Le Mariage des moussons fut le Lion d'or-surprise du dernier Festival de Venise. Ce film de la cinéaste indienne vivant aux Etats-Unis Mira Nair (Salaam Bombay) a, semble-t-il, fédéré le jury par sa capacité à restituer les tensions et contradictions de l'Inde actuelle sous la forme d'une comédie de mœurs chatoyante. Montrant les préparatifs d'un mariage arrangé chez des bourgeois de New Delhi, le film déploie en séquences courtes et glapissantes le kaléidoscope des hypocrisies et affranchissements. Riches et pauvres, hommes et femmes, traditions collectives et liberté individuelle, il tricote ses thèmes à l'aise jusqu'à tomber sur un os, le traumatisme d'une des jeunes femmes lutinée dans l'enfance par l'oncle vénéré de la tribu.
Comme dans Festen, l'abjection qui empêche le groupe de rester solidaire, c'est la figure-limite du pédophile, désigné et expulsé. Après cette purge, la famille peut festoyer. Au moins, on ne peut pas douter de quel côté du manche se situe la cinéaste, dans le camp des honnêtes gens, dans le parti d'une indianité à l'aise avec sa nécessaire américanisation, du côté d'un kitch pseudo-Bollywood aménagé pour l'exportation. Quelques plans fugaces de New Delhi sous le torrent de la mousson, la nuit, dans le grouillement des quartiers populaires sauvent de justesse le film de l'arnaque autocomplaisance absolue. 
Didier PéronLe Mariage des moussons de Mira Nair, avec Naseeruddin Shah, Lillete Dubey, Shefali Shetty... 1 h 59.

C'est vrai qu'on a assez envie de cautionner ce sévère jugement, mais bon, soyons un peu bon public. Et puis il y a sûrement des choses qui nous échappent. Et puis le personnage du designer est certes traité à l'indienne, mais il parvient à être touchant du fond de son gouffre de nullité, et je dirais presque cela de chacun des personnages.

A propos de film faible, je me demande ce qui fait que Public Enemies, le film avec Marion Cotillard, est si mauvais. Il y a tous les ingrédients d'un bon film, et le film est raté.. D'ailleurs on lit dans Wikipedia
"Le livre de Bryan Burrough (en) sur John Dillinger, Public Enemies: America's Greatest Crime Wave and the Birth of the FBI, est publié en 2004. L'idée était initialement de l'adapter en mini-série télévisée produite par HBO et Tribeca Productions (société de Robert De Niro). Bryan Burrough est également producteur et est chargé d'écrire lui-même le scénario. Mais de son propre aveu, il manque d'expérience et son travail est mauvais5. Le projet est ensuite relancé sous la forme d'un long métrage de cinéma. Michael Mann est interessé par la réalisation alors que Leonardo Di Caprio souhaite incarner Dillinger6."

Marion Cotillard, avec un entrain moyen, ne parvient pas à soutenir un scénario faible, le montage ne parvient à séquencer correctement une action qui tourne en rond (on a l'impression de voir 3 fois le même film), bref, c'est un ensemble, mais bon, c'est une leçon à retenir. Même Johnny Depp semble s'ennuyer à jouer le gangster macho émouvant avec son code de l'honneur à la con.
 On me dira :" Peut-on connaître le fil rouge de ce billet débile ?" Eh bien non. Peut-être et toujours la violence, car le pointeur nous ramène à M de Fritz Lang, à l'enfance brisée de Dillinger. qui ressemble à celle de Montgomery Clift dans The Misfits. "Les désaxés" n'est pas une traduction terrible, mais c'est moins pire que le "Les mal-foutus" qu'on voit trainer partout. C'est débile, et le générique avec les pièces de puzzle est là pour le confirmer. Les misfits, ce sont des gens qui n'ont pas pu trouver leur place, parce qu'ils sont allergiques au système qui se met en place, symbolisé par ce "wages" qu'il répètent comme un repoussoir tout au long du film. 
Employer le mot mal-foutu pour parler de Marylin Monroe, faut être un brin zinzin, tout de même.