo sont importants. La comparaison avec “le toit du monde” représentant l'ambition démesurée des deux frères.
À ses débuts, le duo visait le sommet, l'ascension de la montagne représentant la leur dans le monde de la musique. L'ayant maintenant atteint, ils ne semblent plus y accorder autant d'importance. Leurs priorités ont changées.
Source Genius, que l'illettré borgne recopie en tirant la langue.

Le sommet le plus haut du monde, et qui culmine. Avec "changées " on remarque cette tendance lourde de l'intellectuel à accorder désormais tout ce qui ressemble à un participe passé avec le sujet, ou disons, le héros de l'histoire qu'il sent confusément être ici les priorités.

Là où cela devient carrément drôle, c'est quand le crétin ne réalise pas que le sujet est lui-même, et qu'il se pique de cette écriture inclusive qui nous vient de l'irrésistible tsunami LGBT Dieu bénisse les gouines, fleur de l'humanité. On voit d'ailleurs ce haut-lieu du gougnotage que fut Lesbos transformé en stand de tir à Syrien réchappé des bombes, c'est un grand progrès.

C'est donc un homme qui aborde une femme sur un site de rencontres en ligne :

 Inutile de dire que ça décourage le prétendant vite fait, il s'enfuit tenter de placer sa queue ailleurs, là où c'est plus simple.

Remarquez que l'homme tutoie spontanément la femme, servante à disposition. Mais il y a bien pire. Je vous ferai tenir quelque jour un florilège des formules employées par le mâle pour aborder les filles sur les sites de rencontres. C'est gratiné.

Autre exemple, vous vous demandez ce qu'il y a de génial à écrire :

" J'fais qu'des sons qui tuent, mec j'ai compris l'truc, en vrai j'donne aux cochons de la confiture"

La réponse est dans les commentaires :

1:57 "En vrai j'donne aux cochons de la confiture" ça veut dire qu'il donne quelque chose de précieux à quelqu'un qui ne le mérite pas. On va finir diabétique.
 
111
CRK_V pourquoi il méritent pas

C un être humain



D'ailleurs, à les lire, on comprend mieux :

  • "Cette prod' incroyable sur laquelle l'empereur, le partouzeur, glisse et enfile à merveille... Le mec cale "fromage qui pue" dans son flow et ça passe crème" 

C'est vrai qu'arriver à dire "fromage qui pue", pour un chanteur c'est un exploit "incroyable"


L'empereur le désanusseur, le partouseur, le maître crémier, le maître spermier.
44
Le George Brassens du rap, l'empereur pornographe de l'orthographe

Et à propos d'orthographe, on voit qu'on a affaire à des connaisseurs...

Délicieux également quand la brute épaisse, qui ne se lasse pas de proclamer l'énorme taille de son zizi, ainsi que l'énorme virilité des organes sexuels en général, féminise d'un coup ses glandes génitales :

j'ai toujours la bi*te dure Deux grosses testi cules (deux), je garde ces put*ains en visu J'avance sous l'étoile de Sirius, sal*ope ne soit pas ambiguë (pu-pu-pu-pu*te)

En fait le rap tire sa gloire de l'imbécillité de son public. Impossible donc de le critiquer puisque la vox populi qui les porte aux nues vous vouera aux gémonies (1). Il n'y a plus qu'à attendre un millénaire qu'ils retournent dans une école digne de ce nom.

Alors on va me dire non mais là tu prends les pires, y'a des rappeurs "à texte", des intellos. Et de me mettre sous le nez des copies de troisième qui, il est vrai, disent un peu moins "putes" et "couilles".

Je vous mets en annexe le texte intégral des chefs-d’œuvre, que vous puissiez juger ce qui arrache des cris de "c'est un génie " aux analphabètes.

Tant qu'on est dans le registre de la création littéraire, une image amusante trouvée sur un site qui invite les jeunes écrivaines à publier leurs œuvres en ligne :



Super héros a une cape, super héros a des super-pouvoir donnés par les cacahuètes. Mais comme 90 % des sujets traités par tes petits crétins de camarade, mon chéri.  "De mémoire", on dit, pas "de souvenir", le 1 % restant étant constitué des dinosaures et des zombies.

Ah non, il y tout ce qui est seigneur des anneaux Harry Schpotter et magie

Le thème "super-héros" est en fait traité par la moitié de la planète, du CM2 à Disney. Il n'y a pas comme l'impuissant pour se régaler de clips BBC, comme disait ma grand mère, cette sainte femme.

En gros, ce site de création littéraire, c'est tout du sous-Seigneur des anneaux, conneries pseudo-magiques à peine bon pour une quête dans Wow. Des débiles...Mais bon, je préfère encore ça que le régime religio-nazi des mollahs qui en usent comme au moyen-âge.Quoi que, entre la connerie émasculée qui pue le marshmallow kawaï de lvmh d'un côté et la rapêuse connerie à moustaches qui pue la kalash restée entre les cuisses... j'hésite longuement.

En fait, c'est triste à pleurer. Notre civilisation est tellement violente que les enfants rêvent d'être des super-héros qui résistent à son agressivité grâce à une armure invincible, et qui se défont des agresseurs que sont devenus les incompréhensibles autres et les adultes en les foudroyant d'un regard laser.

C'est un peu comme le manga. On ne peut le critiquer sans se faire traiter de vieille conne qui dénigre tout ce qui est contemporain. Je me suis donc farci un peu de cette "littérature" pour comprendre l'attrait des jeunes. C'est hélas pire que je pensais. Les "personnages", disons les mèches dans l’œil sont des crétins en quête de quêtes sans queue ni tête, qui débitent des fadaises à propos des super pouvoirs (encore eux) que donne le grand saphir violet, et ça se castagne en cadrage débile, histoire de perdre les vieux, au milieu de grands cris de karaté.

Le tout est de pouvoir dire à sa copine "San ku kaï, il a déjà affronté le dragon du diamant bleu ? " "Nan, me spoile pas, j'en suis qu'à la saison 497". Ah ouais, c'est à la 658...

Le pire, c'est que ces crétins en bouffent des tonnes. Mais bon, moi, je m'en lave les mains, les gars, à m'en disloquer le poignet. 

Pour ceux qui n'arrivent pas à lire, ça dit " Une intelligence artificielle réalise un manga en s’inspirant des 65 œuvres d’Osamu Tezuka"

AI mon cul, tu peux mettre les pages à l'envers ou dans n'importe quel ordre, ça n'a aucun sens. Un photocopieur avec un bac trieur te refait aussi un "Playboy" de 50 pages à partir de 2 de 25 en prenant une page sur deux. Mais bon, c'est interdit de dire que c'est pas génial, alors je vais attendre un peu, ça viendra bien. Un jour ça va retomber sur ses pieds, tout ça...


(1) C'est un peu le problème qu'évoquait ici mon excellent confrère John Moullard. Le troupeau fait bloc autour de l'ennemi, car la valeur grégaire est positive chez les incultes. L'être éduqué prend du recul et se renseigne afin de tirer ses propres conclusions. Le peuple sait que celui qui le divise, c'est l'ennemi.


Annexes 

Paroles d'une star montante du rap français :

Couplet 1] J'représente ma tribu (squad), je mène une vie d'rue J'porte les plus beaux tissus mais je traîne près des détritus Je tiens le sil-fu, y'a que trois issues L'amour ne suffit plus, autour de moi, y'a que des filles nues (pu-pu-pu_pu*te Pu*te, ça continue, sur mon visage, de nouvelles ridules La vie est si crue, je n'arrive plus à jouir, je simule J'irais pas m'embrouiller avec un d'mes potes juste pour un p'tit cu*l Péta-sse, j'vais éparpiller toute ma progéniture sur ta belle figure (splash, splash) Changer mes habitudes, arrêter avant d'être ridicule J'ai trop arpenté le bitume, j'immortalise tout dans une pellicule (flash) Tu te pros titues devant l'institut, c'est c'que j'insinue 91, c'est là où je me situe, l'soir j'deviens sombre, ténébreuse est la sique-mu (wouah) J'mange du fromage qui pu, avec l'attitude J'essaye d'être assidu, j'ai toujours la bi*te dure Deux grosses testi cules (deux), je garde ces put*ains en visu J'avance sous l'étoile de Sirius, sal*ope ne soit pas ambiguë (pu-pu-pu-pu*te) [Refrain] L'aigle royal balafré, j'suis né pour attaquer Des problèmes entassés, j'veux m'en débarrasser J'suis perdu dans l'typhon, respecte l'empereur p'tit con Attends prends un ticket, j'entends l'harnouch toquer Je l'effrite, j'le roule et je décolle, je remplis mes poches et je décale Je l'effrite, j'le roule et je décolle, je remplis mes poches et je décale [Couplet 2] J'fais qu'des sons qui tuent, mec j'ai compris l'truc, en vrai j'donne aux cochons de la confiture J'ai trop d'ambition, toutes ces pu*tes sont fichues, je coupe, je conditionne et je distribue (1) Que des pur-sang dans mon écurie, toi, au commissariat, tu te réfugies T'as cru qu'c'est gratuit, mec t'es très stupide, fais gaffe t'es hors-jeu, la mort est subite Gros t'es trop lent, faut aller plus vite, décrypte les symboles d'la République J'suis concentré, j'dois rester lucide, avec toi, je n'ai pas prévu d'feat' Comme un mort vivant je ressuscite, une montre suisse pour ma réussite Regarde les suc*e-bi*tes régurgitent, nouvel album, c'est la fête du slip [Pont] Posé sous l'abri bus, je prépare une méga mixture Dans mes mains, je tiens l'Excalibur, je ne laisse que des salissures Je reste serein dans mon écriture J'touche pas aux seringues, comme Sangoku, j'ai peur des piqûres [Refrain] L'aigle royal balafré, j'suis né pour attaquer Des problèmes entassés, j'veux m'en débarrasser J'suis perdu dans l'typhon, respecte l'empereur p'tit con Attends prends un ticket, j'entends l'harnouch toquer Je l'effrite, j'le roule et je décolle, je remplis mes poches et je décale Je l'effrite, j'le roule et je décolle, je remplis mes poches et je décale

(1) J'avais oublié, le rappeur est aussi un caïd de la drogue qui passe contrôler rapidement en sniffant un des sacs de coke que ses assistants emballent, mais vite fait, il a des putes et du champagne à écluser avant de fumer un pétard dans sa lamborghini, où il a bien sûr du mal à caser son énorme bite et tous ses pistolets automatiques. 5 ans.

Ainsi que quelques commentaires :

Alk l'aventurier comme Jules Verne; avalez tous son jus de verge.
10
Premier couplet tout rime en i-u et deuxième couplet tout rime en u-i, du génie

PNL au DD

Bats les couilles d'l'Himalaya, bats les couilles, j'vise plus l'sommet
Mon cœur fait "oulalala", crime passionnel que j'commets
Sur ton cœur j'fais trou d'boulette, j'fais tâche de sang sur le pull
J'désire nullement vous connaitre, ni toi ni ces fils de putes
J'me tire d'ici si j'm'écoute, sang corse mélangé bougnoule
La lune, j'l'aime plus, j'vous la laisse, j'm'endors sous doré, sous gnôle
J'suis ni chez moi ni d'chez vous, elle veut la bise, elle veut qu'j'la baise
J'connais la route, j'connais l'adresse, j't'encule sur l'continent d'Hadès
Sale comme ta neuch, mèche courte, forte comme la peuf qu'j'écoule
J'tire la gueule, j'n'écoute que mon âme seule, mektoub
J'vis dans un rêve érotique où j'parle peu mais j'caresse le monde
J'meurs dans un cauchemar exotique où la Terre ressemble à ma tombe, igo
Pourquoi toi, tu parles en "igo"?
Si ça s'tue, ouais, dis-moi qui signe
Pas d'honneur, toi, tu sens d'ici
WAllah, baba m'a dit mon fils, "nan nan"
Toi, pas calculer ces pédales
Moi, j'ai donné pendant longtemps
Puis j'ai perdu mes pétales
Au DD
J'la passe, la détaille, la pé-cou, la vi-sser, des regrets d'vant ton bébé
J'sors de chez toi, j'reprends ta voiture mal garée puis j'retire ton PV
J'recherche un billet, des affaires, des plans dans la planque, un peu trop peiné
J'fais un bisou à mes cafards dans la cave du six, les pectoraux gainés
Les BACqueux té-ma parce que les ients-cli ne tomberont jamais sur messagerie
Eh, poto, démarre dans la jungle, j'y suis H24, j'y fais des singeries
La rue, j'la dévale à toute allure avec du Gucci comme Mitch
J'me promène dans les beaux quartiers avec le seum qui fait peur aux riches
Que la famille, personne nous inquiète jusqu'au dernier gramme
Toujours dans mon 91 parce que j'suis baisé par Paname
Sans, sans, sans l'bénèf de la rue, j'aurais jamais niqué le game
Me sens pas trop humain, un peu comme igos habités, yah
Y'a du sang à vider, yah
Au DD, DD, DD, deuxième ne-grai, j'suis effacé, yah
T'as reconnu le cri, igo t'es animal
Mes rêves, j'connais le prix, le canon rend animal
Au DD
Que la famille dans le bât', on te la push taille-dé
Au DD, pas mélangé, cœur d'étranger, rien n'a changé, yah
C'qu'il doit arriver va arriver, yah
C'est peut-être mon dernier album, p't-être ma dernière puta
P't-être mon dernier sourire de toi, dans mon unga dans mon unga
Pas plus de haine que d'amour, que j'largue entre mes tours
Moins d'humains après minuit, j'sors casser mon tour
Sur un nuage de l'Enfer
Viens, on s'casse, mon frère
Avant qu'on s'perde
Au DD
J'la passe, la détaille, la pé-cou, la vi-sser, des regrets d'vant ton bébé
J'sors de chez toi, j'reprends ta voiture mal garée puis j'retire ton PV
J'recherche un billet, des affaires, des plans dans la planque, un peu trop peiné
J'fais un bisou à mes cafards dans la cave du six, les pectoraux gainés
Les BACqueux té-ma parce que les ients-cli ne tomberont jamais sur messagerie
Eh, poto, démarre dans la jungle, j'y suis H24, j'y fais des singeries
La rue, j'la dévale à toute allure avec du Gucci comme Mitch
J'me promène dans les beaux quartiers avec le seum qui fait peur aux riches